Murmures

Décès de Victor Démé
septembre 2015 | Décès de personnalités culturelles | Musique | Burkina Faso

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Le 21 septembre s’est éteint l’artiste burkinabé Victor Démé.

En 2008, à l’occasion de la sortie de son premier album, Africultures lui consacrait un article. Extraits :
« « Je n’ai jamais eu que ma guitare pour m’en sortir, et ma machine à coudre » déclare Victor Saïbu Démé. Dans les années 50, il a grandi dans une famille de couturiers de l’ethnie Marka. « Nous sommes tous des artistes » dit-t-il simplement pour signifier que la musique, comme la couture, requiert de la technique et de l’inspiration.
Sa mère, Aminata Démé, était l’une des griotes les plus célèbres de Bobo Dioulasso, la seconde ville du Burkina. Enfant, Démé apprend le chant auprès d’elle avant de se rebeller, de s’exiler en Côte d’Ivoire et de quitter sa tradition musulmane pour se convertir au catholicisme. Il rejoint l’atelier de couture de son père à Abidjan, et se fait baptiser sous le nom de « Victor » Démé. Il se forge ensuite une réputation en chantant dans les clubs ivoiriens au sein du fameux orchestre Super Mandé, mené par la star Abdoulaye Diabaté. Puis il rentre au Burkina vers 1988 pour profiter d’un nouvel élan national. Le pays jouit alors de la dynamique insufflée par le révolutionnaire rouge Thomas Sankara, qui, avant d’être assassiné en 87, a grandement œuvré pour la création artistique. Démé a 26 ans, et sa fougue musicale déborde de vigueur. Il gagne plusieurs micro-crochets, dont le concours du Centre Culturel Français de Bobo-Dioulasso organisé en partenariat avec RFI en 1989, et le premier prix de la Semaine Nationale de La Culture, en 90 et 94. Il se fait ensuite recruter successivement par de grands orchestres, dont Echo del Africa National et surtout le célèbre Suprême Comenba qui rythme les nuits de Ouagadougou. »
« En langage dioula, « Burkina Mousso » est un hommage à toutes les femmes burkinabés « qui ont construit ce pays de leurs mains ». Ses textes appellent à la solidarité nationale (« Peuple Burkinabé »), prônent la tolérance envers son prochain (« Djôn’maya »), et tissent des hymnes à la grâce féminine (« Sabu »).
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