Au terme d’un périple ouest-africain au Togo, Sénégal, Nigeria et Côte d’Ivoire, le Centre Chorégraphique National de Montpellier a présenté fin novembre Pour Antigone au CCF de Ouagadougou. Sa directrice, la chorégraphe Mathilde Monnier, offrait avec le percussionniste Zani Diabaté et dix danseurs (dont quatre Burkinabè : Salia Sanon, Seydou Boro, Blandine Yameogo et Balguissa Zoungrana) une pièce chorégraphique où la danse contemporaine est revisitée par le métissage des cultures. Tradition et modernité cessent de s’opposer comme en témoignait le stage animé par Mathilde Monnier groupant danseurs des ballets traditionnels burkinabè et professionnels français ou bien le mélange des costumes d’un spectacle passionnant où lumière et son oeuvraient à renforcer la magie des corps et du choeur. Une scénographie minimaliste (tôles ondulées, sièges de voiture pour les palabres…) permettait de concentrer mythe et tragédie autour d’Antigone, femme anticonformiste et révoltée, en un jeu fascinant de gestes dissonants. Du grand spectacle.
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