The Chronic : L’Appel

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Capitaine Alexandre, du collectif On a slamé sur la lune, pose un regard tout en slam sur l’actualité.

Nous sommes un 18 juin
Sur fond de G8
De disgrâce
En Grèce
Et de crise
En Syrie
La Turquie s’embrase
Le Congo
Crie
Je crée
Résiste
Ecris

My men
Ma peau n’a plus de couleur
Je suis de race humaine
Habité
Par une philosophie
Intemporelle
Qui se fonde
Sur une quête éternelle
Qui nous vient du fond des âges
Et nous entraîne
A répondre toujours
A l’appel fraternel
Du partage

Sœurs et Frères HUMAINS,
Je vous salue
Et vous invite
A la table des lendemains
Qui chantent
Et slament
Nous boirons
La même eau
De vie de feu
Puisée à la source
De l’Amour

Sœurs et Frères HUMAINS
Creusons, fouillons, bêchons
Nous trouverons
En nous
Et en l’Autre,
Effroi
Emoi
Paradis
Et enfer
Mille et un
Trésors d’humanité

Sœurs et Frères humains
Je vous salue
Et vous offre
Ma verve et mon verbe cri

Ce verbe qui nous lie
Et défie la nuit qui fuit
S’échappe vers l’aurore
Teintée d’or
Ou de rêves avortés

Je vous offre
Mon verbe
Passé en proverbe
Verbe nu
Verbe cru
Qui relie nos vies
Et nos langues dé-liées
A la folie
De nos idées
Haut placées
Dans le ciel
De nos idéaux
D’azur bleu

Sœurs et Frères humains
Je vous offre ces mots
Mots vivants
Mots disant
Un passé omniprésent
Mots tissant
Le futur
Maudissant
La fatalité
Mots figeant
Nos souvenirs
Mots gravant
Rires et sourires
Dans le marbre
Du temps
Qui s’étiole

Je vous offre
Mes mots
Qui dansent
Sur des chemins de transe
Pansent nos plaies
Et repensent le monde
Qui saigne

Hémorragie
D’amour
Magie

MES MOTS COULENT
COMME DES LARMES
DE PAIX
ET D’HARMONIE RETROUVEE
DANS LA RIVIERE
DE NOS ENCRES DE SANG
MES MOTS DONNENT
COEUR
AU CORPS
DE LA PAROLE
ESSENCE
QUI REMPLIT
DE SENS
LES EXISTENCES
BOHEMES

Je crée
Résiste
Ecris

Parce que la vie passe plus vite que les vacances d’été, parce que je refuse d’échouer comme une vague vomie par l’océan tumultueux, parce que je rêve de vallées inviolées, parce que j’entends des berceuses insomnieuses et les hurlements silencieux d’hommes et de femmes insoumis en sursis, parce que je sais que je ne sais rien ou si peu, mais que le temps ne me reviendra pas si je recule, ne m’attendra pas si j’hésite, parce que je me sens prêt, à essuyer toutes les tempêtes, parce que j’exige que soient rendues leurs ailes aux enfants êtres-anges, parce que je me souviens du futur, parce que je n’oublie pas, parce que je ne peux oublier, ni le ventre qui m’a porté, ni le sein qui m’allaita, Afrique, ô mon Afrique, je reste planté là, debout comme une phrase de Césaire exhortant

A se garder
« De croiser les bras en l’attitude stérile du spectateur »

Je m’en suis fait un devoir
Je veux tout connaître
De mon être
Et de toi belle inconnue
Tout savoir
C’est décidé
Je ne serai jamais
Sage
Comme une image
Je suis
Un mirage
Et je plane
Flâne
En altitude
Parfois
Pour toucher
La solitude
Par foi
Au soir de ma vie
Bien au chaud
Dans ma ville
Je dégusterai mes souvenirs
Et de bien douces pensées :
Le tatouage
De mes mots
Sur ta peau
D’ébène
La joie
Et l’innocence
Reines
Du royaume
Insouciant
De l’enfance
Le cœur entre deux rêves
J’attends que le soleil se lève
Le cul entre deux rives
J’attends que le soleil se lève
Et que mon espoir soulève
Les montagnes
Autant en emporte
Le vent
A votre porte
Mon verbe

Souffle
Mes vers
Elève
Ma voix
Dévoile
Mon rythme
Métisse
Mes rimes
Kiss
Les étoiles
Je

Sculpte
Le silence
Danse
Sur la blanche
Page
Embrasse
Ton visage
Paysage
Le pays est sage
Pourtant
Les foyers s’embrasent
Et au loin
Semble
Gronder
L’orage
Feu

Catapulte
L’espoir
D’un monde
Qui change
Vœu

Tombe le voile
Sur la toile
Naïve
Et lucide
Que je peins
Depuis que j’écris
Et kiss
Les étoiles

J’attends, un brin d’amertume à l’âme, la plume à la main et la pluie dans l’œil, mais confiant car la poésie sèche mes larmes. J’attends.
Et en attendant, je souris à l’Autre, dans mon regard, à l’Autre, miroir de moi-même…
Pour toi mon frère, pour toi ma sœur, pour vous que j’aime et blasphaime, sans gêne et sans peine, je chanterai toujours « le désespoir distingué des poètes tuberculeux, les rêves des clochards sous l’élégance des ponts blancs, la nonchalance des chalands », les frères d’ar(t)mes morts au combat, la Vie simplement.

J’attends. Et j’entends. Enfin.
L’appel…

///Article N° : 11600

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