Sept Vies

De Gabriele Muccino

Sept livres qui pèsent sept tonnes
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Will Smith est en train de battre des records alors qu’il collectionne les premières places au box-office. Mais que lui vaut ce succès ? Sept vies est d’une mièvrerie confondante, l’intrigue défie toute logique psychologique et seule la rétention d’information pendant les deux premiers tiers du film évite une trop rapide évacuation de la salle de cinéma. Le public est-il vraiment subjugué par la rédemption cathartique de ce personnage aux ambitions shakespeariennes ?
Le titre anglais, Seven Pounds, est une référence au Marchand de Venise et à la livre de chair que l’usurier juif, Shylock, entend prélever du corps d’Antonio en cas de non-paiement de sa dette. Le personnage de Will Smith est responsable de la mort de sept personnes, dont sa femme, dans un accident de voiture. Il va tenter de se racheter en faisant le sacrifice de sa chair. Les personnages de Shakespeare avaient le mérite de présenter des motivations parfaitement crédibles : Antonio trouvait à juste titre que le prix était quelque peu excessif tandis que Shylock entendait bien se faire payer de toutes les injustices que les Chrétiens lui avaient fait subir. Ici rien de tout ça, le personnage principal est suicidaire et loin de considérer que la vie n’a aucun sens, il la place au contraire au niveau le plus sacré en recherchant le don absolu de sa personne pour le bien des autres. Comment réconcilier cet amour du vivant avec le désir de mort ? Sept vies repose sur une vision du sacrifice christique quelque peu absurde.

///Article N° : 8354

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