Sur les traces de la série télé du même nom qui de 2002 à 2005 a attiré 35 millions de spectateurs au Brésil (dont les deux premières saisons sortent en dvd le 24 août), La Cité des hommes surfe sur le succès de La Cité de Dieu de Fernando Mereilles (2003) : on retrouve ce dernier dans la production de même que les deux acteurs principaux du film-culte, Darlan Cunha et Douglas Silva. Mais c’est aussi le même style efficace d’un récit mêlant action et tendresse qui fait ici encore réussir la sauce.
Dans la favela de Morro da Sinuca, une des 600 de Rio de Janeiro, quelques jours avant leurs 18 ans, Laranjinha (« la petite orange »), aidé de son meilleur ami Acerola, tout aussi orphelin que lui mais plus réfléchi, décide de retrouver son père inconnu. Ils seront impliqués malgré eux dans la guerre des gangs de drogue qui se disputent le contrôle de la favela. Ils se verront sur la même pente glissante que le père qu’ils découvrent en prison…
Tourné dans la favela et largement inspiré de faits réels grâce à un travail d’ateliers avec des ados, le film s’ancre aussi dans le vécu de ses deux jeunes acteurs eux-mêmes issus des favelas et orphelins comme leurs personnages. La série les a réunis quand ils avaient 11 ans et les a suivis année après année. Souvent émouvante, l’histoire permet de s’identifier aux deux héros et contribue à montrer que les Noirs ne sont pas seulement des criminels comme le voudrait un cliché répandu au Brésil. La réjouissante spontanéité du film tient au fait qu’il est entièrement tourné en caméra portée avec une bonne dose d’improvisation et des acteurs en grande partie issus des favelas. Elle tient aussi à cet aspect documentaire sur une communauté violente mais solidaire et sur l’éclatement des familles : en prenant le dessus sur le combat des gangs de dealers, il fait du film un témoignage très humain.
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