Murmures

Appel à textes : Poèmes en ligne pour Haïti
janvier 2010 | Appels à contributions / candidatures | Littérature / édition | Haïti

Français

Collecte de poèmes voués à constituer un « volume » virtuel, CANTATE POUR HAÏTI
Ces textes seraient consultables sur le net, et téléchargeables contre cost, les bénéfices étant collectés par une oeuvre humanitaire agissant sur place en Haïti et digne de confiance.

Les précisions – le site d’hébergement, l’association partenaire, les modalités de diffusion – viendront sous peu. Mais l’appel à poèmes est lancé !


En lançant cet appel nous relayons l’initiative de l’écrivain Khal Torabully, voici le tout premier texte de cet ouvrage poétique :

CANTATE POUR HAÏTI – « In the heart of darkness » Joseph Conrad

Texte de Khal Torabully, 15/1/2010 :

Haïti, je t’écris cette cantate ultime

Car il n’y a pas d’homme éternel

Pour veiller au carrefour des tremblements.
Le ciel ne s‘est pas fissuré, le vent

Ne s’est pas jeté dans les bras de l’abîme –

La lumière pourtant s’est noyée dans le miel.


CANTATE POUR HAÏTI

Port-au-Prince s’est penché

Sur sa faille redoutable, infinie,

Jacmel a fui les corps des damnés.

CANTATE pour les enfants malaimés

Du prodigieux Toussaint Louverture…

Le regard de l’enfant s’enfonce dans le plancher,

L’œil du mourant s’est écrasé sur l’azur.

Haïti, il n’y a pas que la terre qui tremble.

Ma colonne vertébrale vacille, il me semble.
Ma conscience blessée saigne au plafond de la parole.
Partout des visages hagards rôdent, une folle

Me regarde, me demande où se trouve Haïti,

Son Haïti créole, son Haïti toujours indéfinie…

CANTATE POUR HAÏTI,

Que dire d’un pays à terre

Qui maintes fois s’enterre

Pour se signer au seuil de l’enfer ?

CANTATE POUR HAÏTI

Nous t’offrons le chant des versets remués.

Nous mains sont offertes, évincées, lacérées,

Le soleil à genoux, pour toi, supplie.



CANTATE POUR HAÏTI,

Mes mots tremblent aussi,

Mon inspiration anéantie,

Mon poème s’est trahi.

Haïti, la fente de l’Atlantique se réveille.

Partout la poussière balaie où la mort veille.

Une femme accouche de l’ombre d’un enfant

Et son cri se fracasse en stupeurs et tremblements.
Que l’aveugle oublie sa cécité pour te voir en face,

Que la parole qui s’efface te laisse son ultime trace !

CANTATE POUR HAÏTI

POUR TOI, LE MOT TREMBLE A L’INFINI !

K.TORABULLY.
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