Murmures

Communiqué du CRAN sur les élections législatives et la diversité
juin 2012 | Faits de société | Histoire/société | France
Source : Internet

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Synthèse : le CRAN et Banlieue citoyenne publient une enquête exclusive sur les législatives et la diversité, dont les résultats mettent à nu l’hypocrisie du système républicain, et d’un certain communautarisme blanc.

Le CRAN livre le 7 juin 2012 les résultats d’une enquête exclusive réalisée en partenariat avec l’association Banlieue citoyenne. Il s’agissait de mesurer le pourcentage de personnes issues de la diversité parmi les candidats aux élections législatives. Voici donc les chiffres de la situation dans l’hexagone :

-Front de gauche : 2,2%
-EELV : 6,5%
-PS : 3,7%
-Modem : 6,6%
-UMP : 2,5%
-FN : 0,5%

Sans surprise, le Front National est le parti où l’on trouve le moins de candidats noirs, arabes ou asiatiques. Le relooking imposé par Marine Le Pen trouve ici ses limites vite atteintes : 0,5%.
Bleu marine ? Certes, mais toujours plus blanc.

Plus étonnant, le Front de gauche se retrouve quasi lanterne rouge, avec un score de 2,2%. Cela est d’autant plus frappant pour un parti qui se veut proche du peuple, et qui semble plus proche du peuple… blanc. Il serait temps que la gauche de la gauche s’impose un sérieux examen de conscience. Malgré les discours incantatoires, la réalité est têtue, et les chiffres le montrent. Jean-Luc Mélenchon ne cesse de critiquer le racisme de Marine Le Pen : il serait bien inspiré de balayer devant sa porte.

Le PS affiche 3,7% de candidats issus de la diversité. Il est donc… en recul par rapport à 2007 ! Les dirigeants socialistes affirment, d’élection en élection, que les choses vont s’améliorant :
il n’en est rien. La réalité des chiffres est cruelle. Au gouvernement, on constate 20% de ministres issus de la diversité. Mais aux législatives, c’est une autre histoire. C’est à se demander si les progrès enregistrés au niveau du gouvernement n’obéissaient principalement qu’à une volonté d’affichage…

Aux royaumes des aveugles les borgnes sont rois : avec 6,5%, Europe-Ecologie fait moins mauvaise figure que d’autres. Cependant, ce pourcentage constitue à peine la moitié de ce que représentent en France les personnes issues de la diversité.

On peut en dire autant du Modem, avec 6,6%. Le parti de François Bayrou annonçait 10% de personnes issues de la diversité. Mais si on ne compte que les candidats investis dans l’hexagone,
on retombe à 6,6%. Un chiffre un peu moins glorieux.

Enfin, mauvaise en matière de parité, l’UMP l’est également en matière de diversité. Jean-François Copé va-t-il encore plaider coupable ? Si ce parti payait des amendes à la fois à cause de la
parité et de la diversité, il serait ruiné depuis longtemps.
De cette analyse menée par le CRAN, en partenariat avec Banlieue citoyenne, on peut tirer trois conclusions :

1/ Les statistiques sont nécessaires
Certains partis ont refusé de donner les statistiques les concernant, obligeant les associations à un décompte fastidieux. Ils se sont réfugiés derrière de soi-disant principes républicains, qui
avaient pour but de dissimuler une réalité honteuse. Évidemment, plus les chiffres sont mauvais, plus on cherche à les cacher. Cette enquête montre une fois de plus que les statistiques de la
discrimination sont possibles, utiles et même indispensables. Ceux qui les refusent le font souvent plus par hypocrisie que par vertu. Mais cet aveuglement volontaire n’est plus de saison. Avec les chiffres, les masques tombent.

2/ La représentation de la diversité reste faible, voire est en recul
A l’évidence, la représentation de la diversité reste faible, voire est en recul, comme le montre le cas du PS. Alors que les personnes issues de la diversité représentent environ 12% de la
population totale en France, elles constituent en moyenne 3,3% des candidats présentés par les principaux partis, soit un chiffre 4 fois inférieur à ce qu’il devrait être dans une situation non discriminante.
Les mauvais élèves sont le FN, évidemment, l’UMP, mais aussi le Front de gauche, autant de partis qui devraient travailler sur eux-mêmes avant de se présenter devant les électeurs.

3/ Des mesures législatives d’urgence doivent être prises
Les personnes issues de la diversité n’en peuvent plus d’attendre. « Ce communautarisme blanc est inacceptable », a déclaré Thiaba Bruni, présidente de Banlieue citoyenne. Il faut donc que
le gouvernement propose rapidement des mesures efficaces, et s’il le faut, des lois visant à une représentation équitable de la diversité. C’est ainsi que l’on a avancé en matière de parité. C’est ainsi que l’on avancera en matière de diversité. Il n’est plus temps de se cacher derrière de soi-disant principes républicains. L’injustice est flagrante. Il faut que M. Hollande et M. Ayrault mettent en place un grand débat national, qui permette de trouver des solutions effectives. La composition de ce gouvernement ne saurait faire oublier la réalité moins glorieuse des « cabinets blancs », dont parlait Libération tout récemment, et des autres niveaux de la vie politique. « L’égalité n’est pas une option. C’est une nécessité. C’est une urgence », a conclu Louis-Georges Tin, le président du CRAN.

D’après une information diffusée par le Conseil représentatif des associations noires (Site Web en lien).
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