L’Atelier FIWE : une école de cinéma et télévision au Bénin

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Valério Truffa est directeur de la photographie et réalisateur. Depuis janvier 1999, il est engagé dans la création d’une école de cinéma et télévision au Bénin, L’Atelier Fiwe, qui doit démarrer en octobre 2004.

L’atelier FIWE est une émanation de l’association Les Lumières du Regard que j’ai fondée en 1988. Il s’agit d’une école de cinéma et télévision sous la tutelle du Ministère de la Culture et de l’Enseignement Supérieure et du Centre Nationale de la Cinématographie du Bénin (en coopération avec le CNC en France) dont le but est de promouvoir le talent de jeunes Africains. Le développement du projet passera également par deux salles de cinéma, une médiathèque et des archives sonores, phototographiques, et audiovisuelles. Cet enseignement supérieur sera dispensé sur trois ans et concernera l’ensemble des métiers de l’image et du son avec, par exemple, des options  » prise de vues  » ou  » traitement des images « . Des professionnels des différentes disciplines concernées apporteront des notions théoriques et techniques, des méthodes de réalisation, des travaux pratiques de prise de vues. Par ailleurs, le partenariat avec l’école Louis Lumière en France et l’ENSAS en Belgique permettra aux étudiants de parfaire leur formation, notamment à travers des réalisations en coproduction.
L’admission à l’école s’effectuera par un concours qui sera ouvert aux titulaires du baccalauréat et d’un diplôme sanctionnant deux années d’études supérieures (DEUG, DUT, DEUST, BTS etc.). Le concours s’adresse aux étudiants de la sous-région mais aussi aux ressortissants de pays africains où aucune formation de ce type n’existe.(1) A travers le concours, il s’agit d’optimiser l’adéquation entre l’engagement des étudiants et le contenu des enseignements. En dehors du concours, des stages de formation existeront et seront ouverts à tous. Nous avons ainsi déjà mis en place un projet intitulé Allumez les Etoiles dans les écoles primaires et secondaires de la région Atlantique : dans ce cadre, des élèves ont pu réaliser des vidéos à partir de scénarii conçus durant l’année scolaire. Grâce à 30 documentaires projetés dans les 10 écoles-pilotes, un travail d’analyse de l’image a également été conduit.(2) Les 10 écoles concernées ont été choisie par le Ministère de l’Enseignement Primaire et Secondaire du Bénin et des journées de formation à l’audiovisuel ont été organisées à l’attention des enseignants et membres des équipes pédagogiques.
Notre premier objectif est de pouvoir ouvrir cette école sur la route de Safi (région Atlantique) en octobre prochain. A travers la formation supérieure, c’est un aspect particulièrement important du potentiel africain en matière de cinéma et d’audiovisuel qui est visé, même s’il s’agit aussi de permettre le soutien des pratiques et des infrastructures déjà existantes. Nos objectifs sont de former des techniciens dont les professionnels du continent ont besoin, de valoriser l’insertion professionnelle des étudiants en ajustant les contenus pédagogiques aux exigences de ces métiers, d’affirmer notre statut d’école d’enseignement supérieur dans le concert des formations déjà existantes, et d’apporter finalement notre contribution aux domaines de l’éducation et de la culture en Afrique de l’Ouest. Nous souhaiterions également pouvoir aider à la diffusion des œuvres cinématographiques, audiovisuelles et théâtrales dans cette partie de l’Afrique.
Les besoins de l’Afrique concernant le cinéma et l’audiovisuel, les besoins de ses peuples et de chacun de ses habitants, doivent être examinées hors de tout esprit de fatalité, avec une volonté d’indépendance qui, seule, permet des coopérations réelles. Cette école voudrait mettre à disposition des Béninois et des habitants de la sous-région des outils qui sont non seulement de formidables moyens d’expression artistique et culturelle mais aussi des enjeux de développement propre aux technologies de l’information et de la communication. L’enjeu est de pouvoir être acteur au sein de l’inévitable phénomène de globalisation dont participe ces technologies et de ne plus seulement subir une conception de la dite  » globalisation  » qui met en péril l’existence même des cultures à travers le monde. Sur un mode plus modeste, L’Atelier Fiwe a également mis en place la réalisation de films sur la prévention du paludisme ou sur des micro-projets agricoles. D’une manière générale, il convient de rappeler que le rapport d’Évaluation de l’aide française au développement du secteur cinématographique récemment remis au Ministère des Affaires Etrangères insistait sur l’importance du développement endogène de l’offre de formation.
A ce jour, le coût de ce projet s’élève précisément à 806 546 €, avec un apport de 30 490 € provenant de l’association Les Lumières du Regard, sans compter les matériels de tournage, de post-production, ou les autres matériels informatiques, bureautiques et pédagogiques appartenant déjà à l’association. L’ensemble du financement, des subventions et supports proviennent de Les Lumières du Regards, de l’Institut National de l’Audiovisuel (France), de l’UNESCO, du Ministère de la Culture du Bénin, de l’Agence Intergouvernementale de la Francophonie, de l’Union Européenne, des Micro Projet de la Fondation Elf, de l’Organisation Mondiale de la Santé, de Neyrac Centrimage, de TV5, de Canal Ffrance In, de LC2, de Institut Regional de la Santé Publique de Ouidah, de FUJI, de TRANSPALUX, de CINECAM, d’AFRICA no1, de RFI, du Technicien film DIJARRIC Docs, de la FEMIS, de KODAK, de l’Association pour la Défense de la Pensée Française, des Laboratoires NEYRAC, de TITRA films, et de l’école Louis Lumière. Ce type de projet implique d’être constamment à la recherche de nouveaux soutiens et de consolider ceux déjà obtenus.  » Toujours sur le métier tu remettras ton ouvrage « .

(1). La première promotion compte 15 élèves et a déjà été selectionnée à travers la région Atlantique durant l’été 2004.
(2). Les 30 documentaires ont été fournis par l’association Les Lumières du Regard et le Ministère des Affaires Etrangères.
(3). Évaluation de l’aide française au développement du secteur cinématographique dans la Zone de Solidarité Prioritaire (1991-2001), Rapport pour le Ministère des Affaires Etrangères réalisé par Frédéric Lefebvre-Naré, Olivier Barlet, Lucie Pothin, et Paulin Yameogo sous la responsabilité du Cabinet Evalua (2003).
Pour tout renseignement, contacter :
Valerio Truffa / Les Lumières du Regard
21 rue Alexandre Dumas
75011 Paris
FRANCE
Tel : + 33 01 44 93 98 20
E-mail : [email protected]

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