Paulin Soumanou Vieyra

Paulin Soumanou VIEYRA est né le 31 Janvier 1925 à Porto-Novo, alors Dahomey, aujourd’hui Bénin puis naturalisé sénégalais. Il est un réalisateur, et un historien du cinéma africain. On le considère généralement comme le premier cinéaste de l’Afrique subsaharienne. Son père Tertulien, cheminot de son état et très soucieux de l’avenir de ses enfants, l’envoie faire ses études en France. Il quitte le Dahomey par bateau à l’âge de dix ans. Il arrive en 1935 en France. Puis Paulin Soumanou VIEYRA voit ses études s’interrompre en 1940 à cause de la guerre. Après quelques moments difficiles se retrouvant un moment seul avec le gardien de son école, il est finalement recueilli par la famille FONTAINE, une famille française, sur l’insistance de son fils Jacques FONTAINE qui s’était lié d’amitié avec lui. Il tomba gravement malade à la fin des années quarante. En 1950, après 15 ans d’absence au Dahomey coupé de sa famille par la guerre et ses problèmes de santé, il retourne en Afrique. De retour à Paris il milite alors à la SFIO. Il doit ensuite renoncer pour raison de santé et incompatibilité de date de calendrier au concours d’entrée à l’école des Arts et Métiers.
C’est à Paris qu’il découvre le monde du cinéma en faisant de la figuration. Il obtient d’autres rôles dans des films, tels que Après l’amour ou Émile l’Africain. Et en 1952 il est admis au concours de l’IDHEC, l’Institut des hautes études cinématographiques (aujourd’hui la FEMIS) où il a notamment Georges SADOUL et Jean MITRY comme professeurs. Il est le premier négro-africain à faire des études de cinéma. Son film de fin d’études, C’était il y a quatre ans, fait scandale, car il refuse de couper un plan jugé subversif. Afrique-sur-Seine, son premier court-métrage de 1955 en collaboration avec d’autres étudiants, Mamadou SARR et Jacques CARISTAN, est réalisé à Paris, car à cette époque-là les Africains ne pouvaient tourner que sur autorisation dans les colonies françaises. Après cette expérience, il revient à Dakar en 1956 et occupe un poste au ministère de l’Information où il est responsable du service des Actualités sénégalaises. Il forme des photographes comme George CARISTAN et Beyti SOW, à la prise de vue cinématographique. Paulin VIEYRA réalise alors une trentaine de documentaires. En 1966, lui et ses amis tournent Môl (Les Pêcheurs), l’histoire d’un jeune pêcheur orgueilleux. Lorsque Georges POMPIDOU se rend au Sénégal pour rendre visite à Léopold Sédar SENGHOR, VIEYRA tourne un court métrage au ton ironique, Écrit de Dakar, suivi de beaucoup d’autres. En avril 1961, il se marie avec la bibliothécaire, romancière et poétesse guadeloupéenne Myriam WARNER-VIEYRA (Le Quimboiseur l’avait dit… , Paris/Dakar : Présence Africaine, 1980, roman ; Juletane, Paris/Dakar : Présence Africaine, 1982, roman, Femmes échouées, Paris/Dakar : Présence Africaine, 1988, recueil de nouvelles). De cette union naquirent trois enfants. En 1969 il participe à la création de la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI). Entre 1960 à 1975, il sera directeur des Actualités Cinématographiques du Sénégal (et de la Fédération du Mali).
Lié d’amitié avec SEMBENE Ousmane, il l’aide à réaliser son premier film Borom Sarret en 1963, il lui attribue un opérateur, et lui fournit une caméra et de la pellicule. En 1975 c’est lui qui publie la toute première histoire du cinéma africain, Le Cinéma africain. Des origines à 1973. En 1975 il prendra également pour une période la direction des programmes de la télévision sénégalaise naissante. En 1981 avec des moyens limités, il tourne son premier et unique long métrage, En résidence surveillée. En parallèle, sous la direction de Jean ROUCH, il prépare une thèse à l’université de Paris I, sous le titre À la recherche du cinéma africain. Il devient docteur en sciences humaines en 1982.


Il a été directeur de production de plusieurs films de SEMBENE Ousmane : TAUW (1970), CEDDO (1976), XALA (1974), MANDABI (1968).


Bibliographie

– Réflexions d’un cinéaste africain, présentation par Pierre Haffner ; postface par Tahar Cheriaa, Bruxelles : OCIC, 1990, posthume.
– Le cinéma africain des origines à 1973 (tome 1). Paris : Présence africaine 1975.
– Le cinéma au Sénégal. OCIC/L’Harmattan, Brussels/Paris : 1983, 170 pages, illustrations.
– Sembène Ousmane, cinéaste. Paris : Présence africaine 1972
– Le cinéma et l’Afrique. Paris, Présence africaine 1969



Filmographie

1981, En résidence surveillée (Under House Arrest), LM.
1980, Envers du décor (L’), 25 min, Documentaire, CM.
Birago Diop, conteur, CM.
Ndiangane, CM.
Avec l’Ensemble National, CM.
Sindiély, CM.
Lamb, CM.
Écrits de Dakar, CM.
Présence Africaine à Rome, CM.
Les Africains à Vienne, CM.
Le Niger aujourd’hui, CM.
1956, Mol (Les pêcheurs), CM.
1955, Afrique-sur-Seine, 21 min, CM.

CM = Court Métrage
MM = Moyen Métrage
LM = Long Métrage

filmographie complète :

C’était il y a quatre ans (1954);
Afrique-sur-Seine (1955);
L’Afrique à Moscou (1957);
Le Niger aujourd’hui (1958);
Les présidents Senghor et Modibo Keita (1959);
Avec les Africaines à Vienne (1959);
« Présence Africaine » à Rome (1959);
Indépendance du Cameroun, Togo, Congo, Madagascar (1960);
Une nation est née (1961);
Lamb (1963);
Voyage du président Senghor en Italie (1963);
Voyage présidentiel en URSS (1963);
Avec l’ensemble national (1964);
Écrit du Caire (1964);
Sindiely (1964);
Voyage du président Senghor au Brésil (1964);
N’diongane (1965);
Le Sénégal au festival national des arts nègres (1966);
Môl (1966);
Au marché (1967);
La bicyclette (1967);
Le gâteau (1967);
Rendez-vous (1967);
Écrit de Dakar (1974);
L’art plastique (1974);
L’habitat rural au Sénégal (1976);
L’habitat urbain au Sénégal (1976);
Birago Diop (1981);
En résidence surveillée, L’envers du décor (1981);
Les oiseaux (1981);
Iba N’diaye (1982).

Sources :
Thierno I. DIA
www.wikipedia.de
www.imdb.com
Biographie écrite par Marcel Xavier Venn et communiquée par son fils Stéphane Soumanou Vieyra.