Notre retranscription de l’entretien avec Jacques Deck dans notre dernier dossier Musiques et business prêtant à confusion, nous apportons ci-dessous quelques précisions quant au rôle de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie en matière de soutien aux musiques du Sud.
Né en 1990 lors de la conférence des ministres francophones chargés de la culture à Liège, la première édition du MASA a lieu en 1993. A partir de sa 4e édition, en 1999, le MASA, qui était à l’origine une manifestation cogérée par la Côte d’Ivoire et L’Agence Intergouvernementale de la Francophonie, est devenue une structure autonome, sans but lucratif, destinée à trouver également, dans un avenir proche, les bases de son autofinancement.
Projet de développement économique et culturel des arts vivants africains, le MASA s’adresse à tous les pays africains, sans distinction d’appartenance linguistique, et invite pendant une semaine les professionnels d’Afrique, d’Amérique, d’Asie, d’Australie et d’Europe à découvrir les meilleures créations africaines de musique, de danse et de théâtre. C’est aussi un lieu d’échanges de connaissances et d’expériences, à l’occasion des forums qui sont organisés en parallèle aux présentations.
Tous les spectacles participants sont sélectionnés par un comité international composé de professionnels du spectacle.
Le MASA développe également une banque de données et dispose d’un site Internet.
Il se donne pour but d’inscrire la création africaine dans les réseaux internationaux de diffusion des spectacles en Afrique et dans le monde ; de sSoutenir et développer la mise en place de réseaux professionnels africains ; d’assurer un perfectionnement professionnel approprié aux métiers du spectacle vivant ; d’assurer le démarrage de carrières artistiques durables ; d’offrir aux artistes la possibilité de travailler davantage, de multiplier les expériences profitables devant le public de professionnels et celui du grand public d’Abidjan.
Dans le sillage des premiers succès commerciaux des deux premières éditions du MASA, le programme du biennum 1996-1997 prévoyait la création de 20 entreprises liées aux activités du spectacle sans avoir fait l’étude préalable de ce marché spécifique. L’analyse de cette expérience a permis, au cours du biennum suivant, de concentrer l’aide sur deux types d’entreprises : les industries phonographiques (production et multiplication des enregistrement : K7 et CD), et les organisateurs de manifestations culturelles et de tournées.
Pour les entreprises phonographiques, un appui est apporté à la diffusion, la promotion de ces entreprises en soutenant leur participation à de grands marchés ou grandes rencontres internationales (MIDEM Cannes, MIDEM Miami, WOMEX, MADEM), où l’agence finance le stand, les accréditations, le conseil juridique, le matériel promotionnel (dont un CD compilation des entreprises participantes) ainsi que la logistique. Cette action est menée en collaboration avec le conseil francophone de la chanson (CFC). Un appui juridique en matière de droits d’auteur et droits voisins est apporté à ces mêmes sociétés de production : un avocat spécialisé les conseille lors des négociations qu’elles peuvent engager à l’occasion des grands marchés.
