André Brink :  » Peut-être que mon idéalisme était un peu trop grand pour la réalité « 

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Grand écrivain sud-africain traduit dans de nombreux pays, mais aussi figure de la lutte anti-apartheid, André Brink était l’invité de l’Escale du livre de Bordeaux (1) à l’occasion de la publication de Mes Bifurcations, son livre de mémoires (2). Répondant, lors d’un grand entretien public le 8 avril aux questions éclairées de Catherine Pont-Humbert (3), il a évoqué l’histoire de son pays, son rapport à l’écriture et son engagement dans la lutte contre l’apartheid, né de la prise de conscience, après le massacre de Sharpeville (4), qu’il lui fallait réinventer le jeune homme qu’il était alors, issu d’une famille afrikaner descendant de colons boers. La force de son témoignage nous incite à mettre cet entretien en partage avec nos lecteurs. En voici la retranscription.

Dans les  » Bifurcations  » vous évoquez la violence souterraine que vous ressentiez autour de vous, bien avant les évènements de Sharpeville. Une violence très oppressante ressentie dès l’enfance. Vous posez cette question :  » la topographie des lieux stimulerait t-elle une sorte de désespoir  » ? Y avez-vous trouvé une réponse ?
Pas encore parce que c’est une question qu’on vit toujours et que l’on doit redéfinir tout le temps. Au cours de ces dernières années on a conscience de la croissance de la violence en Afrique du Sud. C’est le problème le plus important auquel sont confrontés les habitants du pays. On arrive à un point où l’on se rend compte que l’on a toujours vécu cette violence sous différentes formes. Je me suis toujours demandé D’où vient cette violence qui va plus loin et qui ajoute toujours quelque chose en plus à la situation, une situation déjà déprimante et dramatique. Je ne suis pas encore arrivé au bout de ces questions.
Tout le monde, noirs et blancs confondus est conscient de cette violence croissante en Afrique du Sud. Elle remonte bien loin dans notre histoire et dans celle du monde actuel.
Elle ne s’annonce pas seulement sur le plan des actes violents qui se déroulent dans l’actualité, elle se situe en arrière-plan, elle se trouve à la base de tout ce qui se passe à la surface. Elle est dans la vie de tous les jours. Ça me fascine mais cela va beaucoup plus loin que la fascination. Il faut trouver des solutions, des réponses.
Je crois que parmi pas mal d’autres choses, on devient écrivain à cause des questions que l’on se pose et en Afrique du Sud, il y a une multitude de questions qui doivent rester sans réponse. Mais c’est aussi une sorte d’aventure, qui peut être très néfaste, très déprimante, mais qui, en même temps, peut être provocante dans le meilleur sens du mot.
Vous avez très jeune réussi à nommer cette violence, ce qui n’était pas facile au début.
Je crois qu’il y a une étape très importante dans votre vie. Vous étiez étudiant en France, au tournant des années 50/60. Pour la première fois de votre vie vous rencontrez des noirs qui ne sont pas des ouvriers, ni des subalternes. Et vous avez ce choc incroyable…
Cette découverte coïncidait avec le massacre de Shaperville en Afrique du Sud qui était quelque chose d’affreux et en même temps il y avait ce choc positif, remarquable qui a été pour le jeune étudiant que j’étais de rencontrer des noirs qui n’étaient pas des subalternes mais mes égaux, mes collègues parmi les étudiants à la Sorbonne au début des années 60.
J’ai honte de l’avouer, mais la première fois que je me suis retrouvé dans un restaurant du quartier latin à table avec d’autres étudiants parmi lesquels il y avait des noirs, c’était presque impossible au début pour moi de continuer à manger ! C’était quelque chose d’inimaginable en Afrique du Sud. Et après quelques instants je me suis dit, mais pourquoi pas, qu’est-ce qu’il y a d’anormal dans cette situation ? C’est la vie ordinaire de tous les jours dans le reste du monde. Et ça a été mes premiers dans la découverte de ce qu’était l’Afrique du Sud, de ce qu’était ce monde en transition qui s’annonçait. Quelques années plus tard, quand je me suis retrouvé à Paris, dans le cadre de manifestations de mai 68, on se trouvait toujours à la recherche d’un monde nouveau. Plonger au fond du gouffre pour trouver du nouveau. Nous étions au cœur de cette découverte baudelairienne. C’est quelque chose qui m’a tout le temps inspiré. À travers et parmi toutes les expériences déprimantes de ma vie, il y a toujours eu ce choc de la découverte, de l’aventure, de ce qui est remarquable, de ce qui est positif, de ce qui est magnifique et pas ordinaire au milieu des jours tellement ordinaires.
Votre livre  » Mes bifurcations « , alterne les mémoires d’évènements publics dans votre pays et des choses plus intimes. Parmi les choses très belles dont vous parlez, vous évoquez votre découverte du langage le jour ou vous prenez conscience du fait que l’afrikaans, qui est votre langue maternelle, n’est pas la seule langue au monde. L’anglais que vous découvrez vous ouvre un autre monde…
Ça reste une des découvertes les plus remarquables de ma vie. Ce jour dont vous parlez, j’avais six ans, je venais d’apprendre quelques mots d’anglais que je n’avais jamais rencontré dans ma vie. Cela a été comme la découverte d’un autre monde, d’un monde miraculeux. Je crois que c’est cette première expérience, du pouvoir du langage qui m’a poussé vers l’écriture. Elle contient la découverte de ce que c’est que de nommer.
Je me souviens qu’il y a une vingtaine d’années, lors de mon premier voyage à Prague, j’ai visité le cimetière juif au côté duquel il y a un petit musée où sont rassemblés des dessins faits par des enfants du camp de Treblinka. On avait demandé à des enfants d’écrire ou de dessiner leur expérience dans ce camp. Ces enfants ne savaient pas qu’ils allaient mourir et que ce serait la dernière chose qu’ils feraient. Un petit garçon hollandais n’a pas fait de dessin mais a écrit :  » ici je n’ai pas vu de papillon « . Pour lui c’était là t toute l’expérience de Treblinka. Et c’est pour moi le fond, le cœur de toute l’expérience de l’écriture ; ne pas seulement dire ce qu’il y a, ce qu’on a vu, ce qu’on a vécu mais aussi ce qu’on n’a pas vu. En nommant le papillon, ce petit garçon a effectué le miracle de ressusciter ce papillon qu’il n’a pas vu à Treblinka.
Et l’expérience de l’écriture pour moi, après des dizaines d’années de ma vie, consiste à me rappeler ce que j’ai vu mais aussi à me rappeler les rêves, les mémoires de ce que je n’ai pas vécu. À travers le langage, c’est donc une multitude de possibilités que l’on évoque et auxquelles on rend la vie.
La connaissance de l’anglais vous a permis, à un moment de votre vie, en 1973, lorsque votre roman  » Au plus noir de la nuit  » a été censuré, de le traduire en anglais et donc de vous opposer à la censure…
Elle a été une des décisions les plus importante de ma vie. La décision de dire non est une décision totalement camusienne, parce que ce non créateur est en fait un oui interminable qui me jette contre le monde. C’est aussi pour moi une des origines de l’écriture.
Il y a la possibilité de dire non à tout ce qui m’est imposé de l’extérieur mais parfois aussi de l’intérieur. Le non d’Antigone qui disait non à Créon, disait non à tout ce qui menaçait de diminuer l’étendue de l’expérience humaine. À travers le non qui refuse tout ce qui menace de diminuer les possibilités humaines, il y a la possibilité de vivre, de manifester l’importance de la vie contre la mort, de s’élever contre toutes les forces qui représentent la mort dans le monde.
Vous venez de citer deux noms très importants : vous avez parlé d’Antigone à laquelle ressemblent tous les personnages féminins de vos romans. Et vous avait parlé de Camus. Sa vision de l’homme révolté est extrêmement importante et on peut dire que votre roman  » Une saison blanche et sèche  » est indirectement inspiré de Camus…
Il est resté l’inspiration centrale de toute ma vie. Je crois que c’est aussi dû au fait qu’il a trouvé la mort juste quelques mois après mon arrivée à Paris. J’avais commencé à le lire bien avant de venir y faire mes études et je l’ai admiré dès le début. À Paris, j’ai commencé à vivre l’expérience existentielle comme Camus l’a interprétée. Il se disait non existentialiste, mais il l’était dans un sens peut-être plus profond que ne l’était Sartre et pas mal d’autres. Il a été un des phares, dans le sens baudelairien encore une fois, de toute ma vie.
Et le fait que cet homme-là qui prononçait à travers tous ces écrits ce non d’Antigone, qui exprimait la nécessité de se révolter contre tout ce qui menace l’humanisme, l’essence humaine de l’être, c’était très fort pour moi.
Je vivais l’expérience de ce que c’est que d’être étranger dans le monde, non pas seulement à travers les écrits de Camus et de pas mal d’autres écrivains que je lisais à ce moment-là, mais dans la vie de tous les jours. Quand je suis arrivé en France, je parlais un tout petit peu le français que j’avais appris à l’université en Afrique du Sud. Mais le français enseigné dans les universités sud-africaines n’avait presque rien à voir avec le français parlé en France. Je me sentais donc toujours un peu à l’écart. Je me sentais étranger, mal placé.
Ce n’était pas seulement une expérience philosophique mais une expérience que je vivais tous les jours. Au marché ou j’allais m’approvisionner, il y avait un étalage tenu par une femme. J’étais très timide et quand je lui disais ce que je voulais, elle riait et se moquait de moi. Pour elle j’étais une petite blague qui se répétait tous les jours. Et ça a duré quelque mois. Et un beau jour qu’elle se moquait de moi, je me suis terriblement fâché et je m’attendais à ce qu’elle soit encore plus fâchée que moi. Mais elle a commencé à sourire, avec un sourire tellement bienveillant, plein de générosité… Elle m’acceptait dans la vie parisienne, dans la vie française, en reconnaissant que j’étais là. À partir de ce jour, elle m’a ouvert une porte dans la vie française.
Cette expérience que de se trouver toujours au seuil de la vie, un seuil qu’elle m’a aidé à franchir, c’est pour moi l’essence camusienne du monde. Il représentait l’essence de tout ce que je voyais à cette époque-là. Et puis il a tout d’un coup trouvé la mort dans une situation absurde. Cet accident c’était vraiment l’absurde personnalisé, pas l’absurde théorique mais l’absurde pleinement réel. Camus a été un personnage clé dans toute ma vie. Et c’est une redécouverte que je fais constamment à travers mes lectures, à travers ce que j’écris, à travers tout ce que j’exprime dans la vie.
Il y a d’ailleurs dans vos romans une question qui revient sans cesse, qui peut être un héritage de Camus, qui est celle du rapport de la littérature à la vérité. D’une certaine façon, on pourrait dire que l’ensemble de votre œuvre pose inlassablement cette question…
Le rapport de la littérature à la vérité oui. Mais il y a d’autres choses qui se lient au concept de vérité. C’est bien sûr la liberté et aussi la justice. Ces questions qu’il a abordées avec tellement de lucidité dans son discours de Suède, synthétisent pour moi tout ce qu’il représentait dans les lettres françaises.
Il y a dans vos romans, bien sûr la présence d l’histoire, et du politique mais aussi la question de la solitude et des efforts qu’il faut faire pour entrer en contact avec l’autre.
Comment faites-vous le lien entre les grandes questions historiques qui traversent vos textes et ces questions toutes simples du quotidien ?
Ce n’est pas si facile de répondre à cette question qui reste une question fondamentale dans ma perception du monde. C’est peut-être aussi une conséquence de l’apartheid en Afrique du Sud (qui signifie  » mettre à part « ,  » séparer les choses « ). Nous avons vécu conscients dans une situation de compartimentalisation où chaque expérience était plus ou moins isolée des autres. J’ai toujours été un enfant, ensuite un homme très conscient de me trouver un tout petit peu à l’écart des autres. Je ne me trouve pas très facile dans mes rapports avec les autres sauf à travers l’amour qui reste pour moi l‘expérience la plus profonde d’une vie, parce que là on réussit à surmonter les blocages, les menaces de la solitude afin de toucher la main de quelqu’un d’autre. C’est aussi ce que l’on fait dans un certain sens à travers l’écriture qui est aussi une affirmation, une confirmation de la solitude. Mais il y a des moments splendides au centre de l’expérience de l’écriture.
Ce ne sont que des petits instants,  » un instant dans le vent  » à l’image du titre de mon roman [ndlr paru en 1976]où pour la première fois j’ai abordé l’essence de cette expérience où on s’évade, pour un instant, de la solitude, afin de constater que oui, il existe des autres, il existe un autre. On peut alors arriver temporairement à ne plus être à distance du reste du monde. Et ce sont ces moments qui rendent possible et valable tout le reste de la vie.
Vous est-il arrivé parfois d’avoir la tentation du silence, d’avoir la tentation de vous taire, de ne plus prendre la parole ? D’ailleurs, et ce n’est peut-être pas anodin, plusieurs titres de vos romans contiennent le mot silence…
Le silence est la négation du langage et la négation de la vie. J’ai connu un homme, dont j’ai même oublié le nom qui avait ces mots :  » la parole sert à corriger le silence « . Pour moi c’est la phrase clé de l’écriture. On n’arrive jamais à totalement corriger le silence mais il faut quand même essayer de lui répondre. À travers les mots que l’on prononce, à travers les paroles que l’on écrit, on prend de plus en plus conscience du silence qui se trouve autour de tous les écrits, de tout le langage dont l’homme se sert. On peut faire de toutes petites manifestations de l’importance de la parole, mais on finit toujours par constater que le silence entoure le monde, la vie, l’existence. Mais il y a des petits moments de satisfaction où l’on se rend compte que l’on peut prononcer quelques mots qui, pour un instant, vont corriger le silence. L’acte de l’écriture c’est essayer de passer outre, essayer d’aller au delà, c’est d’ailleurs la grande aventure de l’être vivant.
Vous avez choisi pour titre à vos mémoires  » Mes bifurcations  » mais si on regarde bien, votre trajectoire de vie est remarquablement cohérente parce que le projet d’écriture a été là très tôt et finalement vous n’avez pas bifurqué…
Il y a toujours des bifurcations sur ce qui est rectiligne. Ce qui bifurque de cette ligne droite, donne la texture, la densité à l’expérience. On peut donner l’impression de suivre une ligne directe mais il faut avoir conscience des autres bifurcations qui existent toujours.
La ligne directe qui est vraiment efficace c’est celle qui continue de suggérer à l’existence la possibilité d’autres lignes qui existent autour.
Vous avez pris la plume à plusieurs reprises dans la presse notamment en 2008 où vous manifestiez beaucoup de désillusion quant à l’avenir de votre pays. Vous vous en preniez de manière virulente aux dirigeants politiques de votre pays. Êtes-vous toujours aujourd’hui dans cette position de grande désillusion sur ce qui se passe dans votre pays ?
Pour expliquer cette désillusion, il faut comprendre le moment d’euphorie que moi et pas mal d’autres en Afrique du Sud et dans le monde vivaient à l’époque de ce qu’on appelle  » la nouvelle Afrique du Sud « . Elle correspond à celle où Mandela sortait de prison et devenait président du pays. Cette euphorie a duré quelques années, les années de sa présidence, qui malheureusement devait prendre fin parce qu’il avait pris la décision de s’écarter du pouvoir, bien qu’il reste une figure de poids pas seulement pour l’Afrique du Sud mais pour le monde entier.
C’était tellement bouleversant de constater qu’un monde, qu’un système politique dont on a rêvé pendant si longtemps était en train de se réaliser, qu’il y avait la possibilité qu’un tel monde existe ! Mais après seulement quelques années, ce rêve a commencé à se dissiper parce que les hommes politiques ne sont que des êtres humains après tout… C’était difficile après cette époque d’euphorie qui a suivi l’accès au pouvoir de Mandela d’accepter qu’elle devait prendre fin, que les êtres humains n’étaient que des êtres humains.
Avant le changement politique de 1994 en Afrique du Sud, au cours des années ou l’ANC était un mouvement en exil, j’avais eu l’occasion, la grande joie de rencontrer la plupart de ses dirigeants à l’extérieur du pays, en Australie, en Irlande, en Grande Bretagne et ailleurs en Afrique, surtout à Lusaka qui était la capitale de l’ANC en exil. Et je sentais que j’avais raison de voir dans les dirigeants de ce mouvement la possibilité de la réalisation d’un rêve. C’était des gens très ordinaires, mais en même temps des gens qui ont connu à travers l’exil, à travers la souffrance – qui a duré pour plusieurs d’entre eux une trentaine, peut-être une quarantaine d’années – des expériences affreuses.
Ils ont continué à démontrer une humanité incroyable au cœur de ce monde, surtout Mandela et je croyais que j’avais raison de m’attendre à ce qu’une fois arrivés au pouvoir ils réagiraient d’une façon différente des autres leaders africains. Mais peut-être que mon idéalisme était un peu trop grand pour la réalité. Je croyais profondément, sincèrement que ces gens-là arrivés au pouvoir annonceraient une nouvelle façon de diriger le pays, d’organiser la politique. Mais après seulement quelques années, ils ont commencé à faire les mêmes erreurs que les dirigeants de l’apartheid et les autres dirigeants en Afrique, démontrant qu’ils n’étaient que des êtres humains. C’est peut-être quelque chose de bien que de constater que ce n’était que des êtres humains mais en même temps c’est une telle déception ! Cette source de désillusion est devenue de plus en plus importante dans ma vie et ces dirigeants dont j’attendais une nouvelle façon de vivre, me décevaient si profondément que ça avait fait basculer mon sens des possibilités d’une Afrique du Sud nouvelle.
Et ce moment dont vous venez de parler correspondait vraiment à un moment de grande déception qui, malheureusement, persiste. Mais parce que je suis peut-être plus optimiste que pessimiste, je crois toujours que si on fait un tout petit pas en arrière pour faire la comparaison entre l’état actuel de l’Afrique du Sud et la période de transition, il faut avouer que l’on a fait pas mal de progrès. Beaucoup de choses tournent mal sur la surface mais on a raison de croire qu’on avait bien démarré, qu’on a commencé à aller dans la bonne direction.
Malgré tout ce qui ne va pas dans l’Afrique du Sud actuelle, il y a des raisons de continuer à croire que ce n’était pas une illusion. Bien que je sois déçu à beaucoup d’égards, je retiens l’espoir fervent de me trouver avec les autres dans la même direction et de pouvoir attendre une suite qui ne soit pas entièrement néfaste.
Malgré toutes les désillusions et malgré la complexité de cette situation politique, il y a une chose chez vous qui est plus forte que tout, qui est présente dans vos romans et que l’on retrouve de façon sensible dans  » Mes bifurcations « , c’est votre amour pour votre pays. Vous aimez l’Afrique du Sud, il y a des pages magnifiques sur le Cap, la ville ou vous vivez et on sent un amour sans borne pour ce pays.
C’est vrai. La possibilité et la joie d’un amour pour une terre, c’est quelque chose que m’ont appris Jean Giono et quelques autres écrivains du Midi de la France. Savoir combien le lien qui lie un être humain à la terre qui lui a donné vie, qui lui a fourni la possibilité de vivre, reste quelque chose d’essentiel dans la vie même. Marcher nus pieds sur la terre, sentir la terre, renifler les odeurs de la terre…
Ce sentiment d’être réel sur une terre réelle où toutes les dimensions sont définies parce qu’on peut voir, ce qu’on peut sentir, ce qu’on peut entendre donc ce qu’on peut apprendre à travers tous les sens, c’est quelque chose que rien ne peut nous enlever, c’est une réalité qui s’affirme tous les jours et qui nous définit.

1. Du 9 au 11 avril 2010. Bordeaux. www.escaledulivre.com

2. Mes Bifurcations, André Brink, Ed. Actes Sud, 2010

3. Productrice à France Culture

4. Le 21 mars 1960, la police sud-africaine ouvre le feu sur une foule de manifestants protestant contre le port obligatoire du passeport, en vigueur depuis la promulgation du « Pass Law Act ». Elle Tue 69 personnes et en blesse 180. Marquant un tournant majeur dans l’histoire sud-africaine, cette tuerie déclenche une vague de protestations nationales et internationales.///Article N° : 9431

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