Kolatier 2006 : L’Afrique Centrale sur scène

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La troisième édition du Kolatier, la bourse –- aux spectacles d’Afrique Centrale – qui s’est déroulée à Douala du 05 au 09 décembre 2006 – a permis aux jeunes groupes musicaux et aux compagnies de danse et de théâtre de s’exprimer devant les diffuseurs internationaux et ceux de la sous-région.

Lâché à quelques jours de l’évènement par son partenaire, le Centre culturel français (Ccf) Blaise Cendrars de Douala, le Kolatier a tout de même réussi à obtenir un site, la salle des fêtes d’Akwa, grâce à l’apport de la Communauté urbaine de Douala. Pendant cinq jours, artistes, diffuseurs et professionnels du Sud et du Nord s’y sont rencontrés autour de spectacles donnés par différents groupes et compagnies artistiques mais aussi dans le cadre de rencontres entre professionnels du spectacle et artistes. Des ateliers ont par ailleurs eu lieu pour soutenir et accompagner les jeunes compagnies artistiques dans les circuits internationaux de diffusion et les lieux de formation.
Pour donner de la dimension à l’édition 2006, le comité d’organisation du Kolatier a choisi comme parrain, le Pr Mbuyamba Lupwishi, directeur de l’Observatoire des politiques culturelles en Afrique, coordinateur en Afrique du conseil international de la musique
 » Tous en scène « 
Malgré les difficultés observées çà et là, le Kolatier a misé gros sur le volet spectacles grâce à une programmation alléchante. Il y a eu au total 14 spectacles en cinq jours ; huit en musique avec la participation de trois formations musicales du Congo Brazzaville, en l’occurrence le griot Albert Ebarat, les groupes Mâ-Nkoussou et Lang’i, finaliste du Prix Découvertes Rfi 2006, musiques du monde, Tibesti du Tchad, La Sanza de la Rdc, le chansonnier Sergio de l’île du Sao Tomé et principe, le Centrafrican Jazz de la Rca, le Black Roots et le Grass Roots du Cameroun.
Grâce à l’initiative de Jules Temguia, directeur artistique du festival Gabao Hip-hop de Libreville, des groupes de rap se sont également produits devant un jury composé des musiciens Krotal, Hans Mbong et Panny, promoteurs du Hip-hop au Cameroun. Les cinq meilleurs groupes de rap de Douala sélectionnés devaient par la suite se déporter sur Yaoundé pour rivaliser avec d’autres groupes. Les retenus participeront à la prochaine édition du festival Gabao Hip-hop prévu en 2007 dans la capitale gabonaise.
En danse, deux compagnies du Tchad, le Ballet Leïla et Danse Kamer Théâtre du Cameroun sont intervenus avec deux titres : La souffrance du corps qui évoque les misères d’un peuple en guerre en Afrique et Bouger Bouger, création collective issue d’un atelier avec la chorégraphe espagnole Rebeca Martinez Hernando.
Malgré l’absence des spectacles La contrebasse de la compagnie Médiafrique Théâtre du Congo Brazzaville et Le condamné à mort de l’Ecurie Maloba de la Rdc le théâtre n’a pas été en reste. Trois compagnies locales se sont illustrées avec Le roi se meurt de l’Atelier du Cocrad, Symphonie nocturne de la Compagnie Kozart et Le quatrième côté du triangle de la Compagnie Diben.
Des échanges fructueux
Les ateliers prévus dans le cadre de cette édition 2006, ont permis de soulever les divers problèmes structurels auxquels sont confrontés les groupes et compagnies artistiques… Les ateliers ont été transformés en appui conseils sans toutefois changer de contenus. Encadrés par Vincent Mambachaka de l’Espace Linga Téré de Bangui (Rca), Jean-Marc Genier, président du Conseil francophone de la chanson et Guy-Marc Tony Mefe. Responsable de Scène d’Ebène, ils ont permis de dégager des solutions pragmatiques aux difficultés rencontrées par les artistes dans leur structure respective afin de les amener à mieux s’organiser. La gestion et l’administration d’une compagnie artistique, la gestion d’une tournée artistique internationale et la situation des métiers du spectacle en Afrique centrale sont les principaux thèmes qui ont constitué le menu de ces rencontres. La participation massive d’artistes locaux et étrangers à ces échanges est une preuve de la volonté de valoriser les métiers du spectacle en Afrique centrale. Vincent Mambachaka a promis de poursuivre l’initiative par le biais de contacts réguliers entre les artistes, invitant les professionnels du spectacle à mieux répondre à leurs attentes. Et cela s’est manifesté à travers les questions pertinentes posées aux encadreurs, permettant de mieux cerner la différence entre metteur en scène, chorégraphe, leader, chef d’orchestre et gestionnaire de groupes ou de structures ainsi que les mécanismes de création et de mode de fonctionnement légaux d’une structure culturelle (groupe ou compagnie).
Vitrine spécifique aux spectacles d’Afrique centrale, le Kolatier (constitué en biennale) s’impose comme une plateforme nécessaire aux rencontres et échanges entre opérateurs des arts de la scène avec pour objectif de soutenir, professionnaliser et intégrer les jeunes compagnies dans les circuits de diffusion internationaux et les lieux de formation… Le projet Inscrit dans le plan d’action du Repac (Regroupement des professionnels des arts et de la culture d’Afrique centrale) qui contribue à l’essor des arts de la sous-région. Reste à pérenniser ces ambitions. Le prochain rendez-vous pris pour décembre 2008 sera l’occasion d’évaluer la concrétisation des promesses de 2006.

///Article N° : 4694

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