Murmures

Les principes d’une coédition panafricaine « solidaire » (suite)
janvier 2012 | Projets culturels | Littérature / édition | France
Source : article de presse

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Joseph Fumtim, directeur de la collection « Interlignes » aux Éditions Ifrikiya (Cameroun) revient, dans un entretien avec le quotidien Le Jour, sur son expérience de coédition dans la collection « Terres solidaires », coordonnée par l’Alliance Internationale des Éditeurs Indépendants (les éditions Ifrikiya ont participé à la coédition de plusieurs ouvrages avec l’Alliance : Kaveena de Boubacar Boris Diop, Jazz et vin de palme d’Emmanuel Dongala, Trop de soleil tue l’amour de Mongo Beti et Mandela et moi de Lewis Nkosi).
« [U]n processus qui a commencé lorsque [les futurs coéditeurs ont]reçu environ 7 romans, parmi lesquels Kaveena (ndlr : de Boubacar Boris Diop], Jazz et vin de palme et aussi En attendant un ange [ndlr : de Helon Habila]. Ces livres étaient destinés à être étudiés et lus en regard avec le marché africain. Dans le panel des discussions, il y avait des libraires, des éditeurs comme François Nkémé, des auteurs comme Alain Mabanckou, Ken Bugul… Au cours de cette discussion, il fallait sélectionner deux ouvrages à paraître en 2009, dans la logique d’un rapatriement des auteurs dans leurs terroirs ».
Joseph Fumtim explique : « Le principe de coédition multiple élaboré par l’Alliance Internationale des Éditeurs Indépendants permet des frais d’impression […] moins élevés, parce que vous êtes nombreux à commander des quantités, économie d’échelle oblige. Ces deux livres ont été imprimés par les éditions Barzakh d’Algérie. Des éditeurs du Bénin, du Togo, de Côte d’Ivoire, du Mali, entre autres, ont adressé des demandes. Vu l’importance de ces demandes, Barzakh a pu adresser à son libraire une quantité de tirages plus élevée ».
Les fruits des coéditions solidaires sont vendus au même prix « dans tous les pays d’origine de ces éditeurs […]. Jazz et vin de palme, pour ne prendre que ce cas, coûte exactement 1500 FCFA. Si vous allez en librairie, vous acquérez l’édition originale à 10 000 FCFA. Idem pour Kaveena, qui a vu le jour pour la première fois chez Philippe Rey, et qui était vendu à 14 000 FCFA. Là, il est vendu à 2500 FCFA. C’est de l’inédit, parce que [les éditeurs qui éditent]des livres sur place [n’arrivent] pas à pratiquer ces prix-là dans la même pagination ».
M. Fumtim souligne néanmoins les difficultés pratique liées à cette expérience de coédition panafricaine, principalement liées à des processus de recouvrement différents entre lead editor et éditeurs partenaires.

D’après un article de Maurice Simo Djom, pour le quotidien Le Jour (Cameroun).

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