Le nouvel esclavage des Gnawa

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On les considère communément comme des descendants d’esclaves subsahariens à travers le Maghreb. Mais les Gnawa sont bien plus que cela : musiciens aujourd’hui reconnus dans le monde entier, ils sont aussi des devins et des guérisseurs respectés dans leurs sociétés. Gérald Arnaud revient sur les origines de cette communauté plurielle et métissée et interroge son devenir. Le succès des Gnawa ne les entraîne-t-il pas vers un nouvel esclavage, celui de la société du spectacle ?

Les Gnawa ont acquis à la fin du XXe siècle une extraordinaire popularité sur la scène des « musiques du monde », à tel point que cette communauté naguère très méconnue, qui n’est ni une « ethnie » ni une « caste » et surtout pas une « secte », est désormais l’objet malgré elle d’une multitude d’articles, d’enregistrements et de publications plus ou moins fiables ou carrément fantaisistes.
Fondé en 1998, le Festival Gnawa d’Essaouira, qui se tient chaque année au début du mois de juin dans l’ancienne forteresse de Mogador où Orson Welles filma son grandiose Othello, attire désormais près d’un demi-million de spectateurs. C’est de loin la plus grande manifestation musicale du Maghreb. La musique des Gnawa y est devenue assez marginale, même s’ils y sont encore représentés dans le comité d’organisation… Apprentis musicologues, ethnologues en herbe, journalistes rockers en mal de transe techno, routards et touristes de toute espèce se précipitent à Essaouira, bourdonnant et tourbillonnant autour des rares Gnawa comme un essaim d’abeilles, en quête de miel « spirituel ».
Il est vrai que les Gnawa ont tout pour séduire et fasciner ceux qui les rencontrent pour la première fois. Leur découverte par les élites culturelles occidentales ne date d’ailleurs pas d’hier.
Dès les années 1930, l’écrivain et compositeur new-yorkais Paul Bowles séjourne au Maroc, et assiste à un rituel gnawa. Vingt ans plus tard, installé à Tanger où il finira ses jours, il entreprend d’enregistrer des musiques traditionnelles marocaines pour le compte de la Bibliothèque du Congrès de Washington. Même si les musiques berbères l’intéressent davantage, les Gnawa n’échapperont pas à son micro nomade. Deux de ses amis, le peintre-poète Brion Gysin et le pianiste Randy Weston, ouvrent à Tanger des clubs de jazz où, pour la première fois semble-t-il, des musiciens Gnawa viendront jouer hors du contexte de leurs rituels traditionnels.
À la fin des années 1960, les beatniks et les hippies affluent au Maroc. Brian Jones, le guitariste des Rolling Stones, part sur les conseils de Paul Bowles dans l’Atlas pour y enregistrer un disque légendaire des « maîtres musiciens » du village berbère de Joujouka. En 1969, quelques mois avant sa mort, Jimi Hendrix séjourne à Mirleft (près d’Agadir) puis à Essaouira. Il y joue avec des Gnawa, et en est tellement subjugué qu’avant de repartir il prend des dispositions pour y acheter une maison où il compte s’installer. Ce projet avorté par sa mort prématurée fait désormais partie de la légende des Gnawa.
Descendants d’esclaves ou de valeureux guerriers ?
Le mot gnawa ou gnaoua (singulier : gnaoui) est assez mystérieux. Il est probable (mais pas prouvé) qu’il vient du nom guinée, lui-même énigmatique. S’il figure sur des cartes portugaises dès le XIVe siècle, son étymologie reste très incertaine ; il peut s’agir d’une déformation du nom de la ville de Djenné (Mali) ou du Ghana, on ne sait…
Il ne fait en revanche aucun doute que la plupart des Gnawa sont d’origine subsaharienne. La plupart, mais pas tous, car outre le fait que la pigmentation de leur peau est très variable et qu’ils n’y accordent d’ailleurs guère d’importance, ils se définissent rarement par une quelconque origine géographique ou « ethnique », même si certains d’entre eux aujourd’hui, notamment à Essaouira, se qualifient de Ouled Bambara (les « enfants des Bambara »), ce terme incluant aussi les Gourma et les Songhaï. Il semble que ce soit une innovation relativement récente, peut-être liée au grand nombre d’immigrants clandestins maliens qui traversent le sud du Maroc.
De même, il est très excessif d’affirmer que les Gnawa sont tous des « descendants d’esclaves ». S’il est vrai qu’en Algérie ils sont souvent désignés par le mot ousfan (« esclave »), au Maroc la plupart d’entre eux réfutent cette thèse, avec une certaine logique historique. En effet, la région dont on les dit originaires, l’ancien Empire du Mali, était islamisée dès le XVe siècle. Et si la religion musulmane, comme le christianisme d’ailleurs, a longtemps admis comme légitime l’esclavage des adeptes d’autres religions, elle a toujours rigoureusement prohibé celui des « vrais croyants ».
En revanche, lorsque le Sultan de Marrakech Ahmed al-Mansur colonise le Mali, à la fin du XVIe siècle, il s’empresse d’y recruter de nombreux mercenaires, y compris ceux qui formeront sa garde personnelle. Il sera imité un siècle plus tard par Mulay Ismail, puis à la fin du XVIIIe siècle par Mulay Abdallah. Les vieux Gnawa marocains se disent tous les descendants de ces valeureux guerriers qui ont contribué à la gloire du royaume chérifien.
Cela dit, bien entendu, l’esclavage proprement dit a été très important dans tout le Maghreb, et ses victimes sont sans doute nombreuses parmi les ancêtres des Gnawa. Dans la région d’Essaouira en particulier, plantations et raffineries sucrières reposaient entièrement sur le même modèle esclavagiste qu’aux Antilles…
En Algérie, à la veille de la conquête française, Alger comptait deux mille esclaves sur une population de trente mille habitants. Ils venaient presque tous de Bîlad as-Sûdan – le « pays des Noirs », c’est-à-dire l’Afrique de l’Ouest. En Tunisie, à Djerba, les Gnawa sont aussi appelés Sûdani ou Stambali. Enfin, à Marrakech, les Gnawa se concentrent autour de la porte par laquelle leurs ancêtres y sont sans doute entrés, celle qui ouvre sur l’ancienne piste caravanière venant de Tombouctou…
Une communauté plurielle et très métissée
Au Maroc, où ils sont les plus nombreux, descendants d’esclaves ou de soldats du Sultan, ils ont tout naturellement conservé dans leur cœur les esprits vénérés par leurs ancêtres en les assimilant aux djinns (« génies ») dont le Coran reconnaît l’existence, mais aussi aux saints du soufime. On peut facilement comparer ce « transfert » à la façon dont les orishas des Yoruba et les vodun béninois ont été « baptisés » des noms de saints catholiques à Cuba ou au Brésil.
Certains rites des Gnawa présentent d’ailleurs une similitude frappante avec ceux pratiqués dans le Nouveau Monde : par exemple, selon Henri Lecomte (1), au sanctuaire de Sidi Mohamed Mejdoub, à Mostaganem, les Gnawa se rendent en procession jusqu’à la plage où ils s’immergent et font des offrandes, comme dans le culte afro-brésilien de Yemanja…
Dans tout le Maghreb, la communauté plurielle et très métissée des Gnawa est admise comme l’une des nombreuses confréries du soufime, branche de l’islam qui s’est développée dès les premiers siècles suivant la mort du Prophète. Les soufi ont tous en commun de prôner l’extase mystique et la transe comme voies privilégiées de la Connaissance. Souvent tenus pour marginaux ou même hérétiques par les fondamentalistes, ils entretiennent le culte des Saints, et considèrent l’art, la poésie et surtout la musique et la danse comme des pratiques légitimes et même essentielles dans l’expression de la foi. Très minoritaires quoiqu’influents dans la plupart des pays musulmans, ils sont nombreux au Maroc et très majoritaires au Sénégal, qui a été islamisé au cours du XIXe siècle par des prédicateurs soufi marocains ou tunisiens.
Les Gnawa ne forment donc pas des communautés isolées. Ils entretiennent des relations étroites avec d’autres taïfa (ordres soufi) comme ceux des Aîssawa, des Hammâdcha, des Saïddiya ou des Sidi Rahal (les fameux « charmeurs de serpents ») qu’ils côtoient régulièrement lors des moussem – « fêtes de saints » – dont certains sont devenus de véritables festivals, mi-sacrés mi-profanes, qui attirent des milliers de participants et de curieux – pas tous soufi – et des touristes étrangers, de plus en plus nombreux.
L’histoire de la confrérie des Gnawa est cependant très mal connue, et son identité manifeste parmi les ordres soufi du Maghreb est surtout liée à la légende, à la tradition orale et à l’originalité de ses pratiques.
Toutes les confréries soufi se réfèrent à un Wali (Saint) particulier. Les Gnawa ont naturellement choisi comme protecteur suprême Sidna Bilal, cet esclave abyssin (éthiopien) qui aurait été racheté à ses maîtres, à La Mecque, par le Prophète lui-même qui l’aurait ensuite affranchi et qui en aurait fait le premier muezzin (chanteur-orateur chargé d’appeler la population à la prière). Le fait que Bilal, Africain à la peau noire, fut l’un des premiers compagnons de Muhammad, a toujours joué un rôle symbolique capital et très particulier dans l’islamisation du continent africain.
Il n’empêche que les Gnawa actuels sont souvent très « métissés », et ne sont pas vraiment perçus par leur entourage comme des « Noirs », surtout au sud du Maroc où ils sont les plus nombreux, et où le mélange entre populations nord-africaines et subsahariennes est très ancien. D’ailleurs les Gnawa urbains sont arabophones et les Gnawa ruraux plutôt berbérophones, cette différence linguistique témoignant de leur intégration parmi les populations « autochtones ».
Des devins et des guérisseurs respectés
Autre facteur d’intégration important : la reconnaissance et le respect dont jouissent les Gnawa en tant que devins et guérisseurs. Ces fonctions sont généralement remplies par une femme. On l’appelle chouwwafa ou moqaddma au Maroc et dans l’ouest algérien, arifa en Tunisie et dans le sud algérien où se pratique le rituel du diwan, très proche de la hâdra des Gnawa.
La hâdra, c’est la « mise en présence des esprits » au cours d’une cérémonie de possession appelée lîlâ (« nuit ») car elle dure du coucher au lever du soleil. On parle aussi de derdeba (« tumulte ») car ce rituel musical est effectivement très bruyant.
Le culte pratiqué par les Gnawa est trop complexe et diversifié pour être ici décrit en détail. Schématiquement, il s’agit d’un rituel cosmogonique reconstituant la Création, et permettant aux humains de communiquer momentanément avec les entités supra naturelles. Ces « esprits », masculins ou féminins, parfois assimilés à des anges plus ou moins déchus, sont appelés mlouk (pluriel de melk) et il en existe un grand nombre. Chaque adepte ne peut être « chevauché » (possédé) que par un seul melk ou une catégorie, une mhala (escorte) de mlouk.
Rituel, musique et transe
Chaque melk est associé à une couleur symbolique, celle du halo qu’il occupe parmi les sept (comme les couleurs de l’arc-en-ciel) qui entourent l’univers naturel. Le rituel de la hâdra consiste à franchir tour à tour la porte de chacun de ces « anneaux » concentriques, symbolisés par de grands foulards de soie de couleurs différentes dont la moqaddma ou son partenaire masculin (souvent son mari) le moqaddem s’enveloppent pendant la danse avant de s’en débarrasser.
Cette phase de transes successives n’intervient qu’au cours de la cinquième et dernière partie de la lîlâ. Il peut d’ailleurs arriver que les officiants décident d’arrêter la cérémonie avant cette étape, jugeant qu’elle a échoué, pour des raisons qui sont tenues secrètes, mais qui sont évidemment en rapport avec la musique.
En effet, la hâdra est un rituel avant tout « auditif », car même si les autres sens sont mis à contribution, la musique ne doit jamais cesser d’y entretenir et d’y faire monter la tension vers l’au-delà.
Tout commence par l’aâda, une procession des Gnawa au son des grands tambours à deux peaux ganga. Pour le plus grand bonheur des enfants et sous les youyous des femmes groupées sur les terrasses, on promène à travers la ville la bête (bœuf ou mouton, au choix et selon les moyens) qui sera sacrifiée au cours de la cérémonie. Celle-ci a lieu dans la cour de la zaouïa (sanctuaire des Gnawa) lors des grandes fêtes dédiées à leur saint patron Sidna Bilal, durant le mois précédant le Ramadan. Le reste de l’année, elle peut se tenir à tout moment dans la cour d’un riche croyant désireux de s’attirer les précieuses bénédictions des Gnawa, qui offre la bête du sacrifice et en profite pour régaler son entourage et ses voisins.
Aux tambours se joignent ensuite les qraqabou ou « crotales », du nom de ce redoutable serpent. Ce sont d’énormes castagnettes en métal (jadis en cœur de palmier) et en forme de « 8 », dont le jeu exige beaucoup de contrôle, d’endurance, de force musculaire et de virtuosité rythmique. Elles ne cesseront presque jamais de retentir d’une façon obsessionnelle durant la lîlâ.
Cependant, l’instrument principal est le grand luth à trois cordes guembri, au son de basse profonde, appelé aussi dans le sud marocain hajjouj, ou parfois sentir, du nom du génie qui l’habite. Cet instrument puissant, à la fois fruste et ingénieux (sa caisse est un simple demi-tronc d’arbre évidé) est à l’évidence d’origine ouest-africaine : une version géante du ngoni mandingue ou du xalam des Wolof. C’est à la fois un cordophone, un membranophone et un idiophone : tandis que le pouce et l’index pincent les cordes, les autres doigts frappent la peau de chèvre qui sert ainsi de table d’harmonie et de tambour en même temps. Le long manche cylindrique se termine, comme celui des cordophones ouest-africains, par une plaque de fer-blanc dans laquelle sont percés des trous munis d’anneaux qui tintinnabulent et grésillent suivant les vibrations des cordes et les mouvements du musicien-danseur.
En effet, le joueur de guembri n’est pas n’importe qui. Il est le mââlem, à la fois « maître-musicien » et « maître de cérémonie », aussi important dans le déroulement de la lîlâ que le couple des « officiants » – le moqaddem et la moqaddma. Contrairement aux apparences, même s’il est souvent couvert par le bruissement assourdissant des crotales, c’est le son plus faible mais très riche du guembri qui réveille et attirera et hypnotisera les génies jusqu’à les convaincre de descendre parmi les gens de ce bas monde…
D’ailleurs lorsqu’un(e) adepte est entré(e) en transe, il suffit en général que le mââlem cesse de jouer – de sa propre initiative ou sur l’ordre les officiants – pour qu’il ou elle revienne à son état normal.
Grandeur et servitude
Le guembri était naguère l’instrument exclusif des Gnawa. Depuis les années 1970, il a été emprunté et popularisé par les plus célèbres des groupes modernes ou « néotraditionnels » marocains, comme Nass al-Ghiwane, Jil Jilala ou Lemchaheb. Nass al-Ghiwane a même recruté un authentique mââlem d’Essaouira, Abderrahmane Kirouche, dit « Paco » qui a suffi à revitaliser ces « Rolling Stones maghrébins » alors qu’ils étaient en déclin.
Les Gnawa eux-mêmes ont fini par considérer que le guembri n’est sacré que dans le contexte rituel de la hâdra et qu’il peut aussi bien être utilisé en des circonstances profanes. Même si sa table d’harmonie est couverte de sang sacrificiel et de calligraphies magico-religieuses, le guembri et certaines pratiques assez spectaculaires des Gnawa sont devenus des attractions touristiques très prisées dans les bars des hôtels de luxe et surtout sur la célèbre place Djemaa el-Fna de Marrakech.
Ce « rituel de la mondialisation » assez caricatural a été analysé par Bertrand Hell (2), qui le décrivait ainsi à ses débuts : « Hamiti, un ancien Gnawa, officie comme placeur : téléphone portable en main, chaque soir, il assigne un contrat aux musiciens venus attendre un travail ponctuel. Pour un spectacle devant des touristes, la rétribution individuelle va de 30 à 100 francs français (4 à 15 euros, ndlr). Depuis peu, la présence des Gnawa est même très prisée par la bourgeoisie marocaine : on les sollicite pour l’ouverture d’un McDonald’s, pour une campagne de publicité pour Coca-cola ou encore on leur confie l’animation de certaines fêtes du samedi soir. Dans ce dernier cas, le côté folklorique s’efface au profit de la recherche d’un défoulement largement imprégné d’alcool. »
Pire encore, les pratiques « fakiristes » des Gnawa, sans doute les plus sacrées, qui n’intervenaient qu’incidemment lors de certaines phases de la lîlâ, tendent à tomber dans le domaine du spectacle. Bourgeois et touristes sont prêts à payer un peu plus cher – mais pas trop – pour voir les Gnawa brûler leur corps avec des bouquets de bougies allumées ou le saigner à l’aide de poignards acérés.
Ainsi se développe, sur fond de misère et d’acculturation progressive, dans l’indifférence complice et coupable de la « société du spectacle », le nouvel esclavage des Gnawa.
Vous avez dit : « consenti » ?

1. Producteur d’un cd sur les Gnawa de Mostaganem (voir discographie).
2. Auteur d’ouvrages sur les Gnawa (voir bibliographie).
BIBLIOGRAPHIE
Ahmed Aydoun, Musiques du Maroc, Eddif, 1995.
Abdelhafid Chlyeh, Les Gnaoua du Maroc. Itinéraires initiatiques, transe et possession, La Pensée sauvage, 1999.
Émile Dermenguem, Le culte des saints dans l’islam maghrébin, Gallimard, 1982.
Bertrand Hell, Le tourbillon des génies / au Maroc avec les Gnawa, Flammarion, 2002.
Bertrand Hell, « Les pots renversés : réflexion sur l’évolution du culte des Gnawa (Maroc) » Les spectacles des autres, Internationale de l’imaginaire. Babel, 2001.
Georges Lapassade, « Les Gnawa, thérapeutes de la différence », in Africultures n° 13, décembre 1998, dossier « Africanité du Maghreb ».
Viviana Pâques, « Le monde des Gnawa », in J. Poirier et F. Raveau : L’autre et ailleurs, hommage à Roger Bastide, Berger-Levrault,1976.
Viviana Pâques, « Les Gnawa et l’énergie », entretien dans Horizons Maghrébins n° 43 / 2000, revue accompagnée d’un cd de l’Université de Toulouse-La Mirail)
Ahmed Rahal, La communauté noire de Tunis. Thérapie initiatique et rite de possession, La Bibliothèque d’Africultures / L’Harmattan, 2000.
DISCOGRAPHIE SELECTIVE
Soufi d’Algérie. Mostaganem. Tariqa Alawiya. Tariqa Issawiya. Tariqa Bouabdaliya. Prophet 31.
Algérie. Le diwan de Biskra. Ocora C 560088.
Gnawa de Mostaganem. Rituels de la layla et du moussem. Iris musique 3001839.
Rituel de transe. Les Aïssawa de Fès. Institut du monde arabe 321011.
Maroc. Confrérie des Aïssawa. Ocora C 560140.
Maroc. Confrérie des Jilala. Ocora C 560131.
Música Sufí Andalusí. Dhikr y Samá’. Cofradia Al-Shushtarí. Omar Metíouí. Pneuma PN 130.
Maroc. L’art du sama’à Fès. AIMP LXVII. VDE CD 1104.
Maroc. Al-Samâa : audition spirituelle extatique. Institut du monde arabe321075.
Chants et musique gnawa du Maroc. Gnawa Lila I. Amida Boussou. Al Sur ALCD 101.
TheMasters of Guembri. Gnawa Lila II. Al Sur ALCD 145.
TheMasters of Guembri. Gnawa Lila III. Al Sur ALCD 146.
TheMasters of Guembri. Gnawa Lila IV. Al Sur ALCD 147.
TheMasters of Guembri. Gnawa Lila V. Al Sur ALCD 148.
Maroc. Hadra des Gnaoua d’Essaouira. Ocora C 560006.
Tunisie. Chants soufi de Tunis. La Sulamiyya. Institut du monde arabe 321025.
Chants des confréries soufies. Ensemble de Cheikh Abdelaziz Ben Mahmoud. Arion ARN 60452.
Chants soufi de Tunisie. Nuba Awamriyya. Mode Dhil. CMAM EE04.
FILMOGRAPHIE SELECTIVE
Izza GENINI. Louanges. OHRA productions
Izza GENINI. Gnaouas. OHRA productions///Article N° : 4488

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