Fiche Personne
Musique Cinéma/TV

Saloua (Fettouma Lemitti)

Chanteur/euse, Acteur/trice
(Femme)
Algérie

Français

Saloua (de son vrai nom Fitouma Lemitti) est une chanteuse algérienne née en 1941 à Blida, en Algérie.



Seloua, la diva de la chanson moderne et traditionnelle visionnaire – car elle avait amorcé plus tard un retour aux sources, vers l’arabo-andalou –, avait marqué un record de longévité d’une grande mélomanie. Elle avait mené une carrière de presque 50 ans.



Elle l’a jalonnée chronologiquement avec des titres tels que "Aghinim sah fy al Hayat", "Rah Azizi Rah", "Kif Rayi Hamelni", "Allah idoum" farhkoum", "Ma tahleflich", "El Hob Rah Fnani", "Illy fiya yekfyny", "Ya al wahraniyya", "Saadi ya saadi ", "Ya Tayr al Hamam"…



Son catalogue, sa discographie comprend 300 titres.



Ce n’est pas rien. Elle était entrée dans l’art et marqué des décennies musicalement parlant. Celles des années 1950, 1960, 1970, 1980… C’est, encore une fois, une grande dame de… cœur, une «Mamy» qui fait et refait de la résistance avec sa voix juvénile, douce, gracile et fluette, cette beauté et puis un talent qui n’a jamais été démenti.



La preuve, sa voix était toujours intacte. Elle l’avait démontré dans ses come-back en 2005, lors de la Journée internationale de la femme, la performance de deux heures à l’auditorium du théâtre de verdure du complexe culturel Laâdi Flici, sous les auspices d’Arts et Culture en février 2009, ou encore l’hommage qui lui avait été consacré et dédié en 2012, à la salle Ibn Zeydoun organisé par le ministère de la Culture, alors à sa tête, Mme Khalida Messaoudi. Dans Le Dictionnaire des musiciens et interprètes algériens paru aux éditions ANEP en 1997, le journaliste, auteur et encyclopédiste, Achour Cheurfi nous dévoile dans la biographie de Seloua, de son vrai nom Fettouma Lemitti, est native de la ville des Roses, Blida. Dans sa jeunesse, Seloua apprendra beaucoup des cheikhs Kouider El Mefti, Omar et Abdelkader. Elle a débuté sa vie artistique en 1952 comme animatrice dans une émission enfantine à Radio Alger sous la direction de Réda Falaki décédé en 1993. La guerre d’indépendance battait son plein quand elle est partie à Paris à la radiodiffusion française pour animer la première émission féminine destinée à l’Algérie, au Maghreb et au monde arabe.



Lalla Amina, hommage à Mohamed V



Après Radio Paris, elle s’essayera à sa nouvelle passion, la musique et la chanson sous la férule de Mohamed El Djamoussi. Mais le lancement effectif de Seloua l’a été 1960 avec la précieuse collaboration du grand compositeur et arrangeur Amraoui Missoum. Missoum, qui venait de lancer un nouveau genre de chanson rénovant complètement la chanson algérienne et qui cherchait des interprètes, fit sa connaissance. Leur rencontre va donner une impulsion nouvelle à cette chanson qu’elle n’a cessé de servir avec une grande passion puisqu’elle abandonna la Radio pour s’y consacrer entièrement.



En 1962, avec Lalla Amina, un hommage au roi du Maroc, Mohamed V, décédé en 1961, où elle s’adresse à sa fille Lalla Amina et lui témoigne sa compassion et son soutien indéfectible et fraternel. Les paroles étaient consignées par un autre Monsieur, Mohamed Lahbib Hachelaf, poète, parolier, homme de radio et auteur. Ce fut la troisième grosse vente de disques chez le label Pathé Marconi. Et ce n’est pas peu dire quand on sait que la première vente fut cette année- là Milord de Piaf et la seconde J’ai quitté mon pays de Macias. En 1964, elle part pour une longue tournée dans les pays arabes où elle fut accueillie comme l’ambassadrice de la chanson algérienne. Dès lors, elle participa à toutes les Semaines culturelles dans tous les pays amis de l’Algérie nouvelle. En 1966, à l’occasion du Festival de la chanson nationale à Oran, Seloua sera la récipiendaire du 1er Prix récompensant le titre Matahlaflich écrit et composé par le grand Mahboub Bati ayant révolutionné le genre chaâbi avec la chansonnette rehaussée par les Boudjemaâ El Ankis, El Hachemi Guerrouabi… Etaient présents dans l’assistance d’immenses noms de la musique plurielle, riche, diverse et riche algérienne : Nora, Khlifi Ahmed, Mohamed Lamari.



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Elle avait en elle «l'Andalou»



Chanteuse du moderne algérien, Seloua, désemparée et bouleversée à la mort, en 1969, de Amraoui Missoum, auquel elle était liée et qu’elle admirait tant, reviendra aux sources, à celle de sa ville, Blida, cité des arts et celle de la musique arabo-andalouse.



Ce retour, à partir de 1970, est une incursion de Seloua dans l’andalou avec les encouragements de Merzak Boudjemia, un jeune compositeur doué qui dirigeait, au Conservatoire municipal d’Alger, l’orchestre moderne et qu’elle épousa par la suite. Voulant continuer la tradition inaugurée par Cheikha Yamna Bent El Hadj Mehdi et Fadéla Dziria, la cantatrice incontestée du hawzi qui venait de mourir, Seloua, courageuse et inspirée subit une véritable mutation qu’elle assuma avec talent et persévérance et devient une grande dame de la chanson algérienne.



Seloua recevra un soutien précieux de Abdelkrim Dali, le maître du hawzi tlemcénien. Abdelkrim Dali l’initiera aux «insirafat», «inkilabat», «laâroubiat» et aux «lahwazas». Et ce, tout en écoutant les grands chouy.



Sa carrière musicale sera pleine de succès et de satisfaction et intéressera divers domaines dont le théâtre. Elle avait brillé dans les pièces "Ahla Bi Sidna Ramadan" ou "Zahou El Bala". En 1980, contre toute attente, Saloua passera du petit écran au grand écran en donnant la réplique à Rouiched dans le film "Hassan Taxi" du réalisateur Mohamed Slim Riad.



En 1990, elle sera élue membre du Conseil national de la culture dirigé par l'écrivain Abdelhamid Benhadouga.



Elle disparaitra à l’âge de 86 ans, le 9 décembre 2021,  des suites d’un accident vasculaire cérébral (AVC) à Alger.



www.discogs.com/artist/3732569-Saloua





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