Murmures

Décès du poète Fernando D’Almeida
février 2015 | Décès de personnalités culturelles | Poésie / Conte | Cameroun

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Le poète Fernando d’Almeida est décédé le 23 février 2015 à la Cité Bonamoussadi à Douala.
Né à Douala en 1955, il fut professeur enseignant à l’université de Douala, et critique littéraire. Doublement africain par ses origines béninoises et camerounaises, Fernando d’Almeida est également d’ascendance noire brésilienne, d’où son nom à consonances portugaises.
Dans un article publié en 2005 sur Africultures, Anne Cillon Perri écrivait à propos de la rencontre de Fernando d’Almeida avec la poésie :

« En 1970, Fernando d’Almeida découvre l’œuvre du Prix Nobel Saint John Perse et ipso facto, la poésie. Pourtant, lorsqu’il commence à écrire, c’est à la fleur césairienne qu’il va souvent butiner pour synthétiser le nectar incomparable qui est la marque sui generis de son art poétique. De Césaire, il a gardé une écriture qui crie très haut et un tempérament très porté vers l’excessif, « la démesure, les recherches frappées d’interdit, dans le grand tam-tam aveugle, jusqu’à l’incompréhensible pluie d’étoiles »
Quant au vers libre, il l’utilise comme la lointaine relique d’Alexis Saint Léger. Mais Fernando d’Almeida n’emprunte les sentiers du verset que d’un pas hésitant. Il lui préfère indubitablement un poème aux formes régulières qui, sans s’enliser dans la fixité, est fortement rythmé et musicalisé. Dans la mesure où il a aboli de sa poésie la norme traditionnelle du vers, c’est aux mots qu’il exige une symphonie rigoureuse. Il va souvent transhumer dans de très lointaines pérégrinations vocabulaires pour créer des images fortes mais parfois opaques. Cela lui vaut quelquefois d’être rangé dans le paradigme des poètes hermétiques. Il s’en défend dans un poème :

On a dit injustement de moi que ma langue est sibylline
O claire pensée et miroir du poème
Plus tard quand cherchant à me rencontrer dans le poème
Ils prendront la peine de me lire comme à tête reposée
On lit l’allocution d’un chef d’Etat
Ils sauront avec quelle
simplicité j’ai essayé de me dénuder. »


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