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Centre culturel français Pointe-Noire exposition Vitshois Mwilambwe Bondo
Exposition des dernières oeuvres de l’artiste Vitshois Mwilambwe Bondo (peintures + vidéos).

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Vitshois Mwilambwe Bondo / 28 ans / Vit à Kinshasa / Etudes à l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa et à l’Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg / Peintre, plasticien, vidéaste, performer / Membre du collectif Librisme Synergie RDC / Actuellement en résidence à la Rijksakademie d’Amsterdam.

Principales expositions : 2009 Living Art Museum, Reykjavik / 2008 Art Fair Bruxelles – Open Studio Rijksakademie, Amsterdam / 2007 Galerie Pierre Hallet, Bruxelles – Centre Wallonie-Bruxelles, Paris – Festival Yambi-Congo en Belgique, Musée de Louvain – Joubert Park Project, Johannesburg – Centre culturel l’Espal, Le Mans / 2006 CCF Kinshasa / 2005 Boulev’Art, Cotonou.
Performances : 2007 Elections en R.D.Congo, Centre Wallonie Bruxelles de Paris / Corps en Mutation, Musée de Louvain / Congo sous perfusion, Kinshasa et Musée Botanique de Bruxelles.

« Je ne suis pas un artiste qui doit plaire à tout le monde, être compris de tous,
mais plutôt un poseur d’actes qui cherche à interroger le monde actuel »

« En 1991, lors des émeutes de Kinshasa, les chercheurs de l’Institut national de biologie sauvèrent leur bâtiment du pillage en répandant du sang contaminé sur les murs et en lâchant les serpents des laboratoires. La rumeur circula et l’Institut fut épargné.

Kinshasa 2006, CEI (Commission Electorale Indépendante en RDC), performance de Vitshois Mwilambwe Bondo : un corps sort lentement d’un cercueil puis casse des œufs remplis d’un rouge sang sur les portraits des finalistes de la présidentielle de son pays.

Urgence de la situation, radicalité de la solution, quand art et réalité se confondent sous l’emprise de la survie. Car comme l’écrivait Sony Labou Tansi, « Kinshasa ne sera jamais New York. Tant mieux d’ailleurs. ». Et il ajoutait : « Kinshasa ressemble à un beau vers d’Arthur Rimbaud, qui vous prend le cœur et en fait son cœur à lui… ».

Se détournant d’une Afrique « traditionnelle » bien souvent issue des clichés coloniaux tout en refusant la vision muséale de la culture qui prévaut en Europe, les jeunes artistes africains carburent au réel et l’étreignent pour mieux l’exprimer ou tenter d’y intervenir. Ils affrontent l’ici et le maintenant de leur continent en crise mais en le resituant dans un contexte global et en multipliant les points de vue (ne faut-il pas désormais être kinois et milanais à la fois ?).

Entre peinture, vidéo, installations et performances, Vitshois Mwilambwe Bondo utilise tous les moyens et supports que le monde contemporain lui fournit. Aux images publicitaires et aux discours de propagande, il oppose des contre-actes généreux mais radicaux et une peinture mixant les styles : expressionnisme, collages, classicisme, nouvelle figuration. Car au fond, l’art est moins une question de manière que d’énergie. Autrement dit : histoire de l’art ou histoire tout court, plus question de se la laisser infliger par d’autres mais de la reprendre en main, de la raconter autrement et d’agir sur elle. On pourrait parler d’un art de terrain où la forme devient un acte de piraterie face au chaos ambiant et aux impostures de l’actualité.

L’authenticité est à ce prix, en dehors des codes et des ethnies. L’artiste sonde les corps et les objets, capte les attentes, extrapole les pulsions. Il a besoin de croire, encore et encore, que les signes qu’il trace opéreront sur le monde et sur ceux qui y sont englués. »
Eric Girard-Miclet, directeur CCF Pointe-Noire
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