Waalo Fendo

De Mohamed Soudani

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Soudani a le sens de l’image. Cameraman et chef opérateur avant d’être réalisateur, il sait choisir le cadre qui d’emblée sert son sujet et fait sourdre l’émotion. En lui alliant une bande son sensible et un montage mêlant comme un blues la vie et la mort, l’ailleurs et l’ici, il réussit un film qui laisse des traces. Ce n’est peut-être pas forcément l’histoire dramatique et banale de Demba qui s’ancre dans nos mémoires : comment il rejoint son frère Yaro dans l’enfer de l’immigration en Italie et, deux mois plus tard, en sera réduit à essayer de comprendre pourquoi il a été assassiné près de la gare centrale de Milan. Ce sont sans doute davantage ces moments captés, ces regards dans le brouillard de Milan, ces couloirs de métro et ces rues hostiles, ces images d’Afrique comme une respiration, la dureté comme la chaleur du groupe… Car ce film n’est ni manichéen ni linéaire : il s’inscrit tel un blues sincère pour tout simplement en appeler à un peu plus de tolérance et d’amitié. Et nous convainc entièrement.

///Article N° : 850

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