Slam lunaire et album dans les bacs !

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Ils viennent du Cameroun, d’Haïti et de Centrafrique. Ils ont posé leurs valises à Lille. Trois slameurs, dix musiciens. Ils ont voyagé, de l’Afrique du Sud au Sénégal en passant par les Antilles, sans compter leurs roadtrip musicaux et littéraires. Dix ans après sa naissance, le collectif On a slamé sur la lune présente son premier album En attendant Taratata. Poésie engagée au service de l’espérance !

Prenez trois slameurs aux univers distincts, une dizaine de musiciens, mélangez le tout, et vous vous retrouvez devant une scène improbable, un voyage musical. Capitaine Alexandre, un grand homme aux dreads courtes ébouriffées et au regard pétillant, ouvre la cérémonie. Il vous propose un séjour de trois heures sur la lune, à bord d’un bateau « qui ne sait pas où il va ». Peu importe, c’est le voyage qui compte ! Un voyage de mots et de notes qui valsent pour offrir de nouvelles énergies aux terriens.
Le collectif On a slamé sur la lune est né d’une rencontre entre trois poètes, Capitaine Alexandre, Chancellor et Manalone. À Lille. À Wazemmes, ils font leur première scène dans une maison de quartier. C’était il y a dix ans. Pourquoi un album si tard ? « Parce que ce qui nous intéresse c’est la scène. C’est à partir de là qu’on crée ». En attendant Taratata, a ainsi éclos d’une « ré-création musicale » entre l’Afrique du Sud et le Sénégal, précise Capitaine Alexandre. Le collectif se produisait dans un spectacle d’hommage à Césaire et aux grandes figures de la négritude.
Éducation populaire
Un exercice de transmission et de mémoire essentiel dans le quotidien des membres du collectif. « Nous ne déconnectons pas notre travail d’artiste de celui d’homme et de citoyen », explique posément le Capitaine. Que ce soit sur scène ou auprès des jeunes lillois, des collèges aux universités en passant par les théâtres de quartier, les membres du collectif attachent une grande importance à l’éducation populaire, avec pour slogan, « jamais d’esthétique sans éthique ». Alors dans ce premier album, se succèdent des textes graves et ludiques, des morceaux ambiancés, à l’instar de Votez pas pour moi ou Révolution et d’autres plus posés. Mais toujours plein d’espoir, au risque d’être naïf. « De militants enragés contre les injustices et les horreurs, nous avons davantage envie aujourd’hui de lutter pour. De canaliser les colères pour diffuser de l’énergie positive », argumente Capitaine Alexandre.
Ils rêvent sûrement comme beaucoup de musiciens poètes, d’être invités à l’émission télévisée Taratata, présentée par Naguy. Mais en attendant, le collectif On a slamé sur la lune choisit de marcher dans les pas du poète et écrivain antillais, Édouard Glissant, qui disait, « agis dans ton lieu, pense avec le monde ».

///Article N° : 12591

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