Nouveautés du disque

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Aziza A. Kendi Dünyam (RH/EMI)****
Aziza, la précieuse, est née à Berlin d’une famille turque. Ses débuts dans la musique datent de 1996. La sortie un an plus tard de « Es ist Zeit« , son premier album, marque le début d’une longue tournée à travers l’Europe. Elle y rencontre d’autres musiciens, écrit les textes qu’elle chante sur scène. Elle est acclamée par la presse germanique et se présente comme la première dame de la scène hip-hop orientale. A l’écoute de cet opus, on comprend cette revendication – justifiée car l’artiste ose. Elle nous transporte dans un monde magique, où instruments traditionnels et modernes se rencontrent pour enfanter une musique métisse. Un son peu commun, qui aère, qu’il soit funk, drum & bass, acid jazz et pur jazz. SNK
Wax Poetic (Doublemoon / Night & Day)****
S’il faut parler de tendance dans la musique aujourd’hui, elle est surtout électronique. Depuis plus une dizaine d’année, la haute technologie fait partie des instruments de musique. On parle tantôt de musiques urbaines, tantôt de musique électro techno. Wax Poetic est un groupe new-yorkais né en 1997 et composé de vrais musiciens combinant technologie, sample et live. Ce Continuum est aussi l’illustration de la diversité culturelle de ses membres, qui mêlent leurs expériences : on y retrouve de grands noms comme Saul Williams, Rhassan Manning, Marlon Browden, DJ Mutamassik… Il en ressort un savant mélange d’acid jazz et de hip-hop survolé de poème : du « slam ». SNK
Réel Kila By Fos (Black Pearl Music/EMI)***
Depuis la compilation « Sans Limites« , N’Bee, José, Ninox et Speedy ont appris à canaliser leur énergie. Pour preuve, cet opus qu’ils ont pris le temps de fabriquer. La rencontre avec Papa Jube, le producteur haïtien du groupe de rap Fugees, installé à New York, va leur permettre d’y voir plus clair dans leur avenir. Celui-ci leur inculque une méthode de travail plus professionnelle et leur propose de les enregistrer. Lorsqu’ils s’emparent du micro, la force des mots transmet leur détermination. Ils chantent et rappent comme si c’était leur dernière heure, donnent tout ce qu’ils ont dans le ventre. Il en ressort une œuvre attachante, tripante par la spontanéité et la rigueur des artistes. SNK
Alan Smithee Chill out in Miami (George V / Wagram)***
Autre club, autres mixs. L’été sera show. Dans toutes les villes, les boites de nuit déverseront le même son. Du côté de Miami, Alan Smithee propose d’écouter ce qui s’y passe. Ce cd rassemble une flopée de musiciens connus et inconnus du grand public. Une nouvelle façon de lancer des artistes. Le plus important est que la musique soit bonne. Une musique facile à écouter ; aujourd’hui ce serait plutôt du son lounge, électro-acoustique. Rythmique smooth, mélodies répétitives, les textes ne sont pas importants, tout est dans la suggestion. SNK
Cheb Kader Mani (Polydor / Universal)***
Avec son fameux Didi, Cheb Mami a propulsé le raï au niveau international. Cette musique fait aujourd’hui partie du paysage musical français et continue de faire des émules. Cheb Kader en est. Il nous propose un album intelligent, créatif, mêlant plusieurs couleurs musicales. Salsa, funk, reggae, pop, électronique. Son répertoire illustre son parcours musical. Du chaâbi à la transe des musiques gnawa, il ose et donne une autre vie à sa musique. On se laisse ainsi emporter par les rythmes enveloppés par les mélodies dont lui seul possède le secret. 13 titres synonymes de bonheur. SNK
La Nuit du Cap-Vert au Zénith (Lusafrica)***
Luis Morais, Ildo Lobo, Maria Alice, Albertino, Bau, Fantcha, Téofilo Chantre, Lura, Bius, Ferro Gaita sont les artistes qui ont animé la nuit du Cap-Vert le 28 avril 2001 au Zénith de Paris : le meilleur de la musique capverdienne. Ce cd transmet l’ambiance : chaleur, engouement du public, enthousiasme et complicité des artistes. Ils passent en revue tous les rythmes de l’île : coladeira, morna, funana… On s’y croirait. SNK
Carnival Spicy flavors & exotic grooves set fire to Blue Note (Blue Note)***
Des compiles ! Il en sort de plus en plus. Les petits et les grands producteurs s’y mettent à coup de slogans publicitaires ou de soirées à thème. Celle-ci fait partie d’une série de quatre intitulée « groove experience », chacune très axée sur les musiques noires, du jazz à la soul en passant par la salsa et le rock. Les DJ en raffolent, de quoi reproduire des soirées clubs chez soi. Pour la petite histoire, à l’occasion de la sortie de ces compilations, le même soir quatre soirées ont été organisées dans la capitale française. Le public a apprécié. SNK
Mpandé Star Uppercut (NPI/Mélodie)**
Au Cameroun, nombreux sont ceux qui se souviennent des précédents albums de Mpandé Star : 100% SoukousZengué et Prestation de serment. Installé depuis quelques années à Nancy, le chanteur se fait plaisir. Il propose un opus empreint de différentes musiques : salsa, makossa, benskin. C’est aussi pour lui l’occasion de livrer des messages de paix et d’amour tout en s’engageant au nom de la foi chrétienne. On a parfois du mal à suivre, car les textes ne sont pas toujours cohérents (louanges à Dieu aussi bien qu’à Eto’o fils…). L’artiste est dans l’ambiance. L’album trouvera sûrement sa place dans les discothèques africaines. SNK
Dora Decca Aphrodite (JPS)**
Et de trois. Après Ben, Grace, voici la troisième des Decca, Dora. Depuis quelques années déjà, elle préparait discrètement ce premier opus. On l’a vu aux côtés du batteur camerounais Narcisse Enoumédi, ou travaillant avec le réalisateur Ray Oliver et petit à petit elle a fait son petit bonhomme de chemin. On aurait cru qu’elle aurait des choses nouvelles à dire, tel n’est pourtant pas le cas. Comme les membres chanteurs de sa famille, elle nous parle encore d’amour. Il est vrai que ce thème est inépuisable, mais d’autres le font tellement mieux. Sous la direction artistique d’Aladji Touré, rien n’a été fait non plus pour donner un son plus actuel au makosa. Dommage, car l’artiste a vraiment une voix intéressante. SNK
Doussou Bagayogo Sumba (Africa Production/Mélodie) **
Encore une chanteuse malienne, diront certains. Celle-ci est issue d’une famille de musiciens et vient juste d’atteindre la majorité. Elle a donc le temps de grandir. L’album qu’elle propose n’est certes pas un chef d’œuvre, mais lui permet de faire entendre les variations de sa voix haut perchée, caractéristique des cantatrices de l’Afrique de l’Ouest. Admiratrice de sa compatriote Nahawa Doumbia, elle reprend un de ses titres et se distingue par son style : un mélange de sonorités zouk, pop, rap et rythmes traditionnels. On regrette cependant les programmations dans certains titres qui auraient été plus pertinents s’ils avaient été joués avec de vrais instruments. SNK
Adeka Paï-Paï (Africa Production/Mélodie) *
Rien de nouveau dans cet album dont le seul intérêt est qu’il suggère la fête. Il n’y a qu’à écouter le tempo imposé dès le premier titre : cadence ndombolo et zingé. Quant aux textes, ils ne sont d’aucun intérêt. La chanteuse ivoirienne propose un travail approximatif dont on a du mal à percevoir le sens. La voix, sans texture particulière est mal placée et tire en longueur. Du coup, on du mal à s’imprégner des mélodies. Le rythme, répétitif, devient lassant au fil des titres. Difficile d’aller au bout des sept compositions. SNK
Youles International Terminator (JPS)*
A l’écoute de cet album, il est à se demander si certains artistes prennent leur métier au sérieux. Ou alors, s’ils le font juste pour paraître et connaître un succès éphémère. La question se pose pour le groupe ivoirien Youles. Ils se laissent aller dans les divagations lyriques, à tel point que l’ensemble de leur œuvre est dénuée de sens. Les groupes Espoir 2000 ou Poussins Chocs ont pourtant tracé la voie, il ne tient qu’aux nouveaux venus de la suivre. SNK

///Article N° : 2287

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