Zarabi

Oum (Loft Music - MDC)

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Dernier album de la chanteuse marocaine Oum, Zarabi dialogue avec les vents du désert marocain. Les sonorités sahraouies y croisent le jazz cubain, la langue darija et le chant des oiseaux.

L’épurement de Zarabi retrouve les confins du désert marocain. Ses échos et son silence, glissés entre les percussions et les notes marocaines du oud, celles, cubaines, d’une trompette et d’une contrebasse. Loin nous semblent alors les premiers amours soul et hip-hop en anglais de Oum, de retour dans le berceau darija. Une vieille maison dans l’oasis de M’Hamid El Ghizlane pour enregistrer, s’était dit Oum. Mais ce sont le sable et le vent du désert qui dessinèrent finalement le paysage de Zarabi. « Pour que l’on sente la vulnérabilité du désert, que l’on entende le vent et les oiseaux » explique l’artiste.
Né aux portes du Sahara, Zarabi est une déclinaison plus intime de l' »âme marocaine » [en référence à l’album précédent de la chanteuse, Soul of Morroco, 2013], elle qui se dit « marocaine, donc arabe, méditerranéenne et africaine ». Son héritage hassanya résonne tout au long de l’album : les crotales gnawi rythmant Wall, et le titre Lila évoquant le nom des cérémonies de transe, la guitare touarègue. Une kora malienne se ballade aussi entre les notes blues de la trompette, sur N’Nay, rappelant la filiation, entre musiques noires et nord-africaines. Repris en arabe dialectal, le mambo (cubain) de Maria Teres Vera clôt cette œuvre composée comme une ballade sans ruptures, aux notes sereines et justes.
Le chant des oiseaux, souvent, accompagne les envolées soul vers lesquelles tend la douce voix d’Oum. Un maillage d’humeurs et d’influences tissé avec deux couples de musiciens, cubain et marocain. Zarabi résonne aussi comme une métaphore des œuvres que façonnent les habitantes de M’Hamid, assemblant à partir de vêtements qu’on leur apporte des tapis qui sont la mémoire vestimentaire d’une famille.

Zarabi, octobre 2015, Loft Music – MDC///Article N° : 13442

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