Discriminations : l’addition positive SVP !

Print Friendly, PDF & Email

Parfois amplifiée par la discrimination due aux origines ethniques, la première source d’exclusion est liée à la misère intellectuelle.

Et voilà, puisque le débat sur les discriminations, en particulier lié aux origines a l’air de piétiner, on sort le modèle américain : la discrimination positive.
Comme si l’élection d’Obama rendait certaines pratiques américaines acceptables, transposables dans notre pays.
Sommes-nous à ce point dépourvus de volonté, d’inventivité, ou tout simplement de conformité avec les valeurs gravées sur les frontons de nos institutions pour que l’on prenne le raccourci de copier ce qui se pratique aux États-Unis ?
Je ne crois pas que notre pays soit en capacité d’approuver une telle démarche et ce pour plusieurs raisons. D’abord, nombreux sont celles et ceux, et ils sont majoritaires, qui vivent en paix avec leur origine et ont trouvé place dans la société sans trop de difficultés. Ensuite, comment faire accepter aux Français ce qu’ils pourraient interpréter comme un « traitement de faveur » alors que depuis son élection, le Président est un adepte de la division, de l’individualisme et de la réussite individuelle. Cela risque d’exacerber les extrêmes qui ne manqueront pas de démontrer à l’opinion qu’être noir ou arabe donne des droits !
Si la discrimination est un fait réel, son traitement reste au stade de l’intention et à ce jour, on pourrait dire qu’une des richesses qu’elle a produite reste la sémantique ; D’issus de l’immigration nous sommes passés à minorités visibles et entre les deux, la liste est longue.
Pourquoi s’attacher à griller les étapes, ne pas voir l’élémentaire, chercher à compliquer quand les solutions peuvent être simples ? En fait, pour ne rien solutionner, complexifier la question est une bonne méthode.
La discrimination, pour nombreux qui la vivent est un fléau qui vient s’additionner à des souffrances que subissent des tas de Français ; échec scolaire, misère intellectuelle, chômage, violence etc.
Être originaire de… n’est pas toujours la première raison qui exclut et il ne faut pas avoir peur de le dire. Ce qui exclut en premier et que les origines ethniques viennent amplifier, c’est la misère intellectuelle.
Ne pas avoir accès correctement et dans l’égalité à la connaissance, aux savoirs, à la culture, à la littérature etc. est une des premières discriminations.
Par exemple, n’avoir pour seul langage celui qui n’est compris que par ses copains de la cité est un élément discriminant au premier chef.
Le vrai débat est donc là !
Quand notre pays saura donner les mêmes chances à toutes et à tous d’accéder à la base, d’acquérir les armes nécessaires pour s’insérer, c’est-à-dire s’enrichir intellectuellement, avoir l’esprit critique, comprendre le monde, alors, la discrimination verra ses effets moins dévastateurs.
C’est un peu comme le Sida ; le virus ne tue pas mais il affaiblit les immunités qui elles tuent. Si un individu est porteur du virus de la misère intellectuelle cela va affaiblir sa force, sa capacité à lutter contre les discriminations entre autre.
Sans renier la souffrance de nombreux citoyens rejetés du fait de leurs origines, passer à la discrimination positive est un raccourci.
L’addition positive ne peut être autre chose qu’un vaste plan Éducation qui comporte l’accès aux savoirs et pas uniquement à l’école mais partout et tout le temps.
Ça, ce serait volontaire et conforme aux valeurs de notre république.

///Article N° : 8194

  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Laisser un commentaire