Les violons du ghetto

The Buskaid Soweto String Ensemble

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Initié en 1992 en Angleterre par la violoniste Rosemary Nalden, le projet Buskaid (de busk, qui signifie en anglais « faire la quête en jouant dans la rue ») a débuté comme un soutien aux musiciens de Soweto en difficulté. De 1997 à 1999, il a pris de l’ampleur, avec la fondation d’une école et d’un ensemble du même nom, en Afrique du Sud. Aujourd’hui, « The Buskaid Soweto String Ensemble » effectue des tournées dans le monde entier et a enregistré de nombreux CD.

En 1992, Rosemary Nalden créé une association en Angleterre dont le but est de récolter des fonds afin d’aider au développement d’un projet autour de la musique à Soweto. Le projet avait été initié localement, mais les responsables manquaient d’argent pour acheter des instruments de musique. Malheureusement, suite à des différents au niveau de la gestion financière sur place, après quelques années, l’association choisit de ne plus supporter le projet initial. Rosemary décide alors d’aller s’installer en Afrique du Sud, et met en place un nouveau projet, le « Busked Soweto String Project », qui donnera ensuite naissance au « Buskaid Soweto String Ensemble ».
Lorsqu’elle commence à enseigner à Soweto, Rosemary est immédiatement frappée par le talent de certains de ses élèves. Au cours d’un passage à Londres, elle profite de séances d’enregistrement avec le chef d’orchestre britannique John Eliot Gardiner pour montrer à ses collègues une vidéo qu’elle a réalisée à Soweto. Lors d’un déjeuner où ils parlent du projet, le chef d’orchestre se joint à eux et se montre aussitôt intéressé. Il admire l’énergie et la musicalité spontanée de ces jeunes altistes, violonistes et violoncellistes africains. En février 1997, John Eliot Gardiner se rend en Afrique du Sud avec douze membres de « The English Baroque Soloists » pour faire travailler quelques étudiants de Rosemary et le chœur noir « Bonisudumo ». Il leur propose d’étudier des œuvres du compositeur français Jean-Philippe Rameau, jugeant que sa musique est parfaitement adaptée au contexte africain. Bientôt, des percussionnistes se joignent aux répétitions, et, pour la première fois, l’Europe rencontre l’Afrique, dans une fusion des cultures qui apportent une nouvelle dimension à la musique de Rameau. C’est le début d’une longue histoire, parsemée de concerts dans le monde entier et de la sortie de nombreux Cds.
Chaque année depuis dix ans, pendant les vacances de Noël, les enfants participent à un atelier de cordes dans le bush africain, et commencent à y préparer le concert annuel. Leur répertoire étant très varié, ils jouent rarement deux fois le même programme. Ils interprètent aussi bien de la musique classique, baroque, romantique ou contemporaine, que du kwela (1) !
Les enfants de Soweto n’ont pratiquement aucune connaissance de la culture et des traditions européennes, ce qui permet une grande flexibilité dans leur interprétation. Par ailleurs, selon Rosemary, ils ont une incroyable aisance à se saisir d’un style, que ce soit une valse viennoise ou une gigue irlandaise. Pour elle, tous ces jeunes ont un sens musical inné
Le 13 février 2007 The Buskaid Soweto String Ensemble s’est produit à la Cité de la musique, à Paris, dans le cadre du domaine privé « John Eliot Gardiner ». Au cours de ce concert, les musiciens étaient accompagnés par des danseurs de la compagnie « Dance for All ». Les mouvements utilisés dans la chorégraphie reflétaient la diversité du continent africain, où la danse sert principalement à accompagner les grandes étapes de la vie : naissance, mort, initiation. Le spectacle a conquis le public parisien, qui a longuement applaudi à la fin de la représentation. Les enfants sont aujourd’hui de retour en Afrique, mais ils restent heureusement parmi nous grâce à leurs enregistrements. Fin mars, une partie du groupe s’envolera pour les Etats-Unis où des concerts seront donnés à New York et à Boston afin de récolter des fonds. Une autre tournée est prévue en fin d’année en Nouvelle-Zélande.
Les quatre Cds produits par l’association sont en vente en ligne sur le site : www.buskaid.org.za. Tous les bénéfices des ventes servent à financer l’école, où environ 80 jeunes, âgés de 6 à 23 ans reçoivent un enseignement musical.

(1) : Le kwela était à l’origine une musique jouée au flûteau ; il prend sa source dans le Sophiatown des années 1950 et véhicule l’humour et l’optimisme développés par les Noirs en réponse aux violences policières qui ont précédé les déménagements forcés à Soweto. Les cars de police qui venaient rafler les gens chez eux étaient connus, dans l’argot des townships, sous le nom de kwela-kwela. Par association, la musique jouée par le joueur de flûteau qui se tenait au coin de la rue et qui était chargé de donner l’alarme a rapidement été surnommée le kwela.Prochains concerts :
29 mars : St. Botolph Club, Boston (by invitation)
30 Mars : Boston Arts Academy @ Roland Hayes Music School (617-635-8973)
4 Avril : The Winter Garden, World Financial Center, NY.
(212 417 7000)
6 Avril : Bedford Historical Hall, Bedford, New York
informations : www.buskaidusa.com///Article N° : 5854

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Les images de l'article
The Buskaid Soweto String Ensemble © James Sparshatt
The Buskaid Soweto String Ensemble © James Sparshatt





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