Bronx-Barbès

D'Eliane de Latour

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L’anthropologue Eliane de Latour, dont c’est le premier long métrage après une série de documentaires, a longuement préparé son film sur le terrain, avec les jeunes de ces ghettos d’Abidjan qui prennent le nom de Bronx ou Barbès, et ça se voit : de la langue, le nushi des ghettos, aux comportements, tout colle et tend à donner à cette histoire purement fictionnelle de braquages, d’amitié trahie et de réconciliation un véritable intérêt sociologique. Pourtant, une gêne s’installe qui n’est pas dans le sujet mais dans son traitement cinéma, sans doute parce que le film théâtralise tant ces guerriers nommés Toussaint, Tyson, Scarface ou Tupac qui manient la légende pour exister aux yeux de leurs semblables qu’ils finissent par apparaître comme les marionnettes d’une mise en scène si envahissante qu’elle interdit ces failles qui auraient restauré aux personnages leur humanité. De l’homme qui court de Peebles aux soupirs aquatiques de Mambety, les seuls passages de poésie sont des références et le reste du film finit par apparaître comme une pale imitation du cinéma newjack. Son intérêt reste pourtant cette entrée dans un imaginaire, celui des ces jeunes qui risquent tout car ils n’ont rien, de ces enfants des cités du monde.

2000, 1 h 50, avec Antony Koulehi Diate, Loss Sylla Ousseni, Edwige Dogo, Shang Lee Souleyman Kéré, David Cyril Gue. Prod. Hachette Première/Films d’ici. Distr. President Films. Sortie France le 22 novembre.///Article N° : 1659

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