#4 La périphérie donne le « la » au centre de Lisbonne

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Fenêtre n°4 - Diasporas africaines au Portugal, volet 3 : cultures et expressions artistiques
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Ce troisième et dernier volet sur les diasporas africaines au Portugal porte sur les cultures et expressions artistiques des Portugais d’ascendance africaine, ainsi que sur la présence de l’Afrique dans la scène artistique portugaise.

Les jeunes des banlieues de Lisbonne font l’une des musiques artisanales les plus stimulantes du moment au Portugal, dansée jusqu’au centre de la Lisbonne bohème et cultivée. Voici l’histoire de Nigga Fox, de Marfox, de Maboku, du label Príncipe, et de la rencontre transpirante et festive entre la « périphérie » et le « centre » sur la piste de danse.

Une masse de corps bouge frénétiquement et à chaque fois qu’un nouveau thème est lancé par le DJ, s’élèvent des cris jubilatoires. Il est presque trois heures du matin, un soir de week-end, dans l’un des lieux les plus connus de Lisbonne, le MusicBox, Cais do Sodré, et on danse avec une ténacité qu’on ne voit pas beaucoup, mélange de satisfaction et de sensualité.
On remarque des visages célèbres de la bohème lisboète, mais également des têtes qui ne sont pas très habituelles par ici, dans un mélange salutaire de personnes de couleurs, âges, vêtements et portefeuilles différents, unis par la musique. C’est un cliché. Mais ici cette utopie paraît réalité. La musique qu’on entend peut être sinueuse, mais parfois elle devient plus ondulante et sensuelle. Ce peut être du kuduro, de la batida, de l’afro-house, du funaná, de la tarraxinha, ou autre type que seules les oreilles expérimentées sauront distinguer. Une musique physique faite dans leurs chambres par de jeunes musiciens-producteurs portugais, venus des quartiers périphériques de Lisbonne, qui ici ont la possibilité de s’exprimer pleinement. Ce sont les soirées mensuelles Príncipe, organisées par le label du même nom depuis 2012, qui ont contribué à révéler la musique de Marfox, Nigga Fox, Maboku, Firmeza, Kolt ou Dadifox. Pour la plupart, des inconnus. Pour les amis du quartier, des références.

Des chambres de banlieue à la reconnaissance internationale

Ces derniers temps, les éloges surviennent de tous les côtés. Le grand journaliste Philip Sherburne, de la revue américaine Spin, a parlé du magnifique mixtape de Nigga Fox (« Meu estilo« ) avec emphase, tissant des parallélismes avec des grands noms de la musique électronique comme Ricardo Villalobos. Même chose dans l’influente publication américaine The Fader, à propos de l’incursion de Marfox dans la tarraxinha, le genre le plus lent et charnel de tous ceux qu’il aborde.
De nouvelles musiques et de nouvelles formes d’expérimentations sont faites chez nous, loin des oreilles du grand public. Par exemple dans le quartier Quinta do Mocho, près de Sacavém. On arrive sur place et on voit des devantures d’immeubles toutes similaires, uniformité parfois cassée par quelques vêtements de couleur étendus aux fenêtres. Il est 16h, la chaleur est étouffante et devant l’entrée de certains immeubles, à l’ombre, quelques personnes discutent tranquillement. Mais on ne voit pas grand monde. De temps en temps, un enfant appelle sa mère et on la voit apparaître à la fenêtre ; s’en suit un échange que tout le monde peut entendre. « Ici on a l’habitude de s’appeler les uns les autres en criant depuis la rue « , rit DJ Firmeza, Cílio Manuel de son vrai nom, 18 ans, membre du collectif Les P’tis Djs du Ghetto, dont font partie Liofox (Lione Bastos), Maboku (Waldemar Almeida), Dadifox (Valdemiro) ou encore Liocox (Ricardo Vieira).

L’une des grandes références, pour tous, est DJ Marfox, ou Marlon Silva, 25 ans. Le nom des  » P’tis DJ du Ghetto  » est une allusion à celui de son collectif, les  » DJ du Ghetto « . Il n’est pas de Quinta do Mocho, mais de Portela, mais ici aussi il est chez lui. Il est connu et respecté. Dans la rue, tout le monde le salue. En 2006, accompagné de Nervoso, N.K., Fofuxo, Pausas et Jesse, ils lancent « DJ’s do Guetto Vol. 1« , une compilation qui s’est rapidement répandue sur Internet et est aujourd’hui vue comme un marqueur pour les nouvelles générations qui se mettent au kuduro. Marfox a déjà sorti trois EP, sur la maison de production londonienne Pollinate Records, sur Enchufada (celle du groupe Buraka Som Sistema) et sur Príncipe. Comme DJ, il a tourné un peu partout, y compris à l’étranger.  » J’ai commencé à voyager en 2007, avec le collectif, grâce à l’effet de la compilation ‘DJs do Ghetto’, avec hôtel, tout payé « , explique-t-il. Au début, ils jouaient surtout pour les communautés africaines des pays européens. Puis ils ont commencé à recevoir des invitations de la part de clubs et de festivals. Et aujourd’hui ils sont à l’affiche en Allemagne, en France, au Danemark, en Espagne, en Angleterre, en Italie, en Pologne, en Serbie ou encore en République Tchèque.
Raconté comme ça, on dirait une vie de star. Il n’en est rien.  » J’arrive à payer mes factures et à aider comme je peux à la maison. Je sais d’où je viens et je continue de fréquenter les mêmes personnes. Si un jour j’atteins un véritable succès, ce sera un motif de fierté pour la reconnaissance de mon travail, rien de plus. Je me déplace en transports en commun, je n’ai pas de voiture. Je continue d’habiter au même endroit. Ce que j’aime c’est la musique. C’est pour elle que je vis « . Pour Marfox, la musique n’est pas uniquement une question esthétique. Cela touche aussi à l’éthique. L’argent, bien sûr, est le bienvenu, mais il n’est pas tout.  » Au Japon, il y a des morceaux à moi qui circulent, ils me payent mes droits d’auteur ; mais au Portugal, la majeure partie des radios ne les paie pas et si ça fonctionne, c’est grâce aux fêtes et au fait que je dépense peu « . Il rappelle :  » Ce que nous faisons finit par avoir une fonction sociale, même si c’est de manière indirecte « .

À Quinta do Mocho, « montrer au monde ce qu’il existe de mieux dans les quartiers »

Le quartier de Quinta do Mocho est l’un des plus stigmatisés du grand Lisbonne. Certains habitants préfèrent cacher leur adresse quand ils ont affaire aux autorités ou à un employeur potentiel. Ce n’est pas étonnant : quand il est évoqué dans la presse, le quartier est associé aux luttes entre groupes rivaux, à la criminalité ou aux conflits avec la police. Ceux qui y vivent ne nient pas l’existence de conflits. Mais ils trouvent que ce regard simpliste ne leur rend pas justice. À commencer par l’idée que le quartier est majoritairement peuplé de personnes venues d’Afrique. Ce n’est pas vrai. La majeure partie des habitants est portugaise. Ils se trouvent juste être noirs.  » L’importance des soirées Príncipe au MusicBox est aussi celle-là : montrer au monde ce qu’il existe de mieux dans ces quartiers. Montrer la musique qui est faite dans la périphérie depuis des années. C’est de la bonne musique, créée à Lisbonne, de manière constante « , défend Marfox, qui est aussi à l’aise en banlieue que dans les méandres cosmopolites de la ville, conscient que les désaccords commencent presque toujours par la méconnaissance, par la peur de l’inconnu.  » Ceux qui ne sont pas du quartier pensent que ceux d’ici sont tous des criminels, et ceux d’ici pensent que ceux d’ailleurs leur sont hostiles. Il est important de montrer à ceux d’ici qu’il existe d’autres côtés à Lisbonne et que ce n’est pas tout le monde qui a des préjugés. Les gens ne sortent pas beaucoup du quartier, ils ne vont pas beaucoup à Lisbonne. Alors il est nécessaire de tirer d’ici ceux qui font une musique incroyable, pour qu’ils servent d’exemple aux plus jeunes. Les gamins qui sont à leur fenêtre maintenant à nous regarder vont voir qu’il y avait ici un journaliste, et qu’il n’était pas là pour parler de criminalité, mais pour parler d’art. Cela a de l’importance, parce que demain ils verront d’un côté un trafiquant se faire arrêter et d’un autre Firmeza qui va à l’Optimus Alive et ils voudront imiter ce dernier. C’est une énorme stimulation sociale « .
Qui habite ici valorise un mode de vie basé sur la proximité avec la famille et les amis. Il y a un mode de vie plus localisé, moins mobile, concentré sur le lieu de vie. La cohabitation de personnes d’origines différentes engendre des tensions, mais également de la créativité, issue de cette pluralité.  » Ici tout le monde se connaît, indépendamment des lieux d’origine, et aime notre son « , estime Lione Bastos, alias Liofox, 20 ans.  » Ils sont surpris quand ils arrivent au MusicBox et qu’ils voient l’ambiance. Ils ont besoin de le voir pour le croire « .

À Fogueteiro, le rêve de pouvoir vivre de la musique

Même son de cloche de la part du collectif Blacksea Não Maya, qui vient de la barge Sud du Tage, dans la zone de Fogueteiro, Seixal. Dans le quartier de Jamaica et Joker (Lito Noronha), on nous dit également que les amis sont surpris quand ils entrent au MusicBox. Ça les intrigue qu’au cœur de Lisbonne il puisse y avoir des soirées comme ça, qu’on ne trouve pas même dans les circuits des dites  » soirées africaines « . Pour eux c’est comme un rêve :  » C’est comme quelqu’un qui fait des gâteaux de maïs et qui rentre dans une maison où il peut les partager « , dit Joker.  » On se sent bien là-bas. On sait qu’on peut y faire écouter notre son. Au début ça n’a pas été facile, mais on a peu à peu compris qu’on pouvait y diffuser notre son et procurer du bonheur et sentir qu’à chaque rythme les problèmes s’oubliaient un peu plus « .
Le collectif a fait connaître Pedro Gomes, agitateur bien connu de la musique portugaise, à travers la maison de production Filho Único, mais aussi André Ferreira, musicien des groupes Aquaparque et Tropa Macaca, et Márcio Matos, tous liés à l’aventure de Príncipe. Príncipe leur a fait comprendre qu’ils pouvaient vivre de ce qu’ils aimaient faire, sans avoir à rester confinés dans les frontières artificielles de leur quartier de résidence. Le collectif, formé en 2009, discute de chaque musique et choisit ses préférées. Joker, le plus vieux, est celui qui parle le plus. Mais il y a aussi DJ Noronha (Fábio Noronha), Kolt (Adjalme Noronha), Perigoso (Ivan Varela), Wayne (Paulo Reis) et Locks (Miguel Ângelo). Tous Portugais, fils de parents venus il y a des années s’installer au Portugal, originaire de pays africains de langue portugaise.  » Je suis DJ et en terme de production je fais un peu de gestion d’équipe et je suis attentif aux nouveaux sons, parce qu’ici on fonctionne comme une famille « , nous dit Joker. Certains se dédient à la création musicale, d’autres s’occupent de la passer dans les soirées.
Tous rêvent d’un jour pouvoir vivre exclusivement de leur activité, bien qu’ils soient conscients que c’est une voie difficile et qu’ils ne réussiront pas tous.  » C’est un rêve que j’ai depuis tout petit « , affirme Wayne, 17 ans, tandis que Perigoso ( » Dangereux « , N.D.L.R.) se rappelle que depuis qu’il a commencé, quand il avait 13 ans, cette possibilité reste présente dans son esprit :  » Avec des efforts, c’est possible « , pense-t-il.  » Pouvoir passer ma musique au MusicBox et voir les gens réagir, c’est déjà très bien, mais c’est clair que j’aimerais pouvoir vivre de cette activité « , nous confie DJ Noronha.
Ils ont commencé à faire de la musique tôt avec Fruity Loops Studio, un logiciel très connu des professionnels et des gens ayant la composition musicale comme passe-temps.  » J’ai commencé par regarder sur Internet comment ça marchait, dit Perigoso, ensuite je me suis entraîné et j’ai mieux appris « . Malgré le côté électronique, sa musique a quelque chose d’artisanal. Ce n’est pas seulement la forme rudimentaire de création, à la maison, sans grand équipement ; c’est aussi comment elle est ensuite diffusée, directement depuis la maison vers la piste de danse, sans médiation. Rien de nouveau : l’histoire du blues, de la samba, du fado ou du rock n’est pas très différente. Au départ, c’est artisanal, une musique faite sans velléités artistiques ou commerciales, pour un usage propre, entre amis.

Loin du hip-hop américain

Curieusement, pour la majorité, la culture hip-hop leur est distante, ils ont très tôt commencé à s’intéresser et à faire de la musique différente, du kuduro à l’afro-house.  » J’écoutais du hip-hop américain, mais est arrivé un moment où j’ai arrêté, parce que j’ai commencé à comprendre que cet imaginaire et ce style de vie type grosses voitures n’avaient rien à voir avec ma vie « , explique Marfox. Le style de tous ces jeunes est différent. Marfox est plus proche du kuduro, musique d’impétuosité rythmique et d’impact sonore immédiat, qui incorpore tout ce qui lui passe sous la main, comme des extraits de voix ou des sirènes d’alarme.  » Je suis sans arrêt en train de produire et en une semaine je peux créer dix  » beats  » à passer sur la piste, selon la concentration et l’inspiration « , affirme-t-il, expliquant également que ses sessions sont différentes selon les espaces  » Quand les gens ne me connaissent pas, je ne prends pas autant de risques. Au MusicBox et aux Hard Ass Sessions du Lux, les gens sont réceptifs, je fais des sessions plus personnalisées. Mais je suis aussi capable de faire des sessions plus accessibles, avec des morceaux que tout le monde connaît, pour sentir que la piste de danse suit « .
Pour Liofox, son style à lui est  » plus traditionnel, plus profond, avec des rythmes plus africains « , alors que Maboku se définit comme un DJ d’Afro-house  » parce que le kuduro est très rapide et que je préfère la house « . La frénésie rythmique du kuduro est de plus en plus remplacée par des sonorités moins rapides, que de soit de l’afro-house ou de la tarraxinha, et avec une construction harmonique plus progressive.

Une musique populaire portugaise

Au final, dans quelle catégorie ranger cette musique et ses créateurs ? C’est simple : ce sont des Portugais, qui font de la très bonne musique portugaise. Le Portugal se révèle petit à petit. On commence déjà à comprendre qu’il est habité par des personnes de couleurs et origines différentes. Mais entre cette compréhension et l’acceptation spontanée de choses simples, comme le fait qu’il y ait toujours plus de Portugais de couleur de peau variées, avec des histoires familiales et des pratiques différentes de l’image que les Portugais ont d’eux-mêmes, il y a encore du chemin à faire.
Un cas symptomatique est celui des Buraka Som Sistema. Même avec leur histoire à succès, commencée en 2006, il est rare de trouver dans la presse, qu’elle soit nationale ou internationale, un article qui n’hésite pas sur la manière de les présenter : Portugais, Angolais, Africains, luso-angolais, Lisboètes, lusophones ? Idem pour la musique qu’ils créent : lisboète, portugaise, luso-angolaise, afro-portugaise ? La vérité est que quelles que soient les expressions utilisées, aussi délicates soient-elles, qu’il s’agisse de  » lusophone « ,  » deuxième génération  » ou  » afro-portugaise « , elles induisent déjà une différenciation, même si la volonté de départ est de légitimer la diversité.

Cela explique peut-être que, malgré le succès des Buraka Som Sistema et de l’émergence de styles nouveaux et stimulants comme le kufuro, l’afro-house ou autres (Batida, Throes & Shine, Octa Push), il existe un grand vide en terme de soirées dédiées à ces sons, au-delà de celle de Príncipe, et des sessions Hard Ass, organisées par la maison de production Enchufada, créée par les Buraka eux-mêmes, au Lux, également à Lisbonne. Même dans le circuit des  » soirées africaines « , on ne les passe pas :  » Dans les discothèques africaines on passe de la kizomba, de la semba et, de temps en temps, un peu de kuduro. Mais une soirée passant uniquement du kuduro ou de l’afri-house, ça n’existe pas « , explique Marfox.  » Même en Angola, je crois que ça n’existe pas. D’ailleurs, quand je raconte à mes amis angolais qu’il existe à Lisbonne une soirée où on peut entendre du kuduro à 5h du matin, avec autant de personnes à danser sans s’arrêter, ils sont étonnés « .

Entre Portugais et Angolais, il n’existe pas de rivalité. Au contraire.  » Les Angolais s’inspirent de nous et nous d’eux, parce que c’est ça qui fait avancer les choses, dit Marfox. Ils voudraient avoir la même qualité de  » beat  » que nous, et nous nous aimerions atteindre le même niveau de percussion. C’est fantastique, cet échange d’information, parce que même quand on essaye de faire la même chose, inévitablement le résultat est différent « . Joker aussi pointe des différences :  » Nous sommes attentifs aux rythmes angolais, mais ce que nous faisons n’a que peu en commun, parce que notre vie est ici, avec nos expériences, nos influences, les personnes avec lesquelles on traîne. Tout ça finit par transparaître dans la musique, c’est quelque chose qui n’appartient qu’à nous « .

Parfois, l’art anticipe, ou contribue à accélérer, les transformations sociales. Un jour, sans même s’en rendre compte, on intègre une réalité comme étant nôtre, sans nous apercevoir que pour arriver à ça s’est déroulé tout un processus d’assimilation, qui a duré longtemps. Ce qui se passe dans les soirées de Príncipe finit par avoir une dimension d’intervention sociale plus forte que bien des meetings politiques. Mais cela va encore prendre un peu de temps avant que nous trouvions les mots justes, pour décrire la réalité. En fait, ils existent déjà : les  » Portugais  » de Buraka Som Sistema, Marfox ou Nigga Fox font de l’excellente  » musique populaire portugaise « . Exactement au même titre que Mariza, B Fachada, Carlos do Carmo ou les Real Combo Lisbonense (1). Simple.

Vitor Belanciano, traduit du portugais par Maud de la Chapelle

(1) Musiciens portugais plus  » traditionnels « , faisant du fado pour la plupart (N.D.L.R.)Article initialement publié dans Ípsilon, supplément culturel du journal Público, et repris par Buala avec l’accord de son auteur.

Ler aqui (na Buala) a versão portuguesa///Article N° : 12923

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Les images de l'article
Album Peaches de Buraka Som Sistema © DR
DJ Marfox © DR
Logo du Label Principe © DR
Album Noite e Dia de NiggaFox © DR





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