L’Europe littéraire se déploie à Yaoundé

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Du 29 au 30 novembre 2004, l’Europe, à travers six écrivains de nationalités différentes, s’est déployée à Yaoundé. La semaine du Livre Européen, à la suite de la semaine du film européen de Yaoundé déjà bien intégré dans le public, a été la raison de cette descente sur la capitale camerounaise de Guillaume Letouze (France), Jura Ayala (Espagne), Marie Wabes (Belgique), Mario Gomboli (Italie)Marie-Thérèse Schins (Allemagne) et Beth Webb (Grande Bretagne), invités par leurs ambassades respectives à Yaoundé. A cette pléiade européenne, il faut ajouter Pabe Mongo, le seul écrivain camerounais associé à ce rendez-vous du donner et du recevoir. En commun à tous ces auteurs, la question de l’enfance ou de la jeunesse comme sujet de certaines de leurs publications. Marie Thérèse Webb, outre des publications destinées aux tout-petits, était aussi présentée comme auteur d’articles sur la littérature de jeunesse. Les auteurs ainsi réunis à Yaoundé ont fait dans les ateliers d’écriture, les tables rondes, des ateliers professionnels (auteurs /éditeurs), un séminaire sous régional des libraires d’Afrique centrale , la visite d’un atelier d’écriture en braille. Des films pour enfants ont aussi été projetés au Centre culturel français. La clôture de la semaine a eu lieu autour d’une table ronde présidée par Michael Friedrich, le Directeur du Goethe Institut des Nations, en présence de François Valette, ambassadeur de France. La rencontre nocturne a résumé non seulement les travaux faits à Yaoundé, mais a aussi , dans une ambiance de tours de Babel, donné l’occasion à chaque écrivain ayant participé à l’aventure de livrer ses pensées et ses sentiments aux questions de Peter Ripken, le modérateur allemand de Frankfurt et directeur de publication de la revue Litetartur Nachrichten, et de partager leurs expériences communes. On aura retenu de ces échanges l’abondante activité de production, de diffusion et de consommation de l’œuvre de jeunesse à travers l’Europe et le contraste avec le Cameroun où l’on n’écrit encore que très peu dans ce domaine. Le romancier camerounais se sera posé des questions sur cet état de choses et aura fait la déclaration paradoxale que ses livres sur la jeunesse ne sont pas lus parce qu’ils sont inscrits dans les programmes scolaires. Le débats se sont étendus sur le contenu des œuvres pour jeunes, leur distribution, leur réception critique et les perspectives qui peuvent s’ouvrir pour l’Afrique. L’école aura été présentée comme le lieu où l’on tue le désir de lire chez les enfants. On aura aussi retenu la phrase de Yara Ayala, citant Chinua Achebe en ces termes : chaque écrivain sérieux devrait écrire au moins un livre pour enfants. Cette importante initiative de l’union européenne fera, nous l’espérons, tâche d’huile au Cameroun et surtout auprès de l’Union africaine dont la visibilité de l’action reste encore très peu évidente au niveau du vécu quotidien des africains. Pendant ce temps, l’Europe prépare sa prochaine semaine du livre prévue à Yaoundé en décembre 2005 avec une possible ouverture sur Libreville.

///Article N° : 3980

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