La Chapelle

De Jean-Michel Tchissoukou

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Nous sommes dans les années 30 et la colonisation a conquis tout le territoire et s’est installée en maître avec son administration et sa police.
Dans un village à 30 km du chef lieu de la région naît une rivalité de pouvoir et d’influence entre le missionnaire, le sorcier guérisseur, symbole de l’attachement à la personnalité africaine et l’instituteur, ce dernier étant au service de la mission.
Choc du christianisme et des religions traditionnelles. La mission catholique a installé une école et demande à la population de bâtir une chapelle. Les travaux traînent, ce qui exaspère le curé qui s’appuie sur le chef du village pour faire accélérer la construction. L’arrivée d’un jeune maître, Adouki, bouleverse le village. Pourvoyeur d’idées progressistes et révolutionnaires, il dénonce la servitude et fait prendre conscience aux jeunes du village qu’ils ont entre leurs mains le destin du pays et que c’est en travaillant réellement et non pas en effectuant la corvée de la construction de la chapelle qu’ils seront maîtres de leur destin. Mais l’attitude hostile de l’instituteur, jaloux machiavélique, va permettre au curé de renforcer son autorité par des actes répressifs dont l’histoire coloniale est, malheureusement, pleine d’exemples.
Première production de l’Office Nationale du Cinéma au Gabon, « La Chapelle » fut un succès. Peinture de l’Afrique coloniale des années 30, le film décrit en filigrane les heurts inévitables entre l’Eglise et les religions traditionnelles en Afrique et même si le thème n’est presque plus d’actualité, il reste un témoignage qui permet de prendre conscience du chemin parcouru depuis la libération nationale.
Jean-Michel Tchissoukou
Décédé en 1987 à Brazzaville, Jean Michel Tchissoukou fut avec Sébastien Kamba, un des plus prestigieux représentants du cinéma congolais. Il œuvra pour un développement du cinéma africain et sa promotion à l’extérieur.
Né à Pointe Noire le 12 mai 1942, Tchissoukou fait ses premières armes à la télévision congolaise où il est employé de 1966 à 1977. Après son bac, il continue ses études en France où il s’inscrit à l’OCORA et l’INA. Il obtient son diplôme de cameraman et celui de photographe. Ce stage de formation l’amène à s’intéresser particulièrement au cinéma et en 1970, il réalise son premier court métrage, « Illusions« , en noir et blanc, sur l’exode des jeunes vers les grandes villes. Mais c’est « La Chapelle« , son premier long métrage, qui le révèle au Fespaco en 1981 ou il obtient le prix de l’authenticité africaine.
En 1982, il tourne un autre long métrage « Les Lutteurs« , mettant en scène une histoire d’amour qui se mêle à un documentaire sur la lutte traditionnelle.

1979, 16 mm, coul., 80 min. avec Gaston Samba, Segolo Dia Mahungu, Albert M’Bou, Alphonse D’Oliveira, Philomène Miankovikila, Germain Lobota.///Article N° : 2176

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