Ce recueil de nouvelles, paru en même temps que le roman Desirada, que nous présenterons dans notre prochain numéro, est un festival haut en couleurs de rencontres, de ruptures, d’amours contrariés puis victorieux, de passions déçues… Un recueil où les femmes sont à la fois le sel et le miel de tous les bonheurs et de tous les malheurs. À l’image de la rencontre fortuite de la fille de Solitude avec Solo, fou du village. L’amour, longtemps caché, transforme Solo et épanouit son amante. Quand le village l’apprend, les deux amants sont mis au banc des exclus. Amour « anormal », amour « impossible ». Autre passion contrariée, celle de l’ingénieur agricole Ismaëlia pour Ayissé, la magnifique fille de l’imam. Mais Ayissé va se marier avec un homonyme de l’ingénieur, capitaine-général de son état. L’ingénieur ne comprend pas le sens de l’union entre Ayissé-la douceur et le militaire corrompu et violent. L’expérience et la patience lui apprendront que derrière tout bonheur se cache souvent un malheur passé et vice-versa.
Il y a la passion déçue d’Étiennise qui découvre son vrai père à dix ans, tombe sous son charme et devient sa complice avant de comprendre qu’il n’est qu’une baudruche désarmée. Pour lui, elle s’était éloignée de cette mère qui cachait pourtant une montagne d’amour et de tendresse sous une immonde tumeur cancéreuse. Et puis, toujours sur le thème des rencontres fortuites, mais poignantes et quasi-tragiques, il y a ces deux femmes, Elinor et Véra, vivant à Manhattan, et dont le lien sera Claude, une jeune femme de ménage guadeloupéenne fraîchement émigrée à New York et dont le rêve premier était de devenir écrivaine, comme ses deux employeuses. Elinor, jeune écrivaine américaine à succès, et Véra, vieille écrivaine ratée, ne se sont jamais rencontrées et pourtant elles finiront par tout savoir l’une de l’autre grâce à Claude – ou à cause de lui ? Cette rencontre incroyable de trois destins va sans doute profiter à Claude qui y trouvera l’inspiration indispensable à son rêve d’écriture.
