Le regard de la différence

Réflexions autour du mot "francophonie"

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C’est un mot bien curieux,  » francophonie « . On y entend sans doute  » France « , pays qui, à y regarder de près, du point de vue des faits, pourrait ignorer ce que  » francophonie  » veut dire. Est-ce pour cette raison qu’il est envisagé dans l’Hexagone, de mars à décembre 2006, une  » année de la francophonie  » : pour donner à voir et à entendre un objet invisible au quotidien ?

Le mot  » francophonie « , je le vois comme un mot-valise à ouvrir, à refermer plus d’une fois afin d’entendre sa plénitude ou sa vacuité, peser son poids dans le monde au vingt-et-unième siècle, penser son évolution, mesurer l’étendue de son champ d’action, entrevoir ses fractures, ses ruptures, ses lignes de fuite qui se sont accentué ces dix dernières années, peut-être son harmonie malgré tout qui lui viendrait de l’un des premiers emplois du mot.
Je reviendrai donc, brièvement, à l’usage du mot, à la fin du dix-neuvième siècle, par le géographe Onésime Reclus (1837-1916). Je suivrai l’une des idées-forces qui se dégagent à ce moment-là, l’idée de partage. Qu’est devenu, aujourd’hui, à la veille de cette année de la francophonie,  » le partage du monde  » ?
Ce géographe avait sans doute des idées très généreuses à proposer à l’empire colonial français en train de se constituer. Il voyait là une très grande aventure,  » un grand destin qui commence « . Ce  » plus beau royaume sous le ciel  » (1) s’étendait à perte de vue. Il y avait les pays proches, ceux dispersés et ceux colonisés, de l’Asie à l’Amérique en passant par l’Afrique qu’il fallait  » prendre « . Le projet du géographe reposait sur un vibrant éloge de la langue française, harmonieuse et musicale, et de la civilisation de la rigueur qui la sous-tend. Déjà, celui qui utilise le mot  » francophonie  » en 1880, prend peur de ce que l’anglais puisse  » passer au premier rang « , suivi du russe, de l’espagnol et du portugais  » grâce au Brésil « . Il mesure les forces de la langue française et espère qu’elle fera le poids face à l’adversaire de taille, l’anglais, lequel, faut-il le dire, plus menaçant que jamais, n’a pas encore désarmé, plus d’un siècle après. Onésime Reclus n’ignore pas la place de l’Afrique même s’il sait que du côté des forts français, au Sénégal, la langue est jargonnée par des Nègres (2).
Le monde se partage donc en  » zones  » de langues. Certaines langues sont plus fortes que d’autres. Certaines meurent, d’autres résistent. Le français est non seulement appelé à résister mais à se répandre de plus belle. Par son expansion, on pourrait déjà entrevoir l’idée de partage comme répartition, division, distribution et  » fracture  » du monde.
L’inventivité en francophonie
Aujourd’hui, dans les villes africaines, le français entendu n’est pas celui des académies. De ce point de vue, le mot francophonie renvoie à une réalité qui dit bien son nom. Est francophone d’abord le  » parler  » selon l’accent, la syntaxe, la voyelle, la consonne, entendues avalées ou transformées. Pour comprendre le français en francophonie, il faut parfois des dictionnaires spécialisés comme nous le montre si bien le personnage de Birahima dans Allah n’est pas obligé d’Ahmadou Kourouma (3). La langue s’est répandue, certes, depuis plus d’un siècle, mais, pour survivre, elle a pris des couleurs locales. L’expression  » premier gaou « , titre phare d’une chanson de Magic System, nous montre à quel point l’inventivité est de mise dans le creuset d’autres langues pour exprimer la diversité créatrice non réductible à la seule langue française. Et, dans les livres écrits par les francophones d’Afrique (disons-le de cette manière faute de mieux), la langue française n’attend pas de mourir de sa belle mort face à l’anglais ou à toute autre langue. Elle se fortifie au contact d’autres cultures et d’autres imaginaires qui ne cessent de la nourrir.
Dans le même temps, puisque les auteurs – comme les musiciens et tous les artistes – ne peuvent exercer leur art en dehors de leur temps, les mots, les images, les rythmes portent par-devers eux tous les malheurs, les faux-fuyants, les bonheurs éphémères des êtres de chair et d’os qui ne prennent ni la plume, ni le pinceau, ni la guitare ou tout autre instrument pour dire la dureté de la vie et passer leur chemin. Certes, je ne dirai pas qu’un écrivain écrit pour  » son peuple « , je ne peux prendre cette responsabilité car j’ignore quel est ce peuple et s’il me lit… Je peux néanmoins penser qu’un écrivain, qu’il le veuille ou non, se nourrit des manières de vivre, de parler, de penser de son temps, des connaissances scientifiques, des savoir-faire, des croyances. Ainsi écrit-on pour, contre, ou avec son temps, sans peut-être le savoir.
Empêtré dans les contradictions inhérentes à l’époque, travaillant le mot, la phrase, l’image, le rythme pour dire ce qui ne peut être dit, parfois vivant dans l’urgence et taraudé par le désir de s’exprimer à cor et à cri, l’écrivain francophone se trouve à pieds joints entre une histoire parfois brûlante qui lui colle à la peau et les exigences d’institutions : organismes spécialisés, maisons d’édition, réseaux… Ces systèmes qui balisent l’espace dit francophone se présentant comme des lieux d’accueil, de conseil, de travail ou d’aide. Mais n’est-ce pas là, précisément, que chacun de nous fait son initiation dans le monde globalisé, privatisé, fracturé ? Qui pourrait dire, aujourd’hui, que la francophonie est un monde  » harmonieux  » ?
Le regard de la différence
Les institutions spécialisées auxquelles je fais allusion sont soit des regroupements de personnes physiques ou morales ayant en commun l’usage de la langue française, soit celle qui, avec le temps, a fini par se nommer  » Francophonie « . Les jalons de l’histoire de la francophonie institutionnelle sont bien connus dès le milieu du vingtième siècle. Ce sont d’abord les journalistes qui se regroupent en association  » francophone  » dès 1950. Les Universités francophones, en 1961, créent l’AUPELF, aujourd’hui AUF. En 1962, Senghor publie dans la revue Esprit un texte fondateur du concept. En 1970, Senghor, Habib Bourguiba et Hamani Diori sont les principaux créateurs, à Niamey, de l’ACCT (Agence de coopération culturelle et technique), devenue, depuis dix ans, Agence de la francophonie. À partir de 1997, la dimension politique s’affirme. L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) dirigée par un secrétaire général, reprenant l’idée d’expansion géographique mais aussi de partage de la langue française, assume un rôle politique tandis que l’Agence intergouvernementale de la francophonie (AIF), ayant à sa tête un administrateur, se veut un  » opérateur « , travaillant avec les pays francophones.
Mais les institutions francophones ne s’arrêtent pas là. Elles sont nombreuses et multiformes : réseaux, organismes de promotion culturelle, de diffusion, de distribution.
Du mot au concept, en passant par la vie quotidienne des humains en  » francophonie « , cet espace n’est pas, il me semble, une affaire d’institutions comme on pourrait le croire, ou de communauté de langue. C’est une question de conquête, de puissance, de positionnement dans le monde depuis le dix-neuvième siècle. Et, sur la carte de ce désir de puissance, il y a des laissés-pour-compte, des mis à l’écart de manière subtile et intelligente, qui prennent conscience de leur condition d’humains – fort heureusement ! Ce sont des artistes et des écrivains, des penseurs, menacés de toutes parts, aussi bien dans leurs rêves que dans la réalité des faits.
En effet, il y a toujours ce regard, celui de la différence, comme je l’appelle, malgré toutes les idées généreuses qui peuvent circuler en francophonie. Celle-ci n’est pas une  » terre d’accueil « , elle n’est pas  » une terre  » pour ceux dont les pays furent, il y a plus d’un siècle, objet de conquête et de colonisation. Tout au plus est-elle un lieu de rêves et de désillusions, un lieu d’apprentissage des lois du monde globalisé. Que l’on ne me dise pas, dans un premier temps, à moi venant d’un pays dit francophone, que l’anglais est la langue de la  » globalisation  » dont il faut avoir peur. Moi qui crois avoir à ma portée le français, c’est d’abord en français que je fais mes premiers pas, que je prends la température du monde qui n’est jamais fait pour moi, qui m’attire et me repousse. Dans cette langue et tout autour d’elle, dans ce lieu où s’installent des  » institutions  » très officielles qui ont dans leur appellation le mot  » francophonie « , c’est là aussi et non pas ailleurs que j’apprends les sens possibles du mot  » différence  » à l’heure où le mot à la mode, pensé et accepté est  » diversité « .
Dans le monde dit francophone, en effet, tout semble balisé, quadrillé, mesuré par avance. Y a-t-il une place pour ce qui est regardé comme  » différent  » ? Parce que ce qui est  » différent  » est toujours bien  » étrange « , du point de vue de la culture ; il est toujours pensé  » à part « , sans que cela soit fait exprès. Dans l’imaginaire des uns et des autres, bien-pensants installés dans les mécanismes de ce monde, rien n’est imaginé sciemment, parce qu’il y a des règles à respecter, et  » des droits de l’Homme  » qui disent que  » l’égalité  » pourrait d’abord exister  » en droit « . Mais les droits des humains, dans la réalité des faits, et non pas en idée – là où continuent de se réfugier les philosophes – sont loin d’être respectés, non pas seulement dans les  » républiques bananières  » qui sont parties intégrantes de la francophonie, mais partout dans le monde, et aussi en France, mère des arts et des libertés.
Ainsi, des individus concrets et de leurs conditions de vie à la langue parlée, il n’y a pas un pas, mais plusieurs. On pourrait y réfléchir pas à pas.
Une humanité partagée ?
L’usage du français, langue rationnelle, claire et distincte, comme le rappele Senghor, capable d’endiguer la houle de notre Congo, ne cesse de me surprendre, comme question essentielle occupant la meilleure place dans nos débats. Comme si, hormis la langue, il n’y a aucun autre problème qui puisse, en tant que francophone, me préoccuper ! Tout se passe comme si nous étions obligés, pendant des siècles, de répondre à la sempiternelle question symptomatique du regard de  » la différence  » : pourquoi écrivez-vous en français ? Or, les humains ont envie – à supposer que je fasse partie intégrante de l’humanité – par moments d’un coup de pouce du hasard qui favorise une rencontre digne de ce nom : entre un humain et un pays, un humain et une ou plusieurs langues, entre deux humains dans un espace où l’écoute est possible, parce qu’un tel lieu de rencontre ne manque pas d’hospitalité. Il faut donc pouvoir avouer qu’écrire en français ou non peut ne pas être la question la plus brûlante de l’heure…
L’année 2005 aura été riche en événements tendant à montrer que la notion d’humanité ne va pas de soi, qu’elle est toujours à repenser. L’un des derniers maux en date, pendant que j’écris ces mots, ne concerne-t-il pas la circulation impossible des individus ? Pas tous, bien sûr. Il y a des  » Terriens sans visa de séjour  » (4). Ceuta et Melilla entrent dans ma mémoire comme lieux symboliques de la frontière, en tant que déchirure et fracture. Il est donc à craindre, qu’en ce début de siècle, le partage rêvé, entre humains, n’ait pas lieu.
J’appelle  » partage  » la participation à un lot commun. La planète terre n’est pas un gâteau que les plus puissants doivent découper avec des armes de plus en plus sophistiquées, en vue de s’approprier les parts les plus succulentes. Elle est habitée par des humains et des minéraux, des animaux et des végétaux et d’autres vivants que nous n’avons pas encore rencontrés. Les choses et les instruments, tous les avoirs, ne sont pas des fins en soi. Seuls sont des fins les humains, non échangeables, non transformables, non utilisables qui ont en commun cette part d’humanité par-delà la langue et la culture. Voilà pourquoi le  » globe « , cette espèce de boule irréelle, qui se veut transparente et rationnelle, est inhumain.
Malheureusement, cette construction au service des plus puissants montre, à l’analyse, que le  » monde  » ne saurait être un, qu’il se fragmente en morceaux et en marges. Que certaines parties sont agissantes. À elles appartiennent les décisions. D’autres pourraient obéir à des lois, sans qu’elles le veuillent vraiment, placées sous la coupe des premières. Ce sont là des secrets de Polichinelle. Mais la réalité pourrait être plus complexe. De ce point de vue, la prise en compte de la diversité (linguistique, culturelle, religieuse…) reste un leurre, même si les esprits et les volontés s’activent en vue de la réception de l’idée.
L’idée de  » partage  » me sert ici d’hypothèse de travail. Peut-être la francophonie est-elle du côté de la lune et l’on continue d’y rêver, d’y consacrer toutes ses énergies, de préférence en tant qu’elle est un réservoir ou un vivier pour une langue et une pensée ? Ou alors se trouve-t-elle du côté de l’enfer et des conditions de vie quotidienne d’un grand nombre de personnes vivant dans ce lieu hypothétique et qui, par rapport à ce lieu, si je puis dire, n’ont rien à envier à un univers infernal proposé par les Saintes Ecritures ou imaginé par Platon, par Dante ou d’autres auteurs qui ignorent tout, outre tombe, des atrocités et des blessures d’aujourd’hui ?
Une francophonie présente et utile ?
La francophonie, quel que soit le contenu attribué à ce mot, devra-t-elle continuer à ignorer des problèmes de vie quotidienne ? Devra-t-elle continuer à tourner autour de sa langue claire et distincte enrichie par quelques écrivains francophones, capables de faire rire le monde et fermer les yeux ?
La Charte de la Francophonie (5), dans son préambule, dit bien ceci :  » A l’aube du XXIe siècle, le monde connaît de profonds bouleversements politiques, économiques, technologiques et culturels. Pour rester présente et utile, la Francophonie doit s’adapter à cette mutation historique « . Sommes-nous en droit d’attendre de cette institution ou d’une autre qu’elle  » reste présente et utile  » quand il le faut ?
On pourrait se dire, parce que l’espoir règne malgré tous les coups durs que l’on encaisse, que la circulation des idées, des mots et des personnes devrait être possible dans le cadre de l’une ou de l’autre institution dite francophone, peut-être dans l’Hexagone d’où est partie la langue  » en partage « . Peut-être dans cet ensemble flou de cent soixante-dix millions de personnes dont le nombre augmente tous les deux ans, à chaque sommet des chefs d’État, même si ce lieu – je ne trouve pas d’autre mot – se présente à nous comme une vue de l’esprit, dont la réalité et l’efficacité restent à montrer.
Le partage comme fracture et répartition
Parfois, le partage en tant que fracture s’installe dans le domaine scientifique, comme le pense Bonaventure Mvé-Ondo (6). Cette fracture ne nous montre pas encore ses divers visages, doubles, triples, hybrides, têtes de Janus ! Car la recherche et les objets scientifiques sont régis, dans les imaginaires, par le regard de la  » différence « , de  » l’étrangeté « , dans de nombreux réseaux francophones mettant en présence des chercheurs du Sud et du Nord. Ceux du Sud, pour survivre chez eux ou ailleurs, ne sont-ils pas tenus d’obéir à des canevas tout tracés ne correspondant nullement à leurs préoccupations ? À supposer qu’ils prennent leurs responsabilités dans leurs universités ou dans des réseaux francophones, les institutions existent pour le rappel à l’ordre, pour baliser le cadre, pour infléchir le sens de la recherche notamment par le financement, qui suppose, faut-il le dire, un droit de regard… Heureusement, des espaces multilatéraux, ouverts sur le monde, viennent sauver les chercheurs francophones du Sud de ce face-à-face difficile à vivre.
Par ailleurs, cherche-t-on à comprendre le manque de contacts et de coopération entre pays francophones dits du Sud ? Tout se passe comme si, dans ce monde, tout devait d’abord transiter par la France ou par une institution officielle reconnue en francophonie. Les exemples ne manquent pas qui montrent que la  » fracture scientifique  » a précédé cette autre  » fracture numérique  » dont on parle tant. Il est à craindre que celle-là perdure si nous restons sourds et aveugles à ses signaux pendant que des experts en NTIC nous parlent des conséquences de celle-ci.
Les institutions, en francophonie, excellent, il est vrai, dans la répartition, la gestion et la distribution des activités et des disciplines artistiques. S’agit-il là du don, à chaque pays ou à chaque région, d’un espace d’expression culturelle et artistique ? Ce serait vraiment beau ! Force est de constater que, parce que le cinéma avait déjà un festival à Ouagadougou, l’art contemporain s’est installé, tous les deux ans à Dakar, la photographie à Bamako, les arts vivants à Abidjan et ainsi de suite. De quoi contenter tous les artistes et les locuteurs qui servent et enrichissent la langue d’une manière ou d’une autre. Et, dans le même temps, chaque expert y trouve son compte, selon sa spécialité, tandis que les créateurs, premiers concernés, continuent de tirer le diable par la queue, parfois tournant en rond, prisonniers d’un système dont ils ont du mal à s’échapper…
Quant au livre francophone, il existe au prix de mille difficultés, comme chacun sait. Depuis dix ans, pendant que des collections, dans quelques maisons d’édition française, sont réservées à la  » différence « , tout se passe comme si, implicitement, il était demandé, aussi, à l’écrivain francophone, de rompre avec le classicisme d’une langue française utilisée par les écrivains français. Comme pour fonder et consacrer un ghetto nègre en francophonie,  » le bon et vrai  » écrivain francophone d’Afrique (à supposer qu’il existe), publié en France, devra-t-il suivre l’air du temps, les injonctions des éditeurs et des critiques ?
Une francophonie aveugle ?
Savons-nous ce qu’est  » la francophonie  » ? Plus j’y réfléchis, plus je serai tentée de dire :  » Je n’en sais rien ! « . Je ne sais rien de la francophonie parce que je crois avoir consacré une très grande partie de ma vie à servir une idée, à la respecter, à l’honorer. Aujourd’hui, elle ignore mon existence. M’avait-elle déjà vue autrement que comme un être différent ? Une étrangère ? Je m’efforce de faire du français mieux qu’un outil aveugle, imbu de sa propre clarté. À l’aide de mes langues secrètes – qui ne sont point pour moi des langues maternelles – en écrivant, je permets au français de voir ce qu’elle a du mal à voir, de connaître ce qu’elle ne peut connaître, je l’oblige à penser l’étrange, l’incompréhensible, l’obscur en même temps que le clair… Je ne peux m’empêcher, par la même occasion, de garder les yeux ouverts.
Le plus étrange, dans cette histoire, c’est toujours cette fâcheuse impression qui me taraude l’esprit : la francophonie – institution ou non – serait-elle l’un des derniers pièges dans lesquels tournent en rond ceux qui auraient appris quelques mots de la langue française, laissant le grand nombre empêtré dans ses problèmes de vie et de survie ?

Notes
1. Les titres des ouvrages d’Onésime Reclus sont significatifs : Le plus beau royaume sous le ciel ; Le partage du monde ; France, Algérie et colonies ; Lâchons l’Asie, prenons l’Afrique : où renaître ? et comment durer ? Un grand destin commence. Tout un programme !
2. Voir ces pages du chap. 6, dans France, Algérie et colonies (Paris, Hachette, 1886, première édition 1880) où Onésime Reclus fait l’éloge de la langue claire et vive appelée à se répandre dans le monde jusqu’en Afrique subsaharienne et au-delà.
3. Paris, Seuil, 2000.
4. Titre d’un poème que j’ai écrit en 2000, publié dans Tout l’espoir n’est pas de trop, Anthologie, Le temps des cerises / Écrits des forges, 2002 ; texte mis en musique et chanté par Bernard Ascal, CD Douze poètes francophones, 2005.
5. Adoptée à la VIIe Conférence des Chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage, Hanoï, le 15 novembre 1997.
6. Afrique : la fracture scientifique, Paris, éditions Futuribles, 2005
Professeur d’université en philosophie, chercheuse en sciences humaines, Tanella Boni est également critique littéraire, poète, nouvelliste et romancière. Elle est membre de réseaux de philosophes travaillant sur la démocratie, les droits de l’homme et la mondialisation. Son dernier roman, Matins de couvre-feu (Le Serpent à plumes, 2005), a reçu le prix Liberatur-Förderpreis 2005 et le prix Ahmadou Kourouma 2005. Son prochain roman, Les nègres n’iront jamais au paradis, paraîtra en février 2006 aux éditions Le Serpent à plumes.///Article N° : 4133

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