Photographier le quotidien en noir et blanc tout en réussissant à lui donner un reflet esthétique : l’exposition itinérante « Reflets du Gabon » de Jean-Martial Ndoutoume Nfengone fait découvrir une autre Libreville, et un autre Gabon – portraits embrassant toutes les générations, chants du profane et du sacré, l’art populaire en clin d’il comme ces peintures devenues célèbres qui ornent les façades des salons de coiffure, des paysages d’eau lumineux Un travail en noir et blanc qui ressort avec intensité et expressivité toutes les nuances et les forces du cur (chur) des quartiers populaires qui bravent effrontément le front de mer de Libreville et ses multiples paillettes. Ombres et lumières, postures mises au point ou floues saisies dans un mouvement fugace, profondeur et émotion d’un arrière plan toujours à déchiffrer comme les écritures énigmatiques des portes des temples de Bwiti (1), rigueur du cadrage et décadrage nous font prendre la mesure du talent de ce jeune homme qui ne se définit pas comme un photographe… Et le texte de Valérie Lavaure, qui se mêle aux photos en une étreinte amoureuse, se lit comme on suit le fil rouge d’une intrigue bien menée. En attendant qu’on réponde à ces regards qui interrogent l’avenir avec circonspection
(1) Religion gabonaise
e-mail: [email protected]///Article N° : 1816
