Louis-Marie Pouka

Jubilations

Poèmes inédits, 1983
Print Friendly, PDF & Email

Six poèmes de prix tissés à fil d’or à la trame de la si brûlante et magnifique période de décembre 1959 au début janvier 1960, marquant l’avènement de l’indépendance camerounaise. Réglés sur un modèle d’équilibre réaliste, ces pièces à valeur historiques et d’intérêt monographique, sont coordonnées par des dominantes idéologiques et serties dans l’esthétique de la négritude, toutes choses qui ont le mérite d’en faire la splendeur et l’unicité les unes des autres.

Par ordre de composition,  » C’est l’heure  » constate pour le célébrer, le moment fatidique de l’accession du pays natal aux rênes de sa destinée. Ceci n’est pas exempt d’écueils et d’exigences que l’auteur se fait fort d’éclairer cependant, la même veine nourrit le poème  » Indépendance  » dont la thématique éponyme irrigue exubérament les cadres de la cause et de sa conquête pour résolument émanciper l’homme et la race noirs à la liberté. Mis en exhaustion et en exégèse, cette  » liberté  » décline efficacement son essence et son principe qui sont précisément de nature à servir à la justice et à la prospérité humaines et sociales ; mais aussi les conditions de son existence résumées par la devise de la terre du char des dieux. En cela, le triptyque « Paix « ,  » Travail « ,  » Patrie  » qui termine cet opuscule, illustre les vertus jurisprudentielles du credo national.
Par-dessus le marché, un haut degré d’analyse surprend Louis Marie Pouka en secrète sympathie concurrente avec ses deux patries : d’une part, celle tutélaire, comme c’est le cas pour tous ceux qui en ont étés adoptés ; d’autre part, celle atavique dont il ne peut trop se revendiquer, guère plus libre qu’il ne fut jamais assez, toutes choses étant égales par ailleurs.
A la vérité,  » Jubilations  » traduit la volonté de présence du précurseur de la poésie camerounaise francophone dans l’espace de l’articulation à l’histoire du destin de sa nation. Jean Nicolas Arthur Rimbaud postule que  » Le poète est une voleur de feu « . Bien plus,  » Les écrivains sont des sonneurs de révolution « , proclame le premier président de l’APEC. Ainsi va Jubilations.

///Article N° : 4186

  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Laisser un commentaire