Murmures
45 membres du Parlement des écrivaines francophones s’élèvent contre l’annulation des événements culturels palestiniens
novembre 2023 | Faits de société | Média | Territoire palestinien

Français
Dans une tribune dans le journal Libération du 27 octobre 2023, quarante-cinq membres du Parlement des écrivaines francophones rappellent l’annulation de la remise du prix LiBeraturpreis 2023 (obtenu pour son roman Un détail mineur) à l’écrivaine palestinienne Adania Shibli lors de la Foire du livre de Francfort. Le romancier Nathan Thrall, auteur de Une journée dans la vie de Abed Salama, a vu plusieurs événements de la tournée de lancement de son livre annulés, dont une conférence à Houston. De même, le lancement de l’anthologie de poésie arabe Kontinentaldrift : das Arabische Europa était prévu à Berlin en décembre prochain et a été déprogrammé. En Tunisie, les Journées cinématographiques de Carthage JCC 2023 qui devaient se tenir du 28 octobre au 4 novembre ont été également annulées…
Elles poursuivent :
« Nous, membres du Parlement des écrivaines francophones, nous exprimons notre incompréhension et notre refus face à ce qui est en train de devenir une vague d’annulations visant toute voix littéraire et artistique palestinienne. Les territoires de la littérature et des arts sont pour nous ceux d’une liberté inaliénable, où s’exprime notre humanité à tous et à toutes, dans la puissance de ses rêves, de ses espoirs et aussi ses souffrances. Ils sont des lieux de rencontre et de dialogue infiniment précieux que nous tenons à défendre à tout prix. Nous sommes convaincues de l’importance essentielle des arts et des lettres pour traverser une période particulièrement terrible.
Effacer ces lieux, c’est creuser plus profondément encore des abîmes qui nous sépareront et nous éloigneront davantage les uns des autres. Nous savons que la culture a un rôle à jouer dans la construction d’un lendemain et d’une paix durable. Nous refusons, en l’occurrence, toute décision qui serait liée à une appartenance nationale, ethnique ou religieuse. Elle serait un déni de l’autre. Dans un autre contexte, il y a quelques mois, le philosophe Souleymane Bachir Diagne disait que nous n’avons pas d’autre issue que « de faire face en tant qu’une seule et même espèce ». Préservons ces lieux où écrivains, écrivaines et artistes engagent à travers leur création une réflexion irremplaçable pour « faire face » et préserver ce qu’il y a d’humain en nous. »
Signataires : Marie-Rose Abomo Mvondo Maurin, Amina Achour, Marijosé Alie, Maram Al Massri, Marielle Anselmo, Leili Anvar, Emna Belhaj Yahia, Sophie Bessis, Tanella Boni, Anne Bourrel, Fatma Bouvet de La Maisonneuve, Carmen Boustani, Florence Cadier, Carole Carcillo-Mesrobian, Magda Carneci, Dora Carpenter-Latiri, Camilla Cederna, Laure Mi Hyun Croset, Catherine Cusset, Denise Desautels, Ananda Devi, Safiatou Dicko Ba, Laurence Dionigi, Suzanne Dracius, Sedef Ecer, Charline Effah, Nadia Essalmi, Hella Feki, Carole Fréchette, Lise Gauvin, Elisabeth Granjon, Halima Hamdane, Viktor Laszlo, Marie-Christine Masset, Gaël Octavia, Cécile Oumhani, Gisèle Pineau, Michèle Rakotoson, Annie Richard, Loubna Serraj, Véronique Tadjo, Lynda-Nawal Tebbani, Leïla Tauil, Rose-Marie Taupin Pélican, Fawzia Zouari, Martine Jacquot, Aïcha Bouabaci, Madeleine Monette, Danielle Fournier, Olfa Youssef.
Elles poursuivent :
« Nous, membres du Parlement des écrivaines francophones, nous exprimons notre incompréhension et notre refus face à ce qui est en train de devenir une vague d’annulations visant toute voix littéraire et artistique palestinienne. Les territoires de la littérature et des arts sont pour nous ceux d’une liberté inaliénable, où s’exprime notre humanité à tous et à toutes, dans la puissance de ses rêves, de ses espoirs et aussi ses souffrances. Ils sont des lieux de rencontre et de dialogue infiniment précieux que nous tenons à défendre à tout prix. Nous sommes convaincues de l’importance essentielle des arts et des lettres pour traverser une période particulièrement terrible.
Effacer ces lieux, c’est creuser plus profondément encore des abîmes qui nous sépareront et nous éloigneront davantage les uns des autres. Nous savons que la culture a un rôle à jouer dans la construction d’un lendemain et d’une paix durable. Nous refusons, en l’occurrence, toute décision qui serait liée à une appartenance nationale, ethnique ou religieuse. Elle serait un déni de l’autre. Dans un autre contexte, il y a quelques mois, le philosophe Souleymane Bachir Diagne disait que nous n’avons pas d’autre issue que « de faire face en tant qu’une seule et même espèce ». Préservons ces lieux où écrivains, écrivaines et artistes engagent à travers leur création une réflexion irremplaçable pour « faire face » et préserver ce qu’il y a d’humain en nous. »
Signataires : Marie-Rose Abomo Mvondo Maurin, Amina Achour, Marijosé Alie, Maram Al Massri, Marielle Anselmo, Leili Anvar, Emna Belhaj Yahia, Sophie Bessis, Tanella Boni, Anne Bourrel, Fatma Bouvet de La Maisonneuve, Carmen Boustani, Florence Cadier, Carole Carcillo-Mesrobian, Magda Carneci, Dora Carpenter-Latiri, Camilla Cederna, Laure Mi Hyun Croset, Catherine Cusset, Denise Desautels, Ananda Devi, Safiatou Dicko Ba, Laurence Dionigi, Suzanne Dracius, Sedef Ecer, Charline Effah, Nadia Essalmi, Hella Feki, Carole Fréchette, Lise Gauvin, Elisabeth Granjon, Halima Hamdane, Viktor Laszlo, Marie-Christine Masset, Gaël Octavia, Cécile Oumhani, Gisèle Pineau, Michèle Rakotoson, Annie Richard, Loubna Serraj, Véronique Tadjo, Lynda-Nawal Tebbani, Leïla Tauil, Rose-Marie Taupin Pélican, Fawzia Zouari, Martine Jacquot, Aïcha Bouabaci, Madeleine Monette, Danielle Fournier, Olfa Youssef.
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