Cendrillon et Les trois petits cochons

Deux spectacles adaptés et mis en scène par Sham's

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Et si Cendrillon épousait le loup…
Cocktail détonnant que cette Cendrillon venue de l’île de la Réunion où se télescopent  » Le Grand Danube bleu « ,  » Bad  » de Mickael Jackson, rythmes techno et chants arabes.
Sham’s, le metteur en scène, n’a pas peur des mélanges et en joue avec brio. Car dans son île, on s’y connaît en métissages culturels et en rencontres. Cendrillon en petite marquise du 18e siècle tout de rose vêtue épouse un Prince arabe à la peau noire tout droit sorti d’un émirat du pétrole. Quant à sa marraine la fée qui arrive en trombe et a sans doute laissé sa moto en coulisses, c’est en chariot de supermarché qu’elle conduit Cendrillon au bal du Prince.
La féerie dramatique tient aussi beaucoup à la réussite des costumes conçus par Rennie Pecqueux-Barboni qui a su trouver une certaine efficacité esthétique ; elle relève de la caricature mais convient tout à fait à l’imaginaire des enfants.
Si Sham’s fait feu de tout bois, c’est que c’est un monde sans barrière qu’il veut offrir à toutes ces petites têtes blondes qui se pressent dans son théâtre et qu’il engage d’ailleurs à participer activement au spectacle en les faisant monter sur scène au moment du bal notamment et de la fête de mariage. Et il faut dire que les enfants ne se font pas prier.
Loin de se raccrocher au fond d’eau de rose et de fleur bleue qui rend toutes les petites filles du monde amoureuse du conte de Perrault, surtout à travers l’aura cinématographique du dessin animé de Walt Disney, Sham’s a adopté le parti pris d’une certaine contemporanéité, sans perdre la féerie et avec une certaine exigence éducative, celle d’une pluriculturalité revendiquée comme allant de soi. De quoi offrir aux enfants de France une Cendrillon en noir et blanc qui prend sens dans leur quotidien.
On pouvait retrouver les acteurs de Cendrillon dans Les 3 petits cochons, un spectacle qui propose un tout autre registre avec tout autant de réussite. Le travail scénique fait preuve d’une vraie inventivité dramaturgique avec des images simples et faciles à appréhender pour les plus petits et des costumes drôles qui déjouent les difficultés représentatives du conte animalier, sans oublier la participation des enfants invités à tendre un piège au loup….
Le théâtre de la danse Golovine qui recevait la troupe réunionnaise n’a sans doute pas regretté son choix car les deux spectacles ont fait salle comble matins et après-midi durant tout le festival.

Cie Sham’s (La Réunion)
avec Virginie Payet (Cendrillon), Marie-Claire Chan-Fung-Ting (La Marâtre), Eva Carron (Javotte et Naf-Naf), Sabrina Rivière, Véronique Danet (La Fée et Nouf-Nouf), Thierry Salima (Le Vizir et le Loup), Sham’s (Le Prince et Nif-Nif).///Article N° : 1498

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