Murmures

Le directeur de la francophonie Abdou Diouf : « Ne laissez pas s’étioler le français ! »
octobre 2010 | Divers | Interculturel/Migrations | Sénégal

Français

Rencontre de Francois Modoux avec Abdou Diouf avant Sommet de la francophonie à Montreux.
Extraits de l’article de Francois Modoux sur sa rencontre avec Abdou Diouf, directeur de la francophonie, septembre 2010, Paris.

Le XIIIe sommet de l’Organisation internationale de la francophonie se tenait à Montreuxdu 22 eu 24 octobre. Son secrétaire général et ancien président du Sénégal, Abdou Diouf interpelle la Suisse: « Vous avez une responsabilité particulière de défendre la diversité culturelle ».

Un film documentaire racontant la vie et les combats d’Abdou Diouf, « géant d’Afrique », est projeté le soir même en première mondiale au Musée du quai Branly. Une kyrielle d’invités prestigieux sont annoncés. L’ancien président sénégalais est devenu, il y a huit ans, patron de l’OIF.
Agé de 75 ans, affichant bien 500 000 kilomètres au compteur d’une carrière politique entamée en 1963 au service du premier président du Sénégal indépendant, Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf arbore un visage étonnamment juvénile qu’illumine un regard d’une grande douceur.
Un mois sépare cette journée de septembre de la tenue du Sommet de la francophonie à Montreux.

Aujourd’hui ambassadeur itinérant défendant une langue partout malmenée, le patron de l’OIF sait-il que la Suisse ne fait pas exception, qu’il n’est pas rare que l’anglais y soit la langue de travail entre un francophone et un germanophone? Ce point le « désole ». « Je ne livre pas bataille pour le français contre l’anglais. Je pense qu’il faut maîtriser plusieurs langues, dont l’anglais. Mais il m’importe que les francophones expriment leurs idées et leurs valeurs dans leur langue, car c’est la meilleure façon de défendre sa culture, son identité et donc de se faire respecter. C’est pourquoi je dis aux Suisses: ne laissez pas s’étioler le français! Vous avez une responsabilité particulière comme modèle d’Etat qui a su garantir la cohabitation pacifique de quatre cultures. »

Avec Abdou Diouf, la francophonie est devenue plus offensive sur le terrain politique. L’OIF a créé un fonds d’appui aux associations de défense des droits de l’homme; elle délivre une expertise et une assistance électorales aux pays en transition; elle rappelle à l’ordre des Etats qui dérapent.
Le secrétaire général n’est pas pressé. Malicieux, il s’amuse d’une rumeur qui a couru quand il a désigné son « ami » Pascal Couchepin observateur de la francophonie aux Jeux olympiques de Vancouver: « Certains ont cru que je préparais ma succession… » Non, le Sénégalais a encore faim de « servir ». Il a dit sa « disponibilité enthousiaste » aux chefs d’Etat de la francophonie qui doivent, formellement, lui confirmer leur confiance pour un troisième mandat à la tête de l’OIF. Aisance d’un homme enraciné au Sénégal mais élevé citoyen du monde; charme d’un Africain rompu au dialogue des cultures; habileté d’un politicien formé à la synthèse tranquille et à la gouvernance républicaine; sagesse d’un grand lettré baigné de culture humaniste: l’affaire est entendue.


Pour lire l’intégralité de l’article de Francois Modoux : http://www.inversalis-productions.eu/blog/2010/10/abdou-diouf-%C2%ABne-laissez-pas-s%E2%80%99etioler-le-francais%C2%BB/
Partager :