Le cinéma au Burkina Faso (2)

Entretien avec Saïdou Alceny Barry, critique de cinéma

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Saïdou Alceny Barry est critique de cinéma pour le quotidien burkinabé L’Observateur Paalga, il est également membre de la fédération africaine de la critique cinématographique (africine.org).

Léo Lochmann : Dans le cadre d’un master de cinéma à l’Université Paris III, je travaille sur le cinéma burkinabé émergent…
Saïdou Barry Alceiny : Mais je voudrais d’abord que tu me dises, qu’est-ce que le « cinéma burkinabé émergent » ?
J’ai l’impression que depuis une dizaine d’années, il y a une nouvelle génération de cinéastes, avec de nouvelles méthodes de travail, notamment avec l’apparition du numérique, qui voit le jour. D’une part, ce cinéma existe, ce qui n’est pas le cas dans les pays voisins, et d’autre part, il remplit les salles, ce qui est encore moins le cas dans les pays voisins. Ce cinéma me semble exemplaire par rapport à ses voisins et « émergent » puisque la manière de faire des films est nouvelle, plus localisée. Cela vous semble cohérent ?
Oui, j’ai l’impression qu’il y a une « nouvelle vague » du cinéma avec le numérique. Mais je n’aime pas trop le terme d’ « émergent » d’autant que je suis Burkinabè et tout est « émergent » ici : on parle d’un pays émergent, d’une politique ou d’un Burkina émergent etc (1). Ce cinéma est de plus en plus en train de s’imposer par la force des choses puisque le cinéma d’auteur peine à trouver des ressources pour tourner. Avec le numérique c’est plus facile. C’est le nouveau cinéma, c’est la nouvelle orientation du cinéma. Je suis totalement d’accord avec vous.
Cette démarche est très opposée à celle des anciens, Idrissa Ouedraogo, Gaston Kaboré, qui faisaient un cinéma d’auteur avec des budgets beaucoup plus conséquents et essentiellement venus du Nord…
Des budgets venus du Nord et, ce qui fait fondamentalement le cinéma pour moi c’est-à-dire l’image : le chef opérateur et le montage, la plupart du temps c’étaient des techniciens du Nord. De ce fait là, ça pose un problème de départ par rapport au cinéma actuel. Il me semble qu’actuellement ce cinéma est purement burkinabé et dans toute la chaîne on retrouve des Burkinabè. Mais avant quand même il y avait des apports de techniciens venus d’une cinématographie plus développée. On pourra toujours dire que c’est le réalisateur qui décide, qui a la responsabilité de son œuvre, c’est lui qui choisit, il est le chef d’orchestre. Il n’en demeure pas moins qu’un monteur a quand même sa touche dans un film. Il me semble qu’ils apportent quelque chose qui vient d’ailleurs.
Donc pour vous, le cinéma burkinabé naît maintenant ? Avant ce n’était pas vraiment du cinéma burkinabé ?
Oui. En mon sens, « véritablement burkinabé », comme dans la littérature, on parle de littérature « véritablement africaine » qui naît réellement quand les Africains s’emparent de l’écriture et écrivent avec leur propre regard au lieu de s’engouffrer dans un courant et de le reproduire. Les rappeurs américains disent : « for us by us », « fait par nous, pour nous ». Maintenant j’ai l’impression que ce cinéma « émergent », il est fait « par nous et pour nous ».
Avec de l’argent local, par des gens locaux…
Et pour un public local. Quoi que l’on dise, dans l’appréciation de notre cinéma, il y a eu un effet boomerang. On lance le film vers l’extérieur et il trouve sa consécration avec la critique française et dans des grands festivals comme Cannes et il nous revient comme label imposé. Quand on dit qu’un réalisateur africain est un grand réalisateur c’est parce qu’il a fait Cannes, parce que la critique des Cahiers du cinéma et d’autres journaux parisiens l’a encensé.
C’est la critique française qui juge les films, selon vous ?
En mon sens, avant c’était ça. Maintenant c’est fini, ils ne partent même pas dans les festivals. Pour ces films, le supplément artistique viendra peut-être après. C’est une plus-value, c’est avant tout un cinéma commercial : les gens visent à rentabiliser leurs productions donc il y a un changement de perspective. De l’autre côté, c’est de l’argent qu’on vous donne pour faire votre œuvre d’auteur, le film tourne dans un festival ou deux et après il est rangé, ce n’est pas votre problème. Maintenant, les gens investissent et ils veulent avoir un public, ils considèrent que c’est un produit de consommation. Je pense que c’est ça. Actuellement, la grande critique qui est faite au cinéma numérique, « émergent », c’est une critique par rapport à la qualité mais c’est une critique qui a des codes et des canons qui ne s’appliquent pas au cinéma numérique. En fait, on a beaucoup travaillé sur le cinéma d’auteur, pendant longtemps, et on a cette grille qu’on veut appliquer au cinéma numérique. Mais comme c’est un cinéma qui n’a pas le même objectif, qui n’a pas le même public, qui n’a pas la même prétention, il faut peut-être changer de grille d’évaluation.
Parce qu’il y en a un qui est du cinéma et l’autre … est-ce que l’autre n’est pas du cinéma ?
C’est un cinéma, c’est juste un autre cinéma. Il ne faudra pas, après avoir regardé un film d’Idrissa Ouedraogo, regarder un film de Boubakar Diallo ou un film de Sidnaaba et vouloir qu’il y ait la même chose. Ces deux-là sont des autodidactes, ils ne se sont pas formés dans des écoles de cinéma, ils ne se considèrent pas comme des auteurs…. Il faut comprendre que ce sont des films qui intéressent parce qu’ils répondent à une certaine attente et qu’ils visent à faire vivre les hommes du cinéma.
Il existe une distinction, au Fespaco par exemple, entre la compétition pour les étalons de Yennenga et la compétition vidéo, qui peut être considérée comme une sous-compétition. Que pensez-vous de cette distinction (2) ?
À un moment, je l’ai un peu critiqué mais maintenant je comprends qu’un festival ait ses objectifs. Peut-être qu’il arrivera un moment où il faudra changer l’étalon de Yennenga parce qu’on ne trouvera même pas des films qui répondent à leur critères. Il me semble que petit à petit il y aura une évolution.
Est-ce que c’est le cas pour le Burkina ou est-ce que c’est le cas pour toute l’Afrique, à votre avis ?
À part peut-être l’exception de l’Afrique du Nord et l’Afrique du Sud qui ont vraiment une industrie cinématographique… Mais quand ça vient ici, ça pose un problème. On considère que c’est pas vraiment des films d’auteurs. Dans notre cinéma, nous avons hérité du cinéma célébré par les Cahiers du Cinéma, du cinéma d’auteur : un cinéma psychologique, réaliste et engagé. Luc Besson fait un cinéma qui marche, qui est intéressant, mais qui n’intéresse pas les critiques par exemple. On trouve qu’il fait trop américain. À côté de cela certains films du cinéma français ne peuvent pas avoir 20 téléspectateurs ou 20 cinéphiles mais on considère que ce sont des grands auteurs. Comme si le succès populaire était un signe de médiocrité et que le rejet du public était un indice de qualité.
Ce n’est pas la même chose qui est demandé à ces films-là. Par exemple ce que les Cahiers du Cinéma considèrent dans un film, ce n’est pas la même chose que le public …
Evidemment, mais je crois que chez nous il faudra que la critique change, pour tenir compte de la réception du film. Que vaut un film qui ne donnerait satisfaction qu’à son réalisateur et au délire de la critique ?
Quel peut être votre rôle à vous en tant que critique de cinéma ?

Notre rôle est d’aider à faire changer le regard sur ces films. Il s’agit d’en parler, de les expliciter. Nous avons laissé ce cinéma-là de côté, on a considéré qu’il y a beaucoup d’imperfections, de tâtonnements, de bricolage. Je pense qu’il faut revoir le terme bricolage, il faut l’entendre au sens où l’entendait Lévi-Strauss par exemple : c’est vraiment une récupération, un réarrangement, une re-fabrication par rapport à un besoin local ou culturel. Savoir ce que c’est et essayer de comprendre, au lieu de les mettre de côté, je crois que c’est ce rôle-là qui doit être le nôtre. mais c’est assez difficile parce qu’on a hérité, effectivement, d’une certaine critique qui perdure. Par exemple, aujourd’hui, je suis en train d’écrire un article sur Faso Furie et Docteur Folie, pas du tout sur le plan esthétique, mais je considère que c’est un nouveau genre, ces films d’action (3). On dira que c’est la parodie, que c’est le pastiche, que c’est inspiré des recettes des films d’action américains.
Ils sont quand même assez conscients de ça, non ?
Oui, ils en sont conscients. Le problème n’est pas là. Le problème, c’est de voir comment ce cinéma-là arrive à exister et à vivre tandis que l’autre cinéma ne vit pas parce que les réalisateurs attendent les subventions. Ces films sont faits avec une cinquantaine de millions, une soixantaine de millions. Ces films sont faits assez rapidement, c’est des films qui permettent aux comédiens de tourner, qui permettent aux techniciens locaux de faire du cinéma. Il y a un processus de formation suivie : il me semble que plus on pratique, plus on travaille, plus on gagne sa vie, plus on se professionnalise et plus on s’améliore. Il me semble que ces cinéastes-là, s’ils continuent dans cette lancée, dans une décennie, ils feront un autre cinéma. Parce qu’ils auront posé, je ne dirais pas une industrie, mais en tout cas ils auront tissé des structures solides qui peuvent faire vivre les gens du cinéma : ce que l’autre, le cinéma d’auteur n’a jamais fait.
Je pense qu’on peut parler d’une industrie naissante, je pense qu’il y a quelque chose qui se passe ici qui est vraiment de l’ordre de l’industrie.
Je me dis que petit à petit on est en train de tisser quelque chose… Si on prend l’exemple du cinéma nigérian, à un moment il y avait tout ce qu’on constate chez nous mais ils ont fait des films qui étaient des bons films parce qu’ils ont pu constituer une industrie, améliorer les techniciens, améliorer la culture du scénario etc… Et maintenant ils font des films qui ont trouvé un public à l’international. Donc ils se sont inscrits dans l’establishment du cinéma, c’est-à-dire qu’ils étaient à la périphérie et petit à petit, à force de travailler, ils ont réussi à percer, à avoir une certaine reconnaissance, une certaine légitimité au niveau du cinéma mondial. L’un dans l’autre, il me semble que ce cinéma, il faut effectivement l’accepter, l’encourager. Au début on peut accompagner le bébé. J’ai pris une image la dernière fois d’un veau qui naît. Le veau, la première fois qu’il choit de sa vache, celle-ci fait tout pour l’aider à se lever, à se mettre debout mais à un moment elle doit le laisser seul, il va marcher et puis il va faire des cabrioles, il va gambader dans la prairie. Je crois que la critique peut faire pareil avec ce cinéma-là, qui est à ses débuts et est un peu laxiste, sur la recherche d’une esthétique. Plus tard, on pourra s’appesantir sur les défauts pour que ce ne soit pas un cinéma facile.
Parce que pour le moment c’est un peu un cinéma facile ?
Actuellement il y en a beaucoup qui font un cinéma très facile. Je prends par exemple Faso Furie. L’impression que j’ai eue, c’est un film à petit budget mais ils se sont laissé piéger par les possibilités de l’ordinateur pour retoucher les images. Au niveau du langage cinématographique, on sentait qu’il y avait un besoin de tout montrer. Quand on montre un homme à qui on a coupé la tête, au cinéma, il faut que le spectateur ait l’impression que la tête a été vraiment coupée mais ici le trucage n’était pas bon. C’est-à-dire que quand on montre un corps sans tête et que ça fait rire le public parce que ce n’est pas convaincant, on aurait pu s’en passer parce du moment que le cinéma autorise l’ellipse et que le spectateur l’admet. Au niveau de ce langage par exemple, il y a des choses qui ne vont pas. Jusqu’à présent, la narration est très linéaire dans ces films. Il faut qu’à un moment on arrive à leur faire comprendre que le spectateur a besoin d’un récit complexe pour s’y accrocher, il n’est pas un bœuf dans le pré qui regarde passer un train. Je me dis qu’à partir du troisième ou du quatrième film, il faudra vraiment que ça change.
Est-ce que vous pensez qu’il y a quand même une dimension artistique dans ces films- là ? Une recherche artistique ?
Non je ne crois pas qu’il y ait une recherche artistique assumée. C’est-à-dire que le réalisateur ne se dit pas :  » J’ai une vision, j’ai un discours cinématographique qui m’est propre, comment je vais l’imposer aux autres cinéastes et aux téléspectateurs ? » Il me semble qu’il n’y a pas eu ça avant mais qu’il y a vraiment eu le besoin de faire un film d’action, de s’inspirer de codes qui existent, de les détourner parce qu’on a ni les ressources artistiques, ni techniques ni humaines pour faire des films à l’identique. L’idée première est de faire quelque chose qui marche. Mais forcément on ne peut pas dire qu’on évacue l’artistique même quand on ne l’a pas fait de manière consciente.
Est-ce qu’il y a des tabous qui peuvent être levés à travers le cinéma ou une évolution de la société qui peut être faite par le cinéma ? Est-ce qu’il y a des questions qui sont peu abordées dans la société et qui peuvent être abordées à travers le cinéma ? Je pense par exemple à Sembène Ousmane qui fait un film sur l’excision. Le cinéma burkinabé aujourd’hui fait assez peu cela, de soulever des questions problématiques dans la société. En même temps, dans Faso Furie, Rodrigue Kaboré dit qu’il y a des « scènes hots » qui vont un peu à contre-courant de la pudeur de la société burkinabée. Est-ce que vous pensez que le cinéma peut avoir un rôle d’évolution de la société, de remise en question de la société ?
Pendant longtemps, le cinéma a eu cette prétention effectivement, mais c’est normal : quand on se considère comme créateur, on dit qu’il y a des choses qui vont et qu’il y a des choses qui ne vont pas et qu’on a une mission. L’art en Afrique a eu cet héritage-là : on parle à des milliers de personnes, c’est un privilège qui exige en retour que l’on parle de choses importantes.. On parle donc pour conscientiser. On parle pour changer la société etc… Ça c’est intrinsèque au cinéma africain mais on a quelques fois l’impression que l’engagement suffit à faire du cinéma. Il faut aborder les sujets tabous mais il ne s’agit pas de verser dans la pornographie ou l’érotisme gratuit. Des « scènes hot »… hot pour hot, si c’est pour que le pantalon du spectateur se gonfle, je ne pense pas qu’on apporte quelque chose. Si c’est pour le choquer, pour le bousculer, pour l’obliger à faire le pas de côté pour regarder sa propre société ou se regarder soi-même pour voir autre chose, là je suis d’accord.
Est-ce que vous pensez que le « cinéma émergent », Boubakar Diallo par exemple, bouscule des tabous de la société ? Ou interroge quelque chose dans la société ?
Non je n’ai pas l’impression. Pour moi, en mon sens, l’objet premier de ce cinéma c’est de rentabiliser. C’est un cinéma commercial.
Ce n’est pas impossible que les deux fonctionnent. Il y a des très grands films d’Hollywood par exemple qui …
Bien sûr, pour tout bon film, quelque soit le genre, il faut une intrigue qui accroche, une histoire qui tienne, qui déclenche quelque chose chez le spectateur. J’ai l’impression que jusqu’à présent ça n’est pas le cas de ce nouveau cinéma burkinabé, peut-être justement parce que c’est un cinéma naissant avec des autodidactes qui n’ont pas une très grande culture cinématographique.. Pour réussir un film, je pense que le scénario est très important. Par exemple à Hollywood, on écrit le scénario avec des équipes, les scénarios sont écrits en faisant appel à des compétences parce qu’il faut une histoire qui puisse toucher le public, qui puisse accrocher. Mais chez nous c’est le réalisateur qui écrit son scénario sans aide, le plus souvent.
Mais vous avez quand même un peu d’espoir ?
Bien sûr. Je me dis que c’est un début et pour un début ça marche, même si les premiers films ne sont pas très réussis. … j’ai vu des films de jeunes qui sont très bien. En réalité, le cinéma sous perfusion, le cinéma d’auteur tend à disparaître… On ne peut pas dire qu’un tel cinéma existe quand il est tellement dépendant des sources ou des humeurs du Nord. Et puis, le fétichisme de l’argentique par exemple, de plus en plus ça ne s’explique pas. Je crois que la plupart des cinéastes même à Hollywood ou en Europe tournent surtout en numérique. Il ne faut pas dire « si ce n’est pas le 35 je ne tourne pas » et ne plus faire de films pendant dix ans. Il me semble que ce n’est pas…
Vous pensez à Idrissa Ouedraogo ?
Pas spécifiquement mais à tous ceux qui sont rétifs au numérique. Je pense donc à Idrissa, je pense aussi à Dany parce qu’il n’a pas fait de film depuis (4)…
Depuis Ouaga Saga. Il me semble que Ouaga Saga amorce un peu la nouvelle génération.
Oui mais il ne veut pas en être un des pères avec Boubakar Diallo. Je crois que Ouaga Saga, il l’a regretté, il n’assume pas beaucoup ce film-là. Peut-être parce que la réception critique n’a pas été à la hauteur de ses attentes.
Selon vous, à quoi est dû le fait que ce cinéma-là existe au Burkina et n’existe pas dans d’autres pays ?
Il faut reconnaitre que le Burkina a eu une politique culturelle d’État depuis les années 1960, dès l’avènement du président Sangoulé Lamizana qui a accédé au pouvoir le 3 janvier 1966. En 1969, il y a eu la nationalisation des salles, ce qui n’a pas existé ailleurs. Ailleurs, les salles ont toujours appartenu soit à la communauté libanaise, soit à des consortiums français. Le fait d’organiser une politique de recettes pour permettre à une direction de la cinématographie d’aider le cinéma et de créer une école de cinéma, ça a permis de créer un public. Je crois que si les salles ne ferment pas ici, on a beau dire, c’est parce que le Burkinabè est cinéphile.
Et la révolution sankariste, est-ce que… ?
La révolution sankariste a plutôt permis de donner une visibilité à la culture, de faire comprendre qu’ils avaient une mission et aussi d’avoir donné une grande visibilité au Fespaco. La Révolution a donné une dimension internationale au Fespaco avec l’avènement des Américains, de la diaspora, ça c’est le charisme de Thomas Sankara. C’est le fait de la révolution. A partir de 83, la diaspora et tout, ça c’est vraiment des gens qui se sont reconnus dans le Fespaco, dans son engagement. Donc vraiment les politiques de ce pays ont porté le cinéma de manière générale.
Est-ce qu’ils continuent de le faire ?
Actuellement, en mon sens, je trouve qu’ils ne font pas assez, même au niveau du Fespaco… Le Fespaco est une structure qui dépend des décaissements du ministère des finances. C’est plein de lourdeur bureaucratique, ça devient un gros machin qui ne fonctionne pas très bien et qui répète toujours les mêmes erreurs. Au niveau de la cinématographie, on doit mobiliser les ressources nationales pour aider le cinéma et poser le problème au niveau des grands regroupements sous-régionaux. Ce serait bien par exemple qu’au niveau de la CEDEAO il y ait une politique commune du cinéma qui permette de soutenir de grands réalisateurs. Il me semble que sur ce plan, les politiques peuvent faire mieux.
Propos recueillis par Léo Lochmann
Ouagadougou – le 15 juin 2012

1. Barry Saïdou Alcény fait ici référence à la volonté présidentielle d’un « Burkina émergent ».
2. Durant la cérémonie de clôture du Fespaco 2013, le directeur du festival a annoncé l’ouverture de la compétition des étalons de Yennenga aux films sur supports vidéos ainsi qu’aux productions de la diaspora.
3. Cet article intitulé « films d’actions du Fasowood, les raisons d’un succès » est disponible sur le site internet images francophones, http://www.imagesfrancophones.org/ficheGrosPlan.php?no=10845, mis en ligne le 18 juin 2012 et consulté le 20 juin 2012.
4. Durant l’été 2012 Dany Kouyaté et le réalisateur français Olivier Delahaye ont tourné au Burkina Faso le film Soleils avec une avance sur recette du CNC français de 350 000 euros (source africine.org), soit près de dix fois le budget des films low cost burkinabés. Selon le site du CNC, ces deux réalisateurs ont obtenu une avance sur recette en décembre 2009.
///Article N° : 11956

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