Gira Sol

De Bana

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Aux îles du Cap-Vert, Bana est une légende. Comme toutes les légendes, cet homme au gabarit imposant, et dont le nom sera lié à jamais à la diffusion internationale de la musique cap-verdienne (c’est lui qui grava le premier disque de Cesaria), est un personnage à la fois controversé et incontournable. Ancien élève du poète disparu B. Leza, le rénovateur de la morna, cette déchirante mélopée insulaire aux accents de fado, il renoue ici avec ses ambitions de baroudeur-musicien on the road (en quête de son premier studio à Dakar, gérant d’un restaurant de musique à Lisbonne, vocaliste au sein du groupe Voz do Capo Verde à Rotterdam, animateur impénitent de la communauté cap-verdienne en France où, en 1967, il enregistrera Bana à Paris…) et sort finalement d’un silence inquiétant duré une bonne dizaine d’années. Gira Sol a été réalisé avec la complicité de Ramiro Mendes et Adriano Gonçalves – c’est le vrai nom de l’homme de Mindelo – y donne tout son corps et toute son âme : entre les complaintes nostalgiques de la morna et les refrains plus vivaces de la coladeira, sa voix rayonne sur l’onde de rythmes chaloupés, pleure en compagnie du cavaquinho, explose enjouée avec les riffs de cuivres débordants. A l’âge de 65 ans, après une trentaine d’albums parus sur les marchés du monde entier, Bana (le gamin, en créole cap-verdien) nous distille encore, avec ses chansons intemporelles, le brio et l’envie de vivre qui ont toujours habité sa musique.

Gira Sol, de Bana (Iris Musique. Distrib. Harmonia Mundi)///Article N° : 489

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