Fiche Film
Histoire/société Interculturel/Migrations
LONG Métrage | 2011
5 Caméras Brisées
Date de sortie en France : 22/11/2011
Pays concerné : Territoire palestinien
Durée : 90 minutes
Genre : guerre
Type : documentaire

Français


Cinq Caméras Brisées (Five Broken Cameras) est un documentaire franco-israélo-palestinien écrit et réalisé par Emad Burnat et Guy Davidi, et sorti en 2011.



Lorsque Emad Burnat, Palestinien de Cisjordanie, s’est vu offrir une caméra pour la naissance de Gibreel, son quatrième fils, en 2005, il n’imaginait pas qu’il réaliserait un jour un long métrage. Il faut dire que c’est ce jour-là que les bulldozers israéliens sont entrés dans le village de Bil’in où ils se sont mis à abattre les arbres (des oliviers pour la plupart) pour construire le « mur de séparation » expropriant les 1 700 habitants de son village de leurs terres pour étendre et « protéger » la colonie juive de Modi’in Illit, prévue pour loger 150 000 colons d’ici 2020. Emad s’est donc mis à filmer non seulement Gibreel, sans oublier sa femme et ses autres fils, mais aussi les actions de résistance que les habitants de Bil’in ont commencé à entreprendre. Ils ont adopté une forme de lutte non-violente pour obtenir le droit de rester propriétaires de leurs terres et de continuer à aller les cultiver de l’autre coté du mur car c’est leur seule source de revenus. Emad s’attachera à filmer au plus près les villageois dans leur lutte quotidienne, et non pas seulement les violences spectaculaires recherchées habituellement par les medias.

Emad a ainsi réalisé une chronique de la résistance de Bil’in : les manifestations des villageois auxquels sont venus se joindre des pacifistes israéliens et de tous pays. La plupart du temps, il s’agit de marches plutôt bon-enfant partant du village vers le mur de séparation derrière lequel les militaires les attendent et, malgré les barbelés qui les protègent, les soldats pour disperser les manifestants tirent des grenades lacrymogènes, des balles en caoutchouc… Emad a ainsi filmé les premières arrestations, les premiers blessés, le premier mort, l’homme le plus gentil du village que tous les enfants adoraient.

La caméra (ou plutôt les cinq caméras successives) est donc devenue un témoin, une « arme », dans la mesure où elle a servi à témoigner des violences des soldats, parfois à les calmer mais pas toujours… puisqu’elle lui vaudra d’être arrêté pour avoir filmé. Elle lui servira aussi de « bouclier » le jour où elle lui sauvera la vie en recevant la balle qui l’aurait sinon atteint en pleine tête. Par divers actes de violence des soldats, cinq caméras seront ainsi brisées.

Ce documentaire montre bien sur la durée le conflit vu de l’intérieur, la volonté des Palestiniens de coexister pacifiquement avec les Israéliens, les paradoxes qui font que les Israéliens arrêtent, blessent, tuent mais que, paradoxalement, le jour où Emad a un accident qui aurait pu lui être fatal, il est sauvé grâce aux soins prodigués dans un hôpital israélien. De même pour le montage de son documentaire, Emad fera appel au réalisateur Guy Davidi, pacifiste israélien qui a participé à de nombreuses manifestations des villageois.

Le résultat est tout d’abord un beau documentaire qui mêle vie intime, familiale et vie sociale. Il a déjà été vu par de nombreux Israéliens, il a obtenu dix-sept prix* et est même en compétition pour les Oscars à Hollywood. Ce documentaire est aussi une belle leçon de collaboration entre un Israélien et un Palestinien, une leçon d’espoir que la lutte pacifique des habitants de Bil’in, devenue emblématique, puisse un jour contribuer au rétablissement des Palestiniens dans leurs droits.

5 caméras brisées

Film documentaire 90 min – Couleurs –

Palestine/Israël/France – 2012

Réalisation : Emad Burnat et Guy Davidi

Production : Allegria Productions, Guy DVD Films, Burnat Films Palestine

Distribution France : Zeugma Film

Musique : Le Trio Joubran





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* Prix de la réalisation documentaire au Festival de Sundance 2012 – USA, Prix du meilleur documentaire au Jerusalem Film Festival 2012, Prix Louis Marcorelles au Cinéma du réel 2012, Festival international de films documentaires – Paris, Prix spécial du jury et Prix du public au Festival international du documentaire d’Amsterdam (IDFA) 2011, Prix du meilleur documentaire au Rooftop Films 2012 – New York, Prix du meilleur film au Traverse City Film Festival 2012 – Etats-Unis, Prix du public au Sheffield Doc/Fest 2012, Grand Prix du jury à l’Open City Docs Fest 2012 – Londres, Prix de la réalisation au One World 2012, festival international du film sur les droits de l’homme – Prague, Prix Stephen Jarl du meilleur documentaire international au festival Tempo 2012 – Stockholm, Prix du meilleur documentaire à l’Eurodok Film Festival 2012 – Norvège, Prix des étudiants et Prix du meilleur réalisateur au Movies that Matter 2012, festival de films sur les droits de l’homme – La Haye, Prix du meilleur documentaire au Durban Film Festival 2012 – Afrique du Sud, Prix du meilleur documentaire au Yerevan International Film Festival 2011 – Arménie, Prix du public à l’IFI Stranger Than Fiction 2012, festival du film documentaire de Dublin, Grand Prix Millenium et Prix The Marshall of Lower Silesia au Planete+ Doc Film Festival 2012 – Pologne, Prix du Public aux Rencontres Internationales du Documentaire de Montréal 2012, et Prix des détenus aux Rencontres Internationales du Documentaire de Montréal 2012.

English

Five Broken Cameras
Five Broken Cameras is a Franco-Israeli-Palestinian documentary written and directed by Emad Burnat and Guy Davidi, and released in 2011.



When Emad Burnat, a Palestinian from the West Bank, received a camera for the birth of Gibreel, his fourth son, in 2005, he had no idea he would one day direct a feature film. It must be said that it was on this day that Israeli bulldozers entered the village of Bil'in where they began to cut down trees (mostly olive trees) to build the "separation wall" expropriating the 1,700 inhabitants. from his village of their land to expand and “protect” the Jewish colony of Modi'in Illit, planned to accommodate 150,000 settlers by 2020. Emad then begins to film not only Gibreel, without forgetting his wife and other sons, but also the resistance actions that the inhabitants of Bil 'in began to undertake. They adopted a form of non-violent struggle to obtain the right to remain owners of their land and to continue to cultivate it on the other side of the wall because it is their only source of income. Emad will strive to film the villagers in their daily struggle as closely as possible, and not just the spectacular violence usually sought by the media.



Emad thus produced a chronicle of the resistance of Bil'in: the demonstrations of the villagers joined by Israeli pacifists and from all countries. Most of the time, these are rather good-natured marches starting from the village towards the separation wall behind which the soldiers are waiting for them and, despite the barbed wire which protects them, the soldiers shoot tear gas grenades and rubber bullets to disperse the demonstrators. . … Emad filmed the first arrests, the first injured, the first deaths, the kindest man in the village whom all the children adored.



The camera (or rather the five successive cameras) has therefore become a witness, a "weapon", insofar as it has served to bear witness to the violence of the soldiers, sometimes to calm them but not always… since it will win he is arrested for filming. She will also serve as his “shield” the day she saves his life by receiving the bullet that would otherwise have hit him in the head. Thanks to various acts of violence by the military, five cameras were broken.



This documentary shows over time the conflict seen from the inside, the desire of the Palestinians to coexist peacefully with the Israelis, the paradoxes which make the Israelis arrest, insult, kill but, paradoxically, the day when Emad has an accident which could have been fatal to him, he was saved thanks to the care provided in an Israeli hospital. Likewise for the editing of his documentary, Emad will call on the director Guy Davidi, an Israeli pacifist who has participated in numerous village demonstrations.



The result is above all a beautiful documentary which combines intimate, family and social life. It has already been seen by many Israelis, has won seventeen awards* and is even in competition for the Oscars in Hollywood. This documentary is also a beautiful lesson in collaboration between an Israeli and a Palestinian, a lesson in hope that the peaceful struggle of the inhabitants of Bil'in, which has become emblematic, can one day contribute to the restoration of Palestinian rights.



5 Broken Cameras



Documentary film 90 min – Colors –

Palestine/Israel/France – 2012

Director: Emad Burnat and Guy Davidi

Production: Allegria Productions, Guy DVD Films, Burnat Films Palestine

Distribution France: Zeugma Films

Music: The Joubran Trio





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* Prix de la réalisation documentaire au Festival de Sundance 2012 – USA, Prix du meilleur documentaire au Jerusalem Film Festival 2012, Prix Louis Marcorelles au Cinéma du réel 2012, Festival international de films documentaires – Paris, Prix spécial du jury et Prix du public au Festival international du documentaire d’Amsterdam (IDFA) 2011, Prix du meilleur documentaire au Rooftop Films 2012 – New York, Prix du meilleur film au Traverse City Film Festival 2012 – Etats-Unis, Prix du public au Sheffield Doc/Fest 2012, Grand Prix du jury à l’Open City Docs Fest 2012 – Londres, Prix de la réalisation au One World 2012, festival international du film sur les droits de l’homme – Prague, Prix Stephen Jarl du meilleur documentaire international au festival Tempo 2012 – Stockholm, Prix du meilleur documentaire à l’Eurodok Film Festival 2012 – Norvège, Prix des étudiants et Prix du meilleur réalisateur au Movies that Matter 2012, festival de films sur les droits de l’homme – La Haye, Prix du meilleur documentaire au Durban Film Festival 2012 – Afrique du Sud, Prix du meilleur documentaire au Yerevan International Film Festival 2011 – Arménie, Prix du public à l’IFI Stranger Than Fiction 2012, festival du film documentaire de Dublin, Grand Prix Millenium et Prix The Marshall of Lower Silesia au Planete+ Doc Film Festival 2012 – Pologne, Prix du Public aux Rencontres Internationales du Documentaire de Montréal 2012, et Prix des détenus aux Rencontres Internationales du Documentaire de Montréal 2012.

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