Nouveautés du disque – 01.01.2002

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Sista, Live at Montreux (Sista) ****
Issu de la Grande Bretagne et de la Jamaïque, Sista est un collectif reggae de femmes dont la particularité est de donner uniquement des concerts à travers le monde. L’idée vient de Abaku et Abakush du groupe African Woman, les fondatrice, et de D J Trilla Jeuna et de Jay Zick-la-poète. Le band, qui s’est enrichie d’autres voix, est composé de 14 membres. Il nous offre un opus  » live  » enregistré au festival de jazz de Montreux l’année dernière. Du gospel, de l’a capella, du jazz, du reggae, toute une kyrielle de sonorités qui donne le frisson. Des messages de paix et d’amitiés donnent un sens à leur histoire. Un vrai régal.
Coumba Gawlo, Sa Lii Sa Léé (Africa Prod)****
La chanteuse sénégalaise révélée au public français à travers le petit écran avec la chanson « Pata Pata » revient aux sources avec ce nouvel album 100 % mbalax. On découvre enfin le vrai talent de cette artiste qui aurait pu sombrer après son succès éphémère. Elle donne de la voix et semble éprouver enfin du plaisir à jouer sa musique. Du coup, on est pris dans le tourbillon de rythme. Sa voix percutante, charmante et sensuelle rebondit sur les battements du sabar. Ce revirement donne un nouveau souffle à la carrière de Coumba, qui chante la vie.
RAS, Oridjidji (Next Music)***
Déjà un sixième album pour RAS, groupe de rap abidjanais installé à Marcory (leur QG à Abidjan). Son originalité, une rythmique qui s’appuie sur des sonorités traditionnelles du Nord et du Sud de la Côte d’Ivoire. Lorsqu’on pousse un peu plus l’écoute, on décèle aussi des samples américains parsemés au début ou tout au long des titres à petites doses. Les problèmes politiques, le quotidien, rapés en Bété ou en Nouchi (langage de la rue) : un rap conscient.
Meiway, Eternel (JPS)***
A Bassam , Meiway est un exemple de réussite. Chaque fois qu’il effectue un voyage en Côte d’Ivoire, il ne manque pas de faire un tour au village où il a construit sa maison. Lorsqu’il donne des concerts à l’étranger, il ne manque pas de parler de Bassam (la première capitale de la Côte d’Ivoire). Son style musical, le zoblazo, est un condensé des rythmes du sud de la Côte d’Ivoire, l’Abissa, le Grolo, le Sidor, auxquels il adjoint la fanfare et des sonorités modernes. Son Zoblazo passe ainsi de 100 %, 200 % à 700 %. Entouré de son fidèle Zo Gang et de quelques invités (Aboutou Roots, Zeus et Julien Goualo), l’intensité est encore plus forte. Il reprend 200% Zoblazo et M’Mapa, deux titres qui ont fait sa renommée. Bientôt 1000 % Zoblazo…
Jimmy Oihid, Freedom (M10 record)***
Bob Marley et des Wailers ont fait des émules. L’Algérien Jimmy Oihid en est l’exemple. Rêve de gamin qu’il réalise aujourd’hui, Jimmy a choisi d’enregistrer son album en Jamaïque entouré des Wailers. Sa musique, empreinte de R’n’B, de soul, de reggae, de funk et de rock, fait de lui un artiste singulier. D’où le surnom qu’on lui attribue volontiers, « Le James Brown algérien ». Il se démarque par sa voix chaude et puissante sur des textes remplis d’espoir dédiés aux siens, restés au bled, chantés en arabe, en français et en anglais.
Maciré Sylla, Maya Irafama (Trace)***
Cette chanteuse guinéenne d’origine Soussou est d’abord danseuse. Son groupe est le fruit de rencontres. Un musicien genevois, un Burkinabé, un Sénégalais, un autre Suisse, c’est dans cette fusion qu’évolue Maciré Sylla. Elle nous livre une musique enthousiaste, douce et chaleureuse. Installée en Suisse, elle a ramené sa culture dans ses bagages et la partage partout où elle se produit. Son album traduit sa volonté de fusionner tradition et modernité. La flûte, le saxophone, la guitare basse, le piano se mêlent à la perfection aux percussions, à la voix et à la danse.
Lapiro de Mbanga, Na You (JPS)***
Il y a quelques années, le chanteur camerounais Lapiro de Mbanga s’essayait à la politique. Cet égarement lui valut les foudres du public. Reconnaissant ses erreurs, l’artiste revient à la musique avec la sincérité qu’on lui connaît. Son style musical, à cheval entre makossa, assiko, essèwè et bikutsi n’a pas pris une ride. L’artiste demeure pertinent grâce à son franc-parler, son langage (le pidgin) et ses textes, engagés. Il dépeint une société qui se dégrade, des politiques de non-sens. Un album qui fera certainement parler de l’artiste.
Nucleus Roots, In Dub (2Good)***
Souvenez-vous de Nucleus Roots (Africultures n°35) : déjà, ce groupe venu de la Grande-Bretagne s’imposait sur la scène internationale, devenant ainsi la révélation reggae de l’année. C’est sous une formule dub que le continuum revient. On découvre ici un vrai travail de studio qui nécessite une maîtrise absolue des machines et le respect du son original. Il faut dire que la musique s’y prête. Dès les premières basses, l’ambiance s’installe, électriquement dub.
Africa Women (JPS)*,
Bebey Manga, Nono Flavie, Beko Sadey et Marthe Zambo ont marqué l’histoire de la chanson camerounaise. L’idée de les réunir autour d’un album est merveilleuse, mais le résultat n’est pas à la hauteur de nos attentes. Cet enregistrement aux accents makossa et afro zouk ne reflète pas le talent individuel des chanteuses. Des voix mal placées, des rythmes légers, monotones et sans grande pertinence, une direction artistique qui laisse à désirer, on a l’impression d’un travail bâclé, fait à la va-vite. Dommage, car l’occasion était belle.

///Article N° : 120

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