Murmures

Chez Libar M. Fonana « La profondeur, c’est ce qui remonte à la surface »
mai 2012 | Prix | Littérature / édition | France
Source : Presse

Français

Hervé Bertho revient sur le parcours atypique de Libar M. Fofana, dernier Prix du roman Ouest-France / Étonnants Voyageurs pour L’étrange rêve d’une femme inachevée, (Gallimard).
Après Alain Mabanckou, Carole Martinez et Yahia Belaskri, « le jury, composé de jeunes lecteurs de 15 à 20 ans, a encore privilégié l’émotion » avec ce roman « qui fait rire et pleurer ».

L’étrange rêve d’une femme inachevée raconte l’histoire de Hawa et Toumbou, « deux sœurs siamoises, imbriquées, aimantées. Libar Fofana fait de leur histoire un conte tragique, attachant, émouvant, douloureux. Deux cerveaux pour un corps à partager… »

Selon Jean-Noël Schifano qui a édité l’ouvrage « Le livre restera car Libar Fofana a créé un mythe contemporain pour parler de l’identité. La profondeur, c’est ce qui remonte à la surface ».

H. Bertho relève que « le handicap tient une place importante dans l’œuvre de l’auteur, depuis que sa vocation a été enclenchée par une femme infirme, lépreuse, les moignons bandés, qui allait à genoux en portant un magnifique bébé. « Je me suis demandé qui pouvait aimer cette femme. Et j’ai aussitôt regretté cette pensée, avoue-t-il. Car elle était d’une grande beauté à l’intérieur. Je n’ai pas eu le courage de lui parler. Mais j’ai eu envie de raconter son histoire ».

« Fils d’un prisonnier politique de Guinée Conakry, au temps de Sékou Touré, Libar Fofana a 17 ans quand il s’enfuit à pied en traversant la brousse, de village en village, jusqu’au Mali et la Côte d’Ivoire […]. Finalement, ses papiers, son passeport pour le monde, seront ses romans : privé de musique par sa surdité, Libar Fofana écrit dans le silence de sa solitude, dans les calanques de Marseille. Lui qui a grandi au son des langues Malinké et Peul a trouvé dans le français une libération et un accomplissement. Son écriture est un modèle de précision et de simplicité qui sonne juste ».

« Je ne suis pas un intellectuel, je raconte des histoires », affirme Libar M. Fofana.

D’après un article de Hervé Bertho publié dans le quotidien Ouest-France (en lien).
Partager :