Le public d’un festival de cinéma africain : étude de cas

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L’association Afrique sur Bièvre a initié les premières rencontres CINÉ REGARDS AFRICAINS. Cette manifestation s’est déroulée, durant la Semaine de la solidarité internationale, du 17 au 24 novembre 2007, au cinéma La Pléiade à Cachan et à l’Espace municipal Jean Vilar à Arcueil. On en trouvera ici l’analyse du public à partir du questionnaire reproduit en fin d’article.

Entre autres ambitions, nous voulions faire exister sur nos écrans le cinéma africain au même titre que les autres cinémas et nous désirions le faire découvrir à un public diversifié culturellement et socialement.
Pour atteindre ses objectifs, soutenus par nos partenaires, nous avons mis en place une politique tarifaire attractive : une seule entrée à payer pour voir les deux films de la soirée, séance d’ouverture offerte par la ville de Cachan. Mais, surtout nous avons effectué un gros travail d’information et de sensibilisation, réalisé en direction du réseau associatif local.
Pour vérifier nos objectifs et mieux connaître notre public, nous avons réalisé une enquête express à la sortie de chaque film projeté en soirée.
À l’entrée de la salle, distribution d’un questionnaire facile à remplir, six questions fermées, pas plus (voir annexe). À la sortie, plusieurs bénévoles pour inciter à répondre et recueillir les bulletins. Au bout du compte, taux de retour 75 %.
Quelques résultats et quels enseignements en tirer
Le public touché était majoritairement féminin (plus de 60 %) et adulte (environ 50 % pour les 30-60 ans et 30 % pour les plus de 60 ans) sur l’ensemble des trois séances. Les Cachanais représentent le groupe de spectateurs le plus important : 49 % ; avec un pourcentage nettement plus élevé pour les soirées à La Pléiade à Cachan : 63 % le samedi 17 novembre et 56 % le jeudi 22 novembre.
Par ailleurs nous avons pu observer, et plus particulièrement lors des soirées de Cachan, que la manifestation a rencontré un public caractérisé par une mixité sociale et culturelle. Habitants du centre-ville et des quartiers d’habitat social se sont retrouvés côte à côte pour applaudir « Faro, la reine des eaux » ou « Il va pleuvoir sur Conakry ». Et, ensemble, ils ont partagé leurs réactions et leurs émotions dans les échanges avec les réalisateurs et équipes de tournage présents.
Les indications relatives à la soirée d’Arcueil (10 % seulement de spectateurs venant de cette commune contre 25 % de Cachan et 65 % d’ailleurs), confirment à leur manière l’importance de l’engagement de relais locaux dans la réussite d’une manifestation de ce type. À Cachan, en raison des liens déjà tissés par les membres d’Afrique sur Bièvre, nous avons bénéficié de la collaboration de structures et associations pour atteindre un public inhabituel (1). Sur Arcueil et les communes avoisinantes, nous n’avons pu, faute de temps, identifier et créer un tel réseau partenarial. Aussi, cette année, nous avons décidé de renforcer notre action, en multipliant les contacts et en organisant une rencontre, bien en amont du prochain festival, avec les responsables d’associations pour voir ensemble comment mieux mobiliser le public.
À une forte majorité, les personnes enquêtées disent avoir eu connaissance de la manifestation par l’intermédiaire d’une association ou par « le bouche à oreille ». Il se confirme que les médias en région parisienne sont très difficiles à approcher et à convaincre de relayer une information. Aussi nous allons voir plus particulièrement du côté des médias locaux, de proximité.
Nous avions fait le pari d’une programmation fondée sur la diversité aussi bien thématique qu’artistique des genres. Entre drame et comédie, entre larmes et rires, entre colère et humour, les regards de cinéastes venus d’une Afrique si lointaine se révèlent être si proches sur nos écrans. Très majoritairement (plus de 80 %), les spectateurs ont apprécié les films présentés. Cette confortation de nos choix oriente la recherche, pour 2008, en direction d’une programmation elle encore faite de diversité et de surprises.
Ah, une dernière chose, le dépouillement par le biais d’Excel, nous permet, si besoin, une analyse qualitative très fine, salle par salle, film par film, etc.

1. Lors de la séance d’ouverture du 17 novembre, 11 personnes (sur les 119 ayant répondu à l’enquête) ont déclaré ne jamais aller au cinéma.Annexe : les questions :
Merci de bien vouloir remplir ce questionnaire en mettant une croix dans la case O correspondante
Vous êtes : un homme O ; une femme O
Vous avez : – de 30 ans O ; entre 31 et 60 ans O ; + de 60 ans O
Vous habitez : Cachan O ; Arcueil O ; autre, précisez :
Vous avez eu connaissance de cette manifestation grâce :
au réseau associatif O ; aux affiches O ; à la radio O ; à Internet O ; aux journaux O ; aux dépliants programmes O ; au bouche à oreille O
En général vous allez au cinéma : au moins 1 fois par semaine O ;
au moins 1 fois par mois O ; au moins 4 fois par an O ; jamais O ;
Avant de remettre ce questionnaire aux membres de l’équipe Afrique sur Bièvre en sortant, merci de bien vouloir répondre à une dernière question. Vous avez aimé le film :
pas du tout O ; un peu O ; beaucoup O ; à la folie O///Article N° : 7562

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