Si tu veux savoir, je suis positif (Ask me I’m positive)

De Teboho Edkins

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Ce qui réjouit dans Si tu veux savoir, je suis positif, c’est l’âge du réalisateur ! A 23 ans, Teboho a le même âge que ses sujets, trois Noirs qui s’enfoncent dans le Lesotho avec un cinéma mobile pour prévenir une population déjà à 30 % positive. Ayant grandi au Lesotho avant de partir aux Etats-Unis puis en Allemagne, il partage leur langue aussi bien que leur souci de ne pas voir l’Afrique australe submergée par l’épidémie. Les films de la série Steps for the future sont là comme outils de prévention, avec leur beau slogan : « Actually, life is a beautiful thing » (en fait, la vie est une belle chose).
Rien de dramatisant ici : avec tous les préjugés colportés, les publics ont du mal à croire que les trois jeunes en bonne santé qui animent les débats en rigolant sont porteurs du virus. Leur honnêteté est flagrante dans le film, où ils se livrent dans une belle intimité avec le réalisateur blanc jusque dans leurs pulsions sexuelles, leur peur de la mort ou leur aveu d’avoir contaminé de nombreuses femmes. Une relation possible dans un Lesotho qui n’a pas connu l’apartheid, difficile à imaginer en Afrique du Sud.
C’est cette même honnêteté qui leur permet de dire dans les meetings que « si on est pas honnêtes entre nous, on va tous mourir ». Ils dansent en arrivant dans les écoles, rient en installant le cinéma. Cette décontraction paye : les élèves osent des questions franches, les hommes des villages aussi. Un road movie témoin, sans grande dimension plastique mais traversé par un grand vent de sincérité.

///Article N° : 3480

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