Après des années d’absence, il revient sur la scène littéraire, un peu comme Ndjana l’héroïne de la nouvelle pièce qu’il achève d’écrire. Ndjana revient revendiquer la cour où dansait sa grand-mère Ninè, celle qui ne devait pas être nommée et qui faisait partie de la tradition des secrets de familles qu’il faut étouffer.
Comme elle, Laurent Owondo revendique la cour, en tant qu’héritage. La Cour lieu de toutes les confrontations qui pourtant est ignorée par le théâtre gabonais parce qu’elle disparaît.
On sent chez Laurent Owondo une certaine lassitude, liée à l’attitude des pouvoirs publics qui affichent une totale démission : absence de subvention, absence de lieux de représentation.
Pour Laurent. Owondo le théâtre qui est la vie, est à l’image de l’organisation de son pays. Il est en crise. Même le théâtre éducatif n’existe pas. Il reste alors les expériences individuelles. Des gens seuls organisent leurs structures en ne comptant pas sur la caution des pouvoirs publics. Cependant la crise n’est pas pour autant résolue. Laurent Owondo pense qu’il y a des hommes de théâtre mais pas d’écrivains de théâtre. Lui qui est pour un théâtre de l’écriture. Il sait pourtant que cela peut être une barrière. Il faut recréer cette conscience de la scène en tant que lieu où l’on écrit, où l’on parle.
Le théâtre gabonais a également besoin de véritables créateurs en amont comme en aval. Il manque d’auteur. Les écrivains privilégient la poésie et le roman. Vincent de Paul Nyonda, le plus célèbre dramaturge gabonais des années 60-70 n’a pas fait de petit. Ce manque de vitalité traduit aussi un problème de vision, car il n’y a pas assez de proposition d’écriture. Cela peut être aussi lié à la question démographique, dont la faiblesse peut avoir une incidence dans la création. Le public a aussi une vision étriquée du théâtre, qu’il réduit généralement aux représentations comiques locales ou à celles du théâtre de boulevard. Pour Laurent Owondo la préoccupation essentielle demeure toujours celle du lieu. Le lieu, la cour, la scène pas forcément du point de vue occidental aidera au renouvellement du théâtre gabonais qui manque de théâtralité.
///Article N° : 1799