Murmures

12 OCTOBRE : JOURNEE DU CINEMA AFRICAIN – DECLARATION DE LA FEPACI
octobre 2015 | Faits de société | Cinéma/TV | Afrique

Français

Le cinéma africain a l’âge de nos indépendances. Comme nos pays, il est encore profondément handicapé dans son développement. Le public des salles qui se font rares, et des télévisions est consommateur à 90% de films faits ailleurs, de films qui l’éloignent chaque jour davantage de sa propre réalité.
Cette situation devient de plus en plus dramatique, car la suprématie des films étrangers dans les salles de cinéma, est massivement relayée par le déferlement d’images diffusées sur les chaînes publiques et privées de télévision.
Les enfants africains des villes et aussi des campagnes sont quotidiennement soumis à la pression mentale, psychologique et culturelle des séries, feuilletons, téléfilms, sitcoms, dessins animés, clips de toutes sortes dans lesquels la violence, le crime, le sexe, le désir de puissance, et le pouvoir de l’argent constituent les contenus de base.
Dans un tel environnement, la jeunesse perd complètement ses repères familiaux, sociaux, culturels. Elle devient incapable de réfléchir et de comprendre les phénomènes qui déterminent l’évolution de nos sociétés où elle doit pourtant inscrire son histoire et son destin. Une profonde acculturation dont les dommages sont incalculables s’enracine progressivement dans nos mœurs.
Les contes, les mythes, les légendes, les langues et donc les traditions populaires si riches d’Afrique meurent peu à peu sous nos yeux. Leur transmission n’est plus assurée par le moyen habituel de la parole.
L’image, devenue le médium par excellence de la communication sociale, n’est pas encore une priorité pour le continent qui se trouve désormais, dans l’extrême urgence de forger à tout prix, ses capacités autonomes de production d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles, reflétant sa propre vision du monde, son histoire, son imaginaire et ses valeurs.
Il s’agit là d’une nécessité vitale pour l’Afrique, mais aussi pour le reste du monde qui perdrait beaucoup à ne pas s’enrichir de l’apport spécifique de ce continent dont les civilisations portent des valeurs à vocation universelle et une part du destin de l’humanité.
La FEPACI – fédération panafricaine des cinéastes – qui regroupe les cinéastes du continent et de la diaspora avec leurs associations nationales, propose un programme de développement et de renforcement de l’industrie cinématographique et audiovisuelle à l’échelle du continent.
Ce programme répond aux besoins de structurer l’économie du 7e art, par la professionnalisation et le renforcement de ses capacités de formation, de production, de distribution dans les salles d’une part, et d’autre part de diffusion et de coproduction avec les télévisions publiques et privées. La professionnalisation envisagée dans une logique de métiers, vise à développer les structures, les compétences, les savoir-faire des différents opérateurs, pour une production d’œuvres de qualité.
L’étroitesse du marché africain, liée à l’absence de  » milieux sociologiques porteurs  » dans un contexte où l’urbanisation n’a pas toujours été synonyme d’augmentation du niveau de vie des populations, et l’insuffisance de la structuration de l’économie de la culture, sous le rapport des circuits commerciaux de distribution et de diffusion des produits, sont des contraintes qui impliquent des urgences.
Pour répondre à ces urgences, la FEPACI, son Bureau Fédéral et le Secrétariat exécutif travaillent sur 4 fronts :
1 – la création d’un fonds panafricain pour le cinéma et l’audiovisuel. Le Président Abdou Diouf alors Secrétaire Général de l’OIF s’y était résolument engagé sur notre demande depuis 2010, pour nous aider à créer cette institution essentielle. Les bases organisationnelles et juridiques ont pu ainsi être définies.
2 – l’élaboration d’un business plan est en cours pour la recherche de financement nécessaire au programme de développement de l’industrie cinématographique et audiovisuelle africaine, en tenant compte bien sûr de l’existant. Les principaux points concernent :
Une école de haut niveau dans chacune des régions du continent et dans la diaspora pour la formation des jeunes et le renforcement des capacités.
Une structure de postproduction professionnelle au moins dans chacune des régions du continent et dans la diaspora. Nous ne pouvons pas continuer à aller finir nos films à l’extérieur.
Des sociétés de production, de distribution et des salles de cinéma.
La production de films de qualité.
3 -la préparation en collaboration avec l’Union Africaine de l’Etat de l’Industrie Cinématographique et Audiovisuelle en Afrique. Le document final doit être présenté au prochain Sommet des Chefs d’Etat prévu le 26 janvier 2016 à Addis-Abeba. L’objectif est de rendre effective la décision prise au Sommet de Maputo en 2003. Cette décision portait sur la création de 2 institutions :
une Commission Africaine pour le Cinéma et l’Audiovisuel ;
un Fonds de promotion du Cinéma Africain.
4 – l’ouverture d’une structure de communication au siège fédéral à Ouagadougou.
Ces objectifs sont à notre portée. Ils sont le fait du bureau fédéral qui les a clairement définis en février dernier à Nairobi, pour le Secrétaire Général, les 17 Secrétaires Régionaux et le Secrétariat Exécutif basé à Nairobi. Leur réalisation est absolument liée à la mobilisation générale des Cinéastes, de leurs Associations Nationales. Nous pouvons ensemble arriver à développer notre secteur comme nous l’avons toujours fait avec souvent nos propres moyens et surtout notre intelligence. Il nous faut être solidaire pour convaincre nos Etats qu’il est urgent que des efforts soient entrepris pour appuyer l’émergence et le développement de capacités endogènes de production d’images.
Le dernier mot revient à nos Illustres Pionniers qui nous ont ouverts la grande porte de l’écriture cinématographique. Leurs engagements et leurs combats étaient motivés par cette phrase, je cite:  » L’image comme mise en évidence de la réalité et de la conscience collective, constitue un facteur déterminant de prise en main de leur destin par les peuples du Sud et particulièrement ceux de l’Afrique. « 
Bonne Journée du Cinéma Africain
Le Secrétaire Général : Sissoko Cheick Oumar

Les Secrétaires Régionaux : Ahmed Atef – Egypte ; Abdenour Zahzah- Algérie ; Cheikh NGaido Ba – Sénégal ; Mariama Camara – Guinée Conakry ; Emmanuel Sanon – Burkina Faso ; Fidelis Ducker – Nigeria ; Patrick Kuba Badianjile – RDC ; Cyril Danin – Tchad ; Abraham Haile Biru – Ethiopie ; Maria Sarungi – Tanzanie ; Mohamed Said-Ouma – Comores ; Basile Dube – Afrique du Sud ; Abius Akwaake – Namibie ; Jean-Pierre Bekolo – France ; Asha Lovelace – Trinidad ; Aboubacar Sanogo – Canada ; Joel Zito Araujo – Brésil.
Le Secrétariat Exécutif : Jane Munene – Kenya ; Maurice Muyimi – Kenya

English

African cinema has got the same age of our independence days. Like our countries, it is profoundly handicapped in its development. 90% of films and television movies consumed by the public come from elsewhere and keeps him away from his daily reality.

This situation becomes increasingly dramatic because the supremacy of foreign films in theaters is massively relayed by the flood of images broadcasted on public and private channels.
African children in cities and campaigns are daily subjected to mental, psychological and cultural pressure of series, serials, dramas, sitcoms, cartoons, clips of all kinds in which violence, crime, sex, power desire, money and power are the basic contents

In such an environment, youthfulness completely lost his family, social, cultural benchmarks. He became unable to think and understand the phenomena that determine the evolution of our societies where he must nevertheless register his history and destiny. A deep acculturation which damages are incalculable rooted gradually in our customs.

Tales, myths, legends, languages ​​and then, rich folk traditions of Africa are dying slowly under our eyes. Their transmission is no longer guaranteed by the usual means of speech.
The image has become by excellence the medium for social communication. But the continent has lagged far behind for this mutation. It is now in the extreme urgency of forging at all costs its autonomous production capacity for films and audiovisual works reflecting its own vision of the world, its history, its imagination and its values.

This is a vital necessity for Africa but also for the rest of the world would lose much not to enrich the specific contribution of this continent whose civilizations bear universal values ​​and part of the destiny of humanity.

FEPACI – Pan African Federation of Filmmakers – which gathers filmmakers from the continent and the diaspora with their national associations offers a program of development and strengthening the film and audiovisual industry across the continent.

This program meets the needs of structuring the economy of the 7th art, by the professionalization and strengthening of its capacity of training, production, theatrical distribution on the one hand, and on the other of broadcasting and co producing with public and private broadcasters. The proposed professionalization in logic of jobs creation, aims to develop the structures, skills, knowledge of the various operators, and simultaneously create jobs, to consumption products of quality.

The narrowness of the African market, linked to the lack of « sociological backgrounds » in a context where urbanization has not always been synonymous with population increased level of living, and insufficient structure of the economy of culture, in respect of commercial channels of distribution and broadcasting of products, are constraints that involve emergencies.
To respond to these emergencies, FEPACI, its federal bureau and the executive secretariat are working on four fronts:

1 – The creation of a pan-African fund for film and audiovisual. President Abdou Diouf, then Secretary General of the OIF remained dedicated to our request since 2010, to help us create this essential institution. The organizational and legal basis could thus be defined.

2 – The development of a business plan is underway to search for necessary funding for the development of African film and audiovisual industry program, taking of course the existing account. The main points include:
– A high-level school in each region of the continent and in the Diaspora for youth training and capacity empowerment.
– A professional postproduction structure at least in each region of the continent and in the diaspora. We can not keep going to finish our films abroad.
– Production and distribution Companies, and theaters.
– The production of quality films.

3 – The preparation, in collaboration with the African Union, the inventory of fixture of the Cinematographic and Audiovisual Industry in Africa. The final document must be presented to the next Summit of Heads of State expected for 26 January 2016 in Addis Ababa. The objective is to give effect to the decision taken at the Maputo Summit in 2003. This decision was the creation of two institutions:
– An African Commission for Cinema and Audiovisual;
– An African Film Fund promotion.

4 – The opening of a communication structure at the federal headquarters in Ouagadougou.

These goals are within reach. They are the work of the federal office that clearly defined it, in Nairobi last February, for the Secretary General, the 17 Regional Secretaries and the Executive Secretariat based in Nairobi. Their achievement is absolutely linked to the general mobilization of filmmakers, and their National Associations. Together we can manage to develop our sector as we have always done it with our own means and often and especially with our intelligence. We need solidarity to convince our governments that it is urgent that efforts must be made to support the emergence and development of indigenous capabilities for the production of images.

The last word goes to our Illustrious Pioneers who opened wide for us the doors of cinematic writing. Their commitments and their struggles were motivated by that sentence, I quote: « The image as a demonstration of the reality and the collective consciousness is a determining factor of handling their destiny by the peoples of the South, and particularly those of Africa. « 

Good African Cinema Day

The Secretary General Cheick Oumar Sissoko

The Regional Secretaries Ahmed Atef – Egypt, AbdenourZahzah – Algeria; Cheikh Ngaido Ba – Senegal, MariamaCamara – Guinea Conakry; Emmanuel Sanon – Burkina Faso, Fidelis Ducker – Nigeria; Patrick Kuba Badianjile – DRC, Cyril Danin – Chad; Abraham Haile Biru – Ethiopia, Maria Sarungi – Tanzania, Mohamed Said-Ouma – Comoros; Basil Dube – South Africa, Abius Akwaake – Namibia; Jean-Pierre Bekolo – France; Asha Lovelace – Trinidad; Aboubacar Sanogo – Canada; Joel Zito Araújo – Brazil.

The Executive Secretariat: Jane Munene – Kenya; Maurice Muyimi – Kenya
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