La Damnation de Freud (1)

D'Isabelle Stengers, Tobie Nathan et Lucien Hounkpatin

Mise en scène : Greg Germain
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Faut-il sauver Freud ?
Bibliothèque à double fond, tiroirs secrets, portes qui pivotent… Greg Germain nous entraîne avec La Damnation de Freud dans une drôle d’enquête. Mais ce n’est pas à la rencontre d’Arsène Lupin ou de Fantomas qu’il nous prépare. L’enquête ne sera pas policière, car le mystère est celui de l’âme humaine. Greg Germain a en effet monté la pièce avec cette atmosphère légèrement surannée des romans du début du siècle.
Gabriel Babatundé qui s’introduit dans les Archives de Washington, avec sa lampe torche et sa tenue noire de cambrioleur de haut vol, n’est pas venu dérober le plus gros diamant du monde, mais le secret qu’il va finalement sortir de l’ombre a tout autant d’éclat, et peut être plus de valeur encore aux yeux de l’humanité. La découverte que fait Babatundé en lisant les notes de Freud, c’est que le grand savant avait bien découvert que la psychanalyse était loin d’être la seule thérapie de l’âme et qu’il existait d’autres systèmes de pensée. C’est délibérément par stratégie qu’il a choisi de ne pas divulguer cette découverte pour conserver à la psychanalyse son hégémonie.
Malheureusement, cette histoire est une contrefaçon magistrale, une petite imposture ludique inventée par trois scientifiques qui ne se sont pas associés pour publier un énième essai sur la psychanalyse et ses limites, mais se sont amusés à réinventer un épisode de la vie de Freud qui aurait pu faire entièrement basculer le cours des choses et notamment l’histoire de la psychanalyse. Greg Germain en a proposé une mise en scène qui rend au débat scientifique son évidence humaine, grâce à une adaptation très judicieuse, mais aussi à l’interprétation d’acteurs assez étonnants qui nous font basculer dans un tableau du musée Grévin où la vie aurait repris ses droits sous les effets d’un mystérieux sortilège, un de ces sortilèges qu’on appelle le talent.

1. Texte publié par Les Empêcheurs de penser en rond / Le Seuil.La Chapelle du Verbe Incarné
décor et costumes : Erick Plaza-Cochet
lumières : Nasser Hammadi
paysage sonore : François Leymarie
assistante mise en scène : Alix Fékété
production : Axe Sud / Bénin, Belgique, France, Guadeloupe
avec Françoise Pavy (Martha Freud), Sarah Bromberg (Anna Freud), Serge Feuillard (Sigmund Freud), Lucien Jean-Baptiste (Ekudi), Günther Germain (Sandor Ferenczi) et Greg Germain (Gabriel Babatundé).///Article N° : 1898

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Les images de l'article
Günther Germain, Lucien Jean-Baptiste et Serge Feuillard © Mathias Glikmans





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