Max Cilla, le maître de la flûte des Mornes

Print Friendly, PDF & Email

Max Cilla sera en concert à Paris le 11 janvier prochain. Le musicien organise une rencontre Afrique-Antilles en hommage à Aimé Césaire.

« Ma musique est traditionnelle progressive « , explique Max Cilla. Une description qui caractérise aussi bien sa personnalité. Cet artiste martiniquais est connu pour avoir fait revivre un instrument traditionnel de l’île, surnommé la « flûte des Mornes ». Il se consacre très jeune à cette passion et dès l’âge de 15 ans en autodidacte, il se lance dans la fabrication de cette flûte en bambou, de la région montagneuse des Mornes. Dans cette partie de l’île des « nègres marrons » se sont dissimulés pour échapper à l’esclavagisme des colons du XVIe siècle. De cette histoire qui l’imprègne, il crée, et c’est ainsi qu’il propose cette rencontre musicale Afrique- Antilles début 2014.
Max Cilla passe ses 23 premières années en Martinique. Il grandit dans la ville de Ducos où il joue dans un orchestre. En 1967, il s’envole pour Paris où il suit des cours de pratique et de restauration de flûte traversière en bois d’ébène. Mais il n’oublie pas la flûte des Mornes et poursuit ses efforts pour en faire un instrument connu du grand public. Si Max Cilla aime la musique traditionnelle, il est aussi très attentif aux sons du jazz et de la salsa. Des influences que l’on retrouve incontestablement dans ses créations et qui font dire que son travail se situe à la fois dans la tradition et dans le présent. Dans la capitale, il rencontre le jazzman Archie Shepp.
De Ducos à Rotterdam
Max Cilla devient vite une référence, un « Maître ». Il multiplie les concerts en France, en Martinique et partout dans le monde (rotterdam, New York, Montréal, Carthagène, La Havane…). Il accompagne sur scène des artistes tels que Tito Puente, Ichiro Suzuki, David Murray… Le flûtiste enchaîne les festivals, les disques, les collaborations. Il met aussi en musique de nombreux spectacles, pièces, poèmes. En 1977, Aimé Césaire, alors maire de Fort-de- France et député de la Martinique lui propose d’enseigner la flûte au sein du Service municipal d’actions culturelles qu’il vient de mettre sur pied pour promouvoir la culture et les arts. À Fort-de-France, Max Cilla crée en 1978 un atelier où il enseigne à son tour la pratique et la fabrication de la flûte des Mornes. Il anime une « master class  » aux États- Unis, en 2001. Il enseigne aussi à des artistes tels que Dédé Saint-Prix, Ton rené, Christian Jésophe, Marc Eddie, Dominique Canonge. La musique de Max Cilla est dansante, joyeuse mais elle va aussi droit au cœur. Sa flûte nous transporte sur les chemins de la Martinique. Après plus de 40 ans de carrière, le flûtiste reste le même homme dans sa tunique traditionnelle, seuls les cheveux ont grisé.

Rencontre Afrique-Antilles, « un événement exceptionnel »
Le 11 janvier prochain se retrouveront sur scène Max Cilla et un grand nombre de musiciens et poètes griots. Une manière pour l’artiste martiniquais de revenir aux racines de la terre des Mornes. Sur scène se produiront entre autres Djéli Moussa Condé, Philippe Nalry, David Bourgeois, Capitaine Alexandre, Konkouré, Boris reine Adélaide…
11 janvier à 20h. Grand Amphithéâtre ASIEM. 6 rue Albert de Lapparent. Paris 7 e Plus d’infos : WWW.MAX-CILLA.COM
///Article N° : 12371

  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Laisser un commentaire