Afrique et diasporas noires à l’honneur au Jazz Gallery

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Une scène-galerie d’art new-yorkaise de haut cru expose le jazz et son histoire, et ouvre ses portes à la world.

Ce petit club new-yorkais qui préfère se définir comme un « centre culturel international de jazz », a posé sa partition il y a sept ans, à Manhattan, dans le quartier de Soho. De chaque côté des bancs qui accueillent les spectateurs, le Jazz Gallery expose : sur les pans de mur blanc, un petit bout de l’histoire du jazz se raconte, en photographies. Sur scène, cette même histoire se continue, en chair, en mélodie et en rythme, mais non à la manière d’un tableau figé. A bras ouverts, la programmation est, elle aussi, loin d’être figée : jazz expérimental, afro-jazz, latin-jazz, cuban-jazz, et world, se côtoient sans heurts. Sans doute parce que le maître des lieux n’a pas oublié que le jazz venait de loin et que décider de l’enfermer dans une définition trop étroite, dangereusement puriste, serait comme nier son esprit et son souffle originel, par essence transculturel. « Je veux remonter aux sources du jazz, explique ainsi Dale Fitzgerald, qui a vécu plusieurs années au Ghana. Il est important de ne jamais perdre de vue la relation historique qui lie cette musique à l’Afrique de l’Ouest. Ce qui m’intéresse, poursuit-il, c’est de montrer comment aujourd’hui le jazz se nourrit de la world ; en quoi il reste vivant en intégrant des ingrédients puisés notamment dans les ‘musiques du monde’, qu’elles soient d’Inde, de Chine ou de la diaspora noire. Ce sont toutes ces connections transfrontalières fascinantes auxquelles j’ai envie de rendre hommage avec le Jazz Gallery. »
L’an dernier, le public a pu découvrir une série d’artistes africains, résidents new-yorkais. Comme le vocaliste camerounais Gino Sitson ou le percussionniste ghanéen Kwaku Kwaakye Obeng – chargé depuis peu d’ateliers hebdomadaires de percussions. La prestation régulière de Léon Parker, un percussionniste largement nourri de rythmes et mélodies d’inspiration africaine, témoigne de la place centrale réservée au continent noir dans la programmation du Jazz Gallery. Enfin, si le légendaire pianiste Randy Weston, explorateur assidu des sources africaines du jazz, a choisi de fêter ses 75 ans en ce lieu, le 8 avril dernier, c’est peut-être que ce club new-yorkais est plus qu’un club où l’on vient se produire. A force de passion et de simplicité, Dale Fitzgerald a réussi à en faire un lieu où les musiciens se sentent non seulement respectés mais aussi un peu comme chez eux. Et le public avec. Un détail : ici, point de harcèlement à la consommation alcoolique ou autre. Sur une table, toute simple, où sont exposées des cartes postales à la vente, on se sert à boire, seul. Vin pour tous. A côté des quelques bouteilles et verres en self-service, une grande boîte transparente accueille le(s) billet(s) vert(s) que chacun voudra bien y glisser. (1) A sa guise.

1. Le club bénéficie du parrainage de l’Etat de New York.www.jazzgallery.org///Article N° : 102

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