Nouveautés du livre

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La nuit de la lézarde, De Malika Mokaddem, Ed. Grasset, 1998, 228 p., 118 FF.
Sassi et Nour sont les derniers habitants d’un ksar, village de pisé quelque part dans le Sahara algérien. Nour n’a pas suivi les autres dans leur exode parce qu’elle attend le retour de son amant et ainsi elle fait fi de sa crainte d’une attaque terroriste. Sa peur de ne plus revoir son aimé est bien plus grande. Sassi reste dans le ksar pour lui tenir compagnie. Sassi l’aveugle et Nour, la lumière. Entre ces deux êtres se sont tissés des liens particuliers… Lui, aime en silence cette femme venue on ne sait d’où et qui fait de la poésie lorsqu’elle lui raconte ce qu’il ne voit pas et si parfois il proteste : « Tu me brouilles toutes mes représentations », elle comprend qu’il ne s’agit que d’un jeu. Elle, sait que son statut de femme libre lui vaut bien des rejets et ne se trompe pas sur l’importance de cette relation où elle ne veut voir que de l’amitié, et qui lui permet d’échapper à sa solitude. La largeur des lézardes du ksar et la prise de possession de ses murs par le lézard Smicha (Petit Soleil) disent les jours qui passent dans l’attente, l’oppression et la peur. Mais c’est le désert omniprésent qui occupe l’essentiel du texte. Le désert se réapproprie inexorablement le ksar délaissé, dissout le travail des hommes et force Nour et Sasi à déplacer sans cesse le sable qui menace de recouvrir le jardin potager, leur unique ressource. Et Nour la nomade, qui n’aurait sans doute pas dû se fixer, le scrute jusqu’au vertige et « l’immensité lui renvoie son attente, étendue à perte de vue. Sa réverbération l’éblouit. Le désert incarne une patience sans fin et exacerbe ses sentiments. »
Les agneaux du seigneur, De Yasmina Khadra, Ed. Julliard, 1998, 215 pp., 119 FF.
Ghachimet, grosse bourgade de l’Ouest algérien constitue un véritable microcosme d’une société qui a égaré ses repères dans les méandres d’une Histoire brouillée. Les personnages du roman sont très représentatifs de leur milieu. L’auteur, Yasmina Khadra a dressé une typologie assez complète des itinéraires que suivirent les Algériens durant cette dernière décennie, confrontés qu’ils furent à une crise politique et identitaire sans précédent. Trois amis d’enfance, Allel le policier, Jafer le chômeur et Kada l’instituteur suivent des chemins différents : si le dernier, qui regrette les fastes anciens de sa famille comptant parmi les privilégiés de l’ère coloniale, finit par causer le malheur et la mort de Allel, si Jafer, écoeuré par les folies des hommes se tourne comme ses aïeux vers le travail de la terre qui jamais ne déçoit, de fait le personnage principal reste le nain Zane. Lui seul traverse toutes les vicissitudes d’une vie aléatoire sans aucun état d’âme. Son rire jubilatoire domine les pages du roman et sa cruauté alimentée par la rancoeur d’un passé de misère et soumis au mépris des autres villageois, ne connaît ni limites, ni regrets.
Sur le plan des situations, on trouve aussi une large fresque de ce que furent et de ce que sont parfois encore les rapports entre les individus dans ce monde déchiré où l’on confond piété et intégrisme religieux, culture occidentale et athéisme ou traîtrise, amour et jouissance, et, où, incapables de distinguer le Diable du Bon Dieu, les hommes donnent libre cours à leurs instincts les plus vils. L’auteur a poussé le réalisme jusqu’à inscrire dans son roman un grand nombre de procédés utilisés par les islamistes pour semer la terreur ou des anecdotes connues du large public algérien. Trahisons, indifférence aux autres, attitudes revanchardes, lâchetés petites ou grandes mais aussi amour, droiture, héroïsme recréent le climat de cette décennie tragique. Il nous est alors difficile d’intégrer ce texte dans le genre « roman » tant est visible la transcription directe de la réalité et tant le caractère informationnel prend le pas sur toute recherche esthétique. Mais peut-être les tragédies doivent-elles faire partie d’un lointain passé avant d’être accessible à l’art.
Vu, lu, entendu, De Driss Chraïbi, Ed. Denoël, 1998, 203 pp, 89 FF
Ces « mémoires » s’échelonnent de la naissance de l’auteur jusqu’à celle de son premier roman : Le passé simple. S’il y égrène les événements marquants de son enfance à El Jadida : passage à l’école française ; de son adolescence avec l’installation dans une nouvelle maison, une nouvelle ville, Casablanca, le lycée Lyautey ; et à l’orée de l’âge adulte, la deuxième guerre mondiale, les révoltes réprimées, le grand départ pour des études supérieures en France et les premières amours, les premières déceptions et le début d’une carrière dans l’écriture. Bien sûr, le récit n’est pas linéaire. Chraïbi y insère les souvenirs d’un passé plus proche, ceux d’un récent voyage au pays, sorte de retour aux sources. Les événements se déroulent dans le Maroc de l’entre-deux guerres et de la seconde guerre mondiale ou dans la France libérée et marquée par les privations mais le texte s’ouvre parfois sur d’autres espaces (Écosse, États-Unis etc.) et s’y côtoient des personnages historiques tels De Gaulle, Allal El Fassi, le sultan Mohamed du Maroc etc. ; s’y répondent aussi les poésies arabe pré-islamique ou française du Moyen-Age. le Maroc que raconte Chraïbi n’est certainement pas celui de tous les Marocains. Son statut d’enfant de riches bourgeois sur lequel il insiste (au détour de chaque page) l’a préservé de maintes expériences désolantes et lui a permis la fréquentation d’un monde fermé au commun de ses concitoyens. Et s’il rend hommage à l’entente réelle qui unissait juifs et Musulmans, à « l’universalité » de l’homme », il réitère ses attaques contre » le pays voisin », lisez l’Algérie, et il reprend le leitmotiv  » ce n’est pas une nation » dont on aimerait s’expliquer les fondements : clin d’oeil au pouvoir marocain ? adoption des idées toutes faites sur l’Algérie ? En tout cas certainement pas naïveté de la part de cet écrivain avisé dont l’humour critique et le talent fort apprécié jusqu’à ses dernières publications par ses « voisins » mériteraient d’être à l’abri de pareils faux-pas.
Les fantômes du roi Léopold, D’Adam Hochschild, Ed. Belfond, 440 pp, 139 F.
Alors que les projecteurs de l’actualité sont encore braqués sur les événements de la République démocratique du Congo, pays déchiré par une guerre de clans et surtout par les appétits de voisins ambitieux prêts à se partager sa dépouille (riche et prometteuse), les éditions Belfond publient un document accablant sur l’exploitation de ce même Congo durant la période coloniale par le Royaume de Belgique dirigé par Léopold II tout puissant. En quelques années seulement, entre 1876 et 1885, Morton Stanley, explorateur de renom, va servir les desseins de grandeur du Roi en montant des expéditions coûteuses et redoutablement efficaces. Les volontés du Roi étant des ordres, la colonisation se fera dans le sang, les larmes et la violence. Massacre, tortures, camps de travail, deviennent, sous la pression de l’ambition et pharaonisme du premier des Belges, systématique. Des populations entières sont asservies ou carrément décimées quand elles résistent. Les faits décrits dont Adam Hochschild a retrouvé les principaux éléments dans les témoignages de missionnaires, de reportages parus à l’époque dans la presse américaine en particulier ou de récits rapportés par auteurs aussi célèbres et talentueux que Mark Twain et Joseph Conrad. Selon l’auteur, l’éclairage qu’il apporte n’est qu’une goutte d’eau dans l’Océan de violence imposée par un roi sans scrupules qui avait réussi à faire de cette région de l’Afrique son domaine privée avant de le céder, avec pas forcément plus de bonheur pour les peuples concernés, à l’État belge. Un dossier accablant qui apporte une part d’explication à ce qui se passe aujourd’hui.
Littérature de Nouvelle-Calédonie, Notre Librairie, N° 134 (mai-Août), Ed. Clef, 215 pp., 80 F.
Le dernier numéro de l’excellente revue dirigée par Jean-Louis Joubert est consacré à la fructueuse littérature calédonienne. La Calédonie, abordée pour la première fois par un européen (James Cook) en 1774 et occupée en 1853 par les Français dont la volonté était d’en faire une colonie pénitentiaire et surtout d’éviter de la laisser en pâture aux Anglais. Comme dans toutes les histoires d’occupation, les premiers habitants de l’Île, les Kanaks, se font dépouiller de leurs terre. Et les différentes révoltes entre 1978 et 1894 sont sévèrement réprimées. La marginalisation de la population autochtone durera jusqu’à l’arrivée des Américains en 1942 et au discours de De Gaulle à Brazzaville. Mais après une stabilisation relative, des mouvements indépendantistes naissent et se durcissent avant d’aboutir, il y a quelques mois seulement, à l’accord de Nouméa qui prévoit une probable indépendance dans vingt ans. Terre plurilingue comptant pas moins de 27 langues dites vernaculaires, la Nouvelle Calédonie a su néanmoins préserver « l’intégrité  » de son espace culturel grâce à une forte tradition orale. Ce document exceptionnel tente de parcourir les grandes lignes d’une littérature diverse et en devenir avec des articles concernant le passage de la parole à l’écriture, les écrivains d’origine européenne à la recherche d’une identité calédonienne ou l’écriture comme moyen pour mieux s’ancrer avant de s’affranchir. Enfin, le cœur du dossier est consacré à une femme-écrivain de talent Déwé Gorodé. Un auteur original qui place l’acte militant bien avant l’acte d’écriture : « Ce qui reste primordial pour moi aujourd’hui, c’est la lutte pour l’indépendance, c’est même plus important pour moi que mon travail littéraire. Il ne faut pas oublier que la littérature n’est pas la réalité… »
L’Avenue des Sables, de Moussa Yoro Bathily, Editions Acoria, 168 p., 95 FF.
Si le cinéma en Afrique se porte mal, il continue de mener une vie parallèle dans les romans. Après Cinéma (Le Seuil, 1997) de Tierno Monenembo, voilà que L’Avenue des Sables s’en prend au sujet par l’histoire d’une bande de voyous fanatiques de films américains. Ce n’est pas pour rien que l’auteur, Moussa Yoro Bathily, lui-même cinéaste, a appelé son héros Steviou Mackine, petite déformation  pleine d’admiration, s’il vous plaît !  du célèbrissime Steve MacQueen. Et ce n’est pas pour rien non plus que le roman débute sur une tentative de hold-up du fourgon postal, bien à la western. Ce livre se lit en effet en film, avec alternance de séquences d’action et de voix-off du narrateur. Au scénario donc. Le hold-up sera un échec cette fois-là, mais cela n’empêchera pas les gars de l’Avenue des Sables, artère principale de leur bidonville, de continuer à arpenter le quartier à la recherche d’une voiture à voler ou d’un coup juteux. Steviou, petit dernier de la bande, tente de forcer l’admiration en organisant les coups les plus ingénieux, tantôt en faisant du chantage au maquereau du coin, tantôt en enrôlant le lycéen sage du coin pour sauver un match de foot. De temps à autre, le souvenir des paroles du grand-père décédé le rappelleront à l’ordre, mais Steviou trouve qu’il est bien difficile et pas marrant du tout de rester sur la »bonne voie ». Alors, comme tous les autres de la bande, il rêve de femmes, de fric et de la France. Rêves qui les perdront d’ailleurs… Mais on ne va pas vous raconter la fin du film !
Et la graine…, de Aboubacar Saïd Salim, Ed. Cercle Repères, 100 F.
Le récit des événement de 68 aux Comores… à peine romancé. Une sorte de journal. A travers le regard innocent d’un jeune insurgé, on revit une à une les images d’une révolte lycéenne, qui, de janvier à mars de cette année-là, va bousculer les habitudes du colonialisme français dans l’archipel. Au nom de la dignité et de l’espoir d’une vie scolaire meilleure, de jeunes lutins vont oser braver les interdits, en exprimant tout haut les frustrations d’un peuple qui se montre plus que résigné pour l’époque. C’était avant le légendaire printemps parisien. On dansait, sans trop y croire, sur indépendance cha-cha… à Moroni. La plume de l’auteur tente de restituer à une virgule près les éléments d’une histoire jamais écrite. En déguisant très légèrement les véritables noms des différents acteurs mais en essayant d’être le plus proche possible de la réalité vécue. C’est un texte de jeunesse. Ce n’est peut-être pas le meilleur signé par Abou, auteur populaire, très apprécié par ses compatriotes, notamment pour ses nouvelles subversives écrites dans les geôles du mercenaire français Bob Denard. Mais disons que… c’est le premier texte à ne pas circuler sous le manteau. Le premier à être publié par une maison d’édition, même s’il est vrai que celle-ci aurait pu mieux le présenter.
Le diseur de vérité, d’Ahmadou Kourouma, Editions Acoria, 88 p., 75 FF.
Pour les amateurs de théâtre, à signaler la collection Scènes sur Scènes des Editions Acoria, avec aussi bien des pièces inédites que des rééditions. Vous retrouverez, entre autres, des auteurs tels que Koffi Kwahulé, Caya Makhélé, Sony Labou Tansi ou Ahmadou Kourouma. Ce dernier publie son unique pièce de théâtre, Le diseur de vérité, qui lui avait valu son deuxième exil de vingt ans. Le diseur de vérité est une réflexion sur le pouvoir, avec toute l’ironie que l’on connaît à l’auteur. Un pouvoir qui obsédera autant le colonel, les intellectuels, les religieux que le diseur de vérité, qui bien sûr ne raconte que des mensonges, cela va sans dire. La parole est au coeur du pouvoir : tant que le diseur de vérité se fait prendre pour tel, il règne sans trop de peine. Mais quand les oiseaux commencent à chanter la chanson de sa propre fille Tiédjouma, révoltée contre son père, ce qui était vérité apparaît comme mensonge et le diseur se retrouve face à une armée d’oiseaux. L’idiot du village a beau le lui dire : »C’est perdu. Jamais dans l’Histoire on n’a réussi à la fois contre les oiseaux, les jacqueries et les guerres de libération ». La pièce se termine sur un magnifique duel  de paroles justement  entre l’idiot et le diseur. Et aux rôles de s’inverser…
Ahmadou Kourouma, le guerrier griot, de Madeleine Borgomano, L’Harmattan, 1998, 232 p.
L’autorité d’Ahmadou Kourouma ne fait plus aucun doute dans la littérature francophone. Avec trois romans tous publiés aux Éditions du Seuil, A. Kourouma est l’un des auteurs phares de cette fin de siècle. Si l’auteur a bénéficié d’un réel succès dans la presse journalistique et fait l’objet d’études universitaires approfondies, consacrées essentiellement au Soleils des Indépendances, peu d’ouvrages ont essayé de suivre la démarche littéraire de Kourouma dans sa globalité. C’est à cette tâche que nous invite Madeleine Borgomano. Avec beaucoup de rigueur, de sobriété et de modestie, l’auteure nous guide pas à pas dans « la chambre à soi » de Kourouma en évoquant tour à tour sa tentation pour l’épopée, son sens de l’histoire, l’immense place qu’occupe la place dans ses livres, son goût de la dérision, la complexité narrative de ses textes, etc. On lira avec intérêt le chapitre du livre consacré à la paratexte.
Frantz Fanon, peau noire, masque blanc, K-Films Editions, 90 p. 60 FF.
Le cinéma métaphorique de Mohamed Chouikh et L’Arche du désert, par Camille Taboulay, K-Films Editions, 192 p., 90 FF.
Comme elle l’avait fait pour L’Arche du désert de Mohamed Chouikh en publiant non seulement le scénario du film mais un long et instructif interview du réalisateur livrant autant un état des lieux du cinéma algérien que la vision cinématographique d’un de ses maîtres, la maison de distribution cinéma/vidéo K-Films publie le scénario du film qu’elle distribue sur Frantz Fanon (cf critique dans Africultures n°13). Intérêt de l’exercice : avoir à disposition le texte d’un film passionnant mais difficile à intégrer à la première vision. Avec une préface et une interview de Françoise Vergès, ce petit livre constitue une intéressante introduction à la pensée de Fanon qui, si elle est souvent prise en référence, n’a pas encore bénéficié d’une œuvre de fond.
Aimé Césaire, Revue Europe, août-sept. 1998, 253 p.
Pour les intellectuels noirs, le nom d’Aimé Césaire, tout comme celui de Frantz Fanon, est un mythe de la lutte contre la dépossession. Mais depuis la publication de l’ouvrage de Raphaël Confiant.- Aimé Césaire, une traversée paradoxale du siècle (1993), ce mythe césairien fait l’objet d’une douloureuse polémique. Car en réaction au pamphlet de Confiant ont été publiés la biographie de Roger Toumson et de Simone Henry-Vlamore.- Aimé Césaire le Nègre Inconsolé (1994)- puis une plaquette d’Annie Le Brun au titre explicite : Pour Aimé Césaire (1994).
Dans un tel contexte, le dernier numéro de la revue Europe que vient de lui consacrer Jean-Michel Devésa est le bienvenu, parce qu’il aborde l’œuvre et la personnalité du poète de manière sereine.
Regroupant à la fois les témoignages et des articles universitaires, ce numéro est un bilan.
Dans un éditorial intitulé : un grand poète noir à l’assaut du ciel, Jean-Michel Devésa revient sur la rencontre entre Césaire et Breton, et montre le rôle joué par celle-ci dans l’épanouissement réciproque des deux poètes. Si pour Breton, cette rencontre a été symboliquement un moment galvanisateur, pour Césaire, elle a servi de tremplin à une reconnaissance internationale. J. M. Devésa aborde ensuite les attaques contre Césaire de la part d’une frange de la jeunesse antillaise et négro-africaine opposant le projet maîtrisé de Senghor au rêve inabouti de Césaire. Cette question fait également l’objet de l’article de Daniel Delas : Aimé Césaire un écrivain créole ? Delas déplace le débat du champ politique et le situe sur le terrain de la poétique. Car la Négritude et la créolité sont avant tout des poétiques. La première associée au nom des grands poètes (Césaire, Damas, Senghor), la seconde aux romanciers-conteurs. Or ce qui (selon D. Delas) distingue le poète du narrateur, c’est leur rapport au réel. L’un agit sur le réel en agissant sur les mots et l’autre, bien que soucieux du style, est avant tout attaché au pacte narratif. Tout ceci pour montrer que ce n’est pas le réel antillais ou créole qui sépare Césaire de Confiant, mais plutôt une conception différente de la littérature.
C’est presqu’à une conclusion identique qu’aboutit l’article de Jean Bernabé : Négritude césairienne et créolité qui rappelle que la qualité du fils peut être assortie d’épithètes loyal ou rebelle, etc.. Pour Jean Bernabé, les outrances de l’ouvrage de Confiant ont dissimulé au lecteur le fait qu’on avait dans ce livre affaire à un hymne d’amour d’un fils impatient et déçu à l’égard de son père.
Rappelons que Jean Bernabé est avec Raphaël Confiant et Patrick Chamoiseau le coauteur de L’éloge de la créolité (1999) dans laquelle on pouvait lire : «  Nous sommes à jamais les fils d’Aimé Césaire « .
On lira par ailleurs l’excellent article de Jean-Marie Théodore consacré à la réception politique de Césaire, celui de Régis Antoine traitant de La Tragédie du roi Christophe ou encore celui de Jean-Claude Blachère qui revient sur l’amitié entre Césaire et Breton. Bref, un numéro qui, par la richesse et la qualité de ses contributions, fera date dans les études césairiennes.

///Article N° : 2040

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