Murmures

Décès du réalisateur sénégalais Moustapha Ndoye
décembre 2009 | Décès de personnalités culturelles | Cinéma/TV | Sénégal

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Le réalisateur sénégalais Moustapha Ndoye est décédé à Dakar le 11 décembre 2009 à l’âge de 41 ans à la suite d’un accident cérébral vasculaire.

C’est très jeune, que Moustapha Ndoye découvre le milieu artistique de Dakar grâce à Abdoulaye Prosper Niang, aujourd’hui disparu, ancien leader du groupe Xalam II et c’est ainsi qu’il fait son apprentissage sur les concerts en assistant les musiciens.

En 1994, il débute comme assistant à la réalisation et régisseur sur les films du cinéaste sénégalais, Djibril Diop Mambéty, « Le franc » et « La petite vendeuse de soleil ».
Il enchaîne tant sur des documentaires que sur des reportages ou des spectacles vivants notamment ceux du metteur en scène Jean-Michel Bruyère dont il devient l’assistant à Dakar : « Rouba, La vie a de longues jambes, Moko ».
Le spectacle « F.D.M. Dropper » le conduit à Marseille, à Mantes la Jolie, à Lyon et au Caire où il encadre une vingtaine de jeunes adolescents.
En 1996, prenant en main la destinée d’une dizaine d’enfants des rues de Dakar, il les initie à la création artistique, leur permettant ainsi de sortir de la précarité dans laquelle ils se trouvent et en 1997 il les encadre au sein du spectacle de JM Bruyère « Poème à l’infect » présenté notamment à la Grande Halle de la Villette à Paris.

Parallèlement à l’assistanat, Moustapha travaille comme photographe. Il réalise à Paris durant le Mondial un reportage photographique intitulé « Cherche billets » qu’il expose en 1999 lors de l’inauguration de l’Alliance franco-sénégalaise de Ziguinchor (Casamance) et durant le Mois de la photographie à Dakar.


Désireux de rendre hommage aux anciens musiciens de salsa qui ont tant marqué les Sénégalais, il réalise en 2000 son premier documentaire « Sénégal, Salsa » récompensé dans de nombreux festivals internationaux :
– Festival International des Programmes Audiovisuels de Biarritz 2001 (FIPA d’argent catégorie Musique et Spectacles – Prix Mitrani et dotation Canal + récompensant une 1ère œuvre se distinguant pour son esprit de résistance, sa singularité et sa démarche novatrice)
– Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou 2001 (Prix de la Guilde des Cinéastes Africains)
– Festel, Festival du Cameroun 2001 (Prix du meilleur son)

En 2002, il réalise son second documentaire « Combat pour la mer » diffusé sur France 5 et TV5 Afrique avec le soutien de la Commission Européenne. Ce film relate l’aventure humaine d’hommes et de femmes, artisans pêcheurs du Sénégal et de Bretagne qui tous ensemble luttent pour défendre leurs communautés et leurs droits.

Moustapha Ndoye venait dernièrement d’achever le tournage d’un documentaire sur la problématique de l’émigration clandestine, intitulé « Wax pour wax rek, les mots pour le dire » auquel a participé une vingtaine de personnalités sénégalaises, il devait débuter prochainement le montage.

Ces nombreux amis retiennent de lui un être charismatique d’une réelle humanité et d’une grande dignité.
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