Kounandi

D'Apolline Traoré

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Produit par les Films de la Plaine d’Idrissa Ouadraogo, Kounandi fait partie de ces films tournés en vidéo aptes à remplacer sur les télévisions africaines les images extérieures dont elles sont envahies. On retrouve là l’implication d’Idrissa Ouadraogo pour des films produits localement et à distribution locale, dont sa série Khadi jolie était un premier succès qui mobilise les spectateurs dans de nombreux pays. Ce type de cinéma, qui doit soutenir la concurrence, accélère le rythme, pratiquant volontiers le champ-contre champ pour enlever le récit, instille de l’humour gestuel et de situation par des clins d’œil permanents au spectateur qui s’y reconnaît. Il s’apparente souvent au théâtre par le jeu des acteurs, la fixité de l’image, l’abondance des dialogues et une construction de l’image utilisant les architectures pour situer les personnages.
Dans Kunandi, l’inscription mandingue villageoise est soutenue par le retravail d’une musique de Manu Dibango dont n’ont été retenus que les instruments traditionnels car elle paraissait trop jazzy.
Le récit se structure dans une dualité entre les rares vertueux et les autres, tous méchants car ne remettant pas en cause la règle, la tradition, les idées reçues : Kounandi est maltraitée car elle est naine mais elle est la générosité même et Karim sera le seul à le comprendre, l’aider et la respecter. Elle se sacrifiera finalement pour qu’il soit heureux en donnant son cœur à sa fiancée malade. Edification par l’exemple : l’amour peut aller si loin qu’on se sacrifie pour l’autre.  » Si j’aimais vraiment cet homme, je le ferais ! « , confirme la réalisatrice. On la croit sur parole.

2003, 49 min, betacam, photo : Daniel Barrau, avec Deborah Coty, Noufou Ouedraogo, Aminata Dao, Les Films de la Plaine (01 42 23 22 22)///Article N° : 3239

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