Nouveautés du disque

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Omar Pène & le Super Diamono de Dakar 25 ans (Médiator / Night & Day) ****
La musique d’Omar Pène, l' »Afro-feeling », est proche d’un « m’balaax » très soft et assez facile d’écoute. Mélange subtil des rythmes « afro-world », son album est synonyme de créativité, de chaleur et de bonne humeur. L’artiste présente un répertoire qui illustre le chemin parcouru par le groupe. Les différents titres, remis au goût du jour, sont toujours aussi entraînants et gardent cette fraîcheur qui fait la particularité des standards. 25 années de bonheur.
Omar Sosa Prietos (Ota records / Night & Day) ****
Percussionniste, pianiste et parfois chanteur, Omar Sosa est certainement l’artiste le plus prolifique de ces cinq dernières années. Un album par an depuis 1995 – il en a sorti sept – tous aussi différents les uns que les autres. C’est à se demander où le pianiste trouve l’inspiration. Son nouvel opus, qui inclut des rythmes africains et cubains, répond à la question. Entre le rap de Will Power et le chant Yorouba de Martha Galarraga, Omar, tel un équilibriste, sillonne entre les rythmes et trouve la bonne voie. Une musique libre, intense et spirituelle.
The Highlife All Stars Sankofa (Network) ****
Quelle merveilleuse idée que de ressortir les plus beaux titres de la musique ghanéenne. « Highlife », littéralement « belle vie », traduit l’innocence et la joie de vivre des populations africaines vers le début des années 60 au sortir des indépendances. Cette musique urbaine, fruit de la rencontre entre les rythmes traditionnels et les instruments occidentaux, a conservé les sonorités d’origine. Les succès d’antan demeurent savoureux. On comprend pourquoi Fela a envoyé son fils Femi faire ses classes au Ghana.
Mangala Reexpedition (Groovity music / Mélodie)***
Si les musiques du monde se sont nourries des rythmes africains, le troisième opus de Mangala, Dieu en Bambara, illustre le retour des choses. Le percussionniste, qui a suivit des cours de jazz, sert de trait d’union entre les musiques de la diaspora africaine disséminée dans le monde. Des instruments traditionnels, le ngoni ou la kora, des instruments modernes, le chant en bambara, en français ou en anglais… Un véritable chant de ralliement, entre rythmes traditionnels, blues, funk, salsa, et reggae.
Cesaria Evora São Vicente di Longe (Lusafrica / BMG)***
Ce 8ème album de Cesaria Evora, enregistré entre Paris, La Havane et Rio de Janeiro, illustre la dimension prise par la diva du Cap Vert. La chanteuse, désormais connue et reconnue partout dans le monde a aujourd’hui le privilège d’enregistrer et de chanter avec les plus grands. Qu’elle soit aux côtés du pianiste cubain Chucho Valdes, de Caetano Veloso ou de Teofilo Chantre, Cesaria garde sa singularité. Elle chante de la même manière sur une morna ou sur une salsa. 15 titres qui font voyager entre l’Afrique, le Brésil et Cuba.
Baaba Maal Missing You (mi yeewnii) (Palm Picture / Naïve)***
Baaba Maal, ou le dieu du Yeela, comme on a coutume de l’appeler, se distingue par son chant, qui sonne comme une complainte, donnant ainsi chaque fois l’impression de délivrer un message sacré. L’album, enregistré en plein air dans le village de Mbunk, près de Toubab Dialaw au Sénégal, retransmet cette ambiance mystique, à la fois paisible et chaleureuse que l’on retrouve au fil des chansons. Tel un prêcheur, Baaba Maal loue l’Afrique. 11 enregistrements qui illustrent son état de grâce.
Tanya St-Val Live au Zénith (Sony / Globe)***
En juin 2000, Tanya Saint-Val fêtait en grande pompe au Zénith ses 15 années de carrière. Pour l’occasion, elle invitait sur scène les Zouk Machine, Dédé St-Prix, Passi (Biso Na Biso), Lady Laistee, Akiyo et bien d’autres. Deux heures durant, la chanteuse va donner de la voix et ravir son public qui se souvient de ses succès. Cet album « live » témoigne de l’ambiance féerique. La qualité sonore qui quelquefois laisse à désirer n’altère en rien la direction artistique, presque parfaite. C’est la magie du « Live » !
Moreno Veloso + 2 Music Typewriter (Palm Picture / Hannibal)***
Fils de Caetano Veloso, le brésilien Moreno, avec ce premier album, se lance sur les traces de son père. Guitariste et chanteur, accompagné d’Alexandre Kassin à la basse et de Domenico Lancelloti à la batterie et aux percussions, l’artiste s’approprie les chansons traditionnelles brésiliennes. A sa façon, il leur redonne une nouvelle couleur, plus électrique et moderne. De cette alchimie naît une bossa cool très swinguante, et une samba qui décolle. L’honneur des Veloso est intact.
Soul of Angola Anthologie de la musique angolaise 1965/1975 (Lusafrica / BMG)***
A musiciens d’exceptions – Luiz Visconde, Paulinhero, Avozinho, Minguito, Adolfo Coelho – compilation d’exception. Bonga est certes le plus connu des Angolais, mais cet opus montre la diversité d’artistes qui ont porté la musique angolaise. 10 ans durant lesquels le pays a connu des hauts et des bas, sans pour autant que les artistes baissent les bras. Comme l’indique le titre, cet opus est véritablement le reflet de l’âme de l’Angola. Le semba, ancêtre de la samba, est présent, les rythmes vibrent dans tous les sens.
Wock Kemaan (BMG)***
Wock est née de la rencontre du Sénégalais Pape Abdou Seck et du Franco-Russe Dimitri Reverchon à Saint-Louis du Sénégal. Comme un miracle, les deux jeunes se retrouvent dans la musique. Ils enregistrent et produisent une merveille. Cet opus, un savant mélange de rythmes traditionnels, de mélodies africaines et de rock, reste familier. Les percussions et les guitares s’harmonisent, on se surprend à fredonner les airs, simples et envoûtants.
Terrero Xubenga (Harmonia / Mélodie)***
Dans les villages africains, le soir venu, les habitants, à l’initiative des femmes, se réunissent autour d’un feu, racontent des histoires, font de la musique et dansent. Cette tradition subsiste encore à Santiago. Le groupe Terrero, qui signifie l’intérieur d’un cercle pour danser, composé de 19 femmes, reprend cette tradition. On redécouvre une façon de vivre harmonieuse et la revendication de certaines valeurs. Comme un livre d’histoire, cet album révèle la richesse du passé.
Soriba Kouyaté Bamana (ACT / Night & Day)***
Lorsqu’on est fils de griot, on n’échappe pas à son destin. Soriba Kouyaté, fils de Mamadou Kouyaté, originaire de Tambacounda au Sénégal a été élevé dans le respect des traditions. Initié par son père à la kora, il embrasse naturellement cet instrument et parcourt le monde à la rencontre d’autres musiciens et musiques. Son album illustre l’évolution de sa musique. Entre Paolo Fresu, Philippe Gaillot, Loël Allouche ou Linley Marthe, Soriba créé un espace de rencontre à travers lequel chacun des virtuoses développe dans un thème son propre langage, tout en restant cohérent. Un enchantement.
Bob Marley & The Wailers Catch a Fire (Universal / Island records)***
A l’occasion de la disparition du Jamaïcain Bob Marley le 11 mai 1981, le label Universal réédite les succès du chanteur. Cet album, paru en 1973, reparaît ici en double cd remasterisé. Outre la musique (on retrouve les merveilleux 400 years, Slave Driver et No more Trouble, All day All night), un livret de 28 pages propose de nombreuses photos, la plupart inédites.
Toups Bebey & Paris Africans Pygmy Attitudes (VEK / Buda)****
Saviez-vous que la musique pygmée est thérapeutique ? Une note qui éradique tous les maux. Entre flûte pygmée, ti bois et saxophone, le saxophoniste camerounais Toups Bebey et ses compères nous délivrent du stress quotidien grâce à leur nouveau répertoire jazzo-ndombolo-makossa-bluesy-rock. Que dire de ce bon et trop court « Little Wing » où Archie Shepp nous surprend par son interprétation personnelle de cette reprise de Jimi Hendrix ? Cet album est certainement le plus innovateur en ce début de siècle.

///Article N° : 1938

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